Le problème des rebelles hutu rwandais des FDLR, en veilleuse depuis plusieurs mois, a été relancé fin octobre 2015 avec la divulgation du contenu d’un rapport du groupe d’experts onusiens transmis le 16 octobre au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Selon ces experts, les capacités militaires des FDLR resteraient intactes malgré les opérations de désarmement forcé menées par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) seules, depuis fin janvier 2015. Les statistiques produites par les FARDC sont remises en question par les experts, entre autres, parce qu’une visite à la prison d’Angenga (Equateur) en août 2015 a permis de se rendre compte que seulement 175 détenus sur 313 transférés par les Fardc s’y trouvaient.
La transmission de ce rapport qui met en doute les résultats obtenus par les forces armées de la RD Congo intervient après plusieurs demandes de reprise de la collaboration FARDC- forces onusiennes. En décembre 2014, les autorités de la RD Congo avaient décidé de se passer de la collaboration onusienne dans les opérations de désarmement forcé des FDLR à la suite de la contestation de la nomination de deux officiers généraux Fardc que la mission onusienne soupçonnait d’avoir commis des crimes contre les droits de l’homme. La mission onusienne en RD Congo avait d’abord menacé de ne pas offrir sa collaboration aux troupes rd congolaises si les deux officiers n’avaient pas été retirés du commandement des opérations, avant d’annoncer le retrait pur et simple de sa collaboration.
Ainsi défiées, les forces armées de la RD Congo avaient décidé de se lancer, seules, dans les opérations de désarment forcé des FDLR le 28 janvier 2015. Pour résorber cette crise de confiance, le conseil de sécurité des Nations-Unies avait aux deux parties un « dialogue stratégique » qui permette le lever les malentendus, notamment autour de la collaboration FARDC-Casques bleus. Mais rien n’y a fait, les rencontres qui se tenues au ministère des affaires étrangères à Kinshasa se heurtées à l’intransigeance de l’ancien patron de la mission en RD Congo, Martin Kobler.
A certains égards, le rapport d’experts onusiens, qui fait peu de cas des performances des FARDC sur le terrain, s’apparente à une invitation à collaborer forcément avec les casques bleus dans l’éradication de ses forces négatives rwandaises. Une façon comme une autre de justifier le mandat de la mission onusienne en RDC. Vendredi 30 octobre 2015, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a formellement démenti les allégations contenues dans le rapport d’experts onusiens en usant de termes sans équivoque. Selon le ministre, l’opération Sukola 2 contre les FDLR lancée le 27 janvier 2015, s’est soldée sur un bilan de 956 FDLR neutralisés sur le nombre estimé aussi bien par les services congolais que par ceux de la MONUSCO à 1200 avant l’opération. Selon ces statistiques, plus de ¾ des FDLR ont donc été anéantis, contrairement aux affirmations d’experts onusiens.
Mercredi dernier, un bon vent a amené au maximum les statistiques détaillées des opérations de désarmement volontaire et forcé des rebelles hutu rwandais des FDLR. Elles renseignent qu’au terme du désarment volontaire entrepris de mai 2014 à janvier 2015, 438 FDLR se sont rendus.
Au cours de la phase préparatoire du désarment forcé, 13 éléments FDLR ont été neutralisés. Tandis que l’opération de désarmement forcé lancée en janvier dernier a permis la neutralisation de 506 éléments FDLR.
Ci-après, le tableau détaillé de ces opérations.
J.N.