Un internaute commentant le nombre très élevé par rapport à 2011 du nombre d’électeurs enregistrés par la CENI dans la nouvelle province du Sankuru a estimé cet accroissement d’«insolent ». On se demande bien pourquoi. En admettant que l’accroissement exponentiel des électeurs enregistrés au Sankuru puisse paraître étonnant (pas insolent, pourquoi insolent ?) on a du mal à saisir pourquoi un tel accroissement serait « insolent », le Sankuru n’étant pas habité de Congolais de seconde zone. L’auteur de ce posting s’en est pris à plusieurs acteurs politiques de cette province cités nommément comme si ils avaient une quelconque responsabilité dans la constitution du fichier électoral et – surtout – son “nettoyage”. Du reste, les explications données par la CENI font état d’une meilleure sensibilisation des citoyens-électeurs qui ont été victimes en 2011 d’une décision de la Commission de suspendre l’enrôlement plus d’un mois après un mémorable incident avec un Administrateur de territoire (M. Nzele) qui avait agressé ses agents, laissant en plan des centaines de milliers de majeurs non-inscrits car aucune prolongation n’avait été accordée par l’alors N°1 de la CENI, le Pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Par ailleurs, la déstabilisation des provinces sœurs voisines du Kasaï Central (Kananga), du Kasaï (Tshikapa) et d’une partie du Kasaï oriental (Mbuji Mayi) et de Lomami (Kabinda) par le phénomène “Kamuina Nsapu” avait déversé sur le Sankuru, seule entité restée stable de l’espace Kasaïen) un très grand nombre de déplacés internes (seuls quelques dizaines de milliers de personnes avaient pu fuir vers l’Angola). Ces déplacés, Congolais comme d’autres, se sont enrôlés au Sankuru au moment où la CENI décida de ne pas se déployer dans leurs provinces dévastées par ce phénomène après qu’on ait décapité 7 de ses agents. C’est seulement après que les FARDC aient défait ces groupes terroristes “Kamuina Nsapu” que la CENI a entrepris l’enregistrement des électeurs dans ces provinces. Comme nul n’a le droit de se faire enrôler deux fois, il n’est pas étonnant, sous réserve des vérifications, que l’on y enregistre une réduction du nombre des électeurs et une poussée au Sankuru. Il faut arrêter de lancer des anathèmes sur des gens (Sankuru) comme si on voulait leur reprocher d’avoir accueilli leurs compatriotes en difficulté. Ni reprocher aux déplacés de s’être fait enrôlés là où ils se trouvaient ! Tous Congolais peut se faire enrôler, voter ou se faire élire n’importe où en RDC. D’ailleurs, la plupart des Sankurois qui sont curieusement pris à partie par les “analystes” à la petite semaine qui projettent des conclusions sans se soucier du contexte local vivent à Kinshasa où ils sont libres, s’ils le voulaient, de se faire enrôler. Pourquoi tant d’acrimonie à l’égard d’une population qui a fait preuve de sa solidarité nationale en accueillant des frères et des soeurs fuyant les coupeurs de tête ? Aurait-on voulu que les Sankurois renvoient les kasaïens vers la mort et la désolation pour faire plaisir aux “analystes” ?
KASONGO OLEKA