Au sein de l’église catholique romaine, tous les princes ne sont pas favorables à l’agitation déstabilisatrice orchestrée les décisions arrachées aux évêques de la CENCO en juin dernier par un mystérieux collège des doyens des paroisses de Kinshasa . Si l’Archidiocèse de Kinshasa, dirigée d’une main de fer par le très politique Cardinal Monsengwo Pasinya depuis plusieurs décennies (directement ou par hommes de confiance interposés) s’est jetée poings et pieds liés dans la lutte active contre le pouvoir temporel en place à Kinshasa, nombre de diocèses en provinces observent quelques réserves. Exactement comme lorsqu’il s’était agi de désavouer le défunt Abbé Apollinaire Malu Malu, propulsé à la tête de la Commission Electorale Indépendante (CEI), au grand dam du Cardinal-Archevêque de Kinshasa qui préférait à l’époque voir le discrédit jeté sur les premières élections démocratiques, indépendantes et libres organisées en RD Congo depuis les années de l’indépendance perdurer pour pouvoir tirer les marrons du feu.
Jeudi 21 décembre 2017 à Kinshasa, les paroisses catholiques avaient reçu l’ordre de rééditer l’expérience déjà tentée, avec des fortunes diverses une semaine plus tôt, de faire tinter les cloches des églises en soutien aux acteurs politiques de l’opposition radicale qui rêvent de faire partir le Chef de l’Etat en place du pouvoir à fin décembre 2017. En faisant sonner les cloches saintes mais néanmoins engagées dans la révolution politicienne à 21 h 00 locales, et non plus à 18 heures comme jeudi 14 juillet 2017.
L’Archidiocèse de Kinshasa n’aura pas été suivie par les autres diocèses de l’église catholique romaine du pays. A Kisangani, Mgr Marcel Uthembi Tapa, archevêque de chez lui s’est désolidarisé de cette activisme politique décrié par plus d’un parmi les fidèles catholiques. « Chaque diocèse a ses réalités et sa propre organisation », a expliqué le prélat qui préside également aux destinées de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), pour justifier son refus de suivre aveuglément le mot d’ordre anarchisant de ses collègues de la capitale. L’archevêque métropolitain de Kisangani s’exprimait devant la presse réunie pour ce faire et s’est cru obligé d’établir un net distinguo entre une initiative que l’on doit au collège des doyens des paroisses de Kinshasa pour réclamer « l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre », et les réalités auxquelles il fait face à des milliers de km de la capitale de la RD Congo. Pas de suivisme, semblait-il vouloir dire. Marcel Uthembi a préféré, à l’approche de la fête de la Nativité, inviter ses chrétiens à ouvrir leurs cœurs pour s’attirer les bénédictions de la famille de Dieu. Sur toute l’étendue de l’archidiocèse de Kisangani, pas de son cloche politicien dans l’ancienne province Orientale, donc.
J.N.