Le marché Gambela, l’un des plus grands lieux d’activités marchandes, situé dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa, est livré aux enfants en rupture avec leurs familles, communément appelés shégués. L’âge de ces enfants, garçons et filles confondus, varie entre 6 à plus ou moins 20 ans.
Non seulement ces enfants et jeunes prennent d’assaut ledit marché, mais aussi et surtout ils y mènent des activités de nature à déplaire au commun des mortels. Pendant la journée, individuellement ou en groupes, ils s’illustrent dans les actes de vol des articles en vente ou encore de l’argent et autres biens d’acheteurs.
«Une moindre alerte ou dénonciation attire en représailles, des menaces graves voire de mort qui ont contraint vendeurs et passants à payer cher cet acte», a renseigné un vendeur. «Ici tout le monde craint pour sa sécurité ; il est dangereux de se hâter de dénoncer les actes de vol. Parmi ceux qui osé, il y en a qui continuent à regretter jusqu’à ce jour», a-t-il continué affirmant que «pire encore, les mêmes cambrioleurs bien identifiés entretiennent des relations étroites avec des policiers.
Et ce vendeur de s’interroger : «Dans ce cas de figure, auprès de qui les dénoncer ?». «Il est vain de tenter de dénoncer les cas de vol car, les biens volés sont récupérés à peine ; ils passent de la main du premier voleur avant de retomber sur celle du second, du troisième et pourquoi pas du quatrième s’il le faut jusqu’à disparaitre complètement», a indiqué une maman non sans s’interroger de la raison de la présence des agents de l’ordre dans nos différents marchés.
La nuit, autres types d’activités
A la tombée de la nuit, ces shégués se montrent encore un peu plus dangereux. Ils se fondent dans l’obscurité pour tendre des embuscades aux noctambules qui empruntent l’avenue Gambela, devant le marché du même nom. Après avoir opéré, ils se sauvent à l’intérieur du marché, là où est implanté un bureau de la Police nationale congolaise.
Considérant le même marché comme leurs logis, ils défèquent là où bon leur semble ; y compris sur les étals où l’on expose des produits comestibles. Aussi, les mêmes étals leur servent-ils de lits le moment venu. En clair, les shégués règnent en maîtres absolus sur le marché Gambela si bien que des policiers ne peuvent les rappeler à l’ordre.
Ils constituent une source d’insécurité pour les habitations riveraines du marché dans ce sens que s’ils ne trouvent pas mieux aux alentours de Gambela, ils se rabattent sur des maisons environnantes. Ils profitent surtout de l’obscurité ou la sauce noire quasi permanente aux quartiers des Anciens Combattants et Katanga pour fouiller systématiquement les parcelles d’autrui.
Dans d’autres cas, des familles qui répondent aux invitations résolvent d’y veiller pour ne pas tomber entre les mains de ces gangs. «Ceux qui s’étaient déjà entêtés en savent quelque chose», a expliqué au Maximum un jeune un quartier.
Le manque d’éclairage public joue également en faveur de ces inciviques qui y voient, de cette manière, une aubaine. «A quand donc la fin du calvaire auquel sont soumis les habitants de ces quartiers de Kasa-Vubu, une municipalité située pourtant au centre de la ville, là où il devrait faire beau vivre ?», se demande-t-on.
BASILE B.N