Fin du répit observé par le quarteron d’ONG dites internationales – en fait ces véritables bastions anti-gouvernementaux financés par des groupes d’influence bien connus – contre le processus électoral rd congolais. Sans doute quelque peu surprises par la publication d’un chronogramme d’organisation d’élections par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 5 novembre dernier, ces machines à broyer les réputations auprès de pays occidentaux et du Conseil de sécurité des Nations-Unies particulièrement, reprennent du poil de la bête en ce qui concerne la RD Congo. Depuis le début de la semaine, il pleut à nouveau des rapports contre les institutions rd congolaises. A une cadence effrénée, Human Rigth Watch (HRW), International Crisis Group (ICG) et un petit nouveau dans le sérail, le Centre de Surveillance des Déplacements Internes (IDMC) semblent s’être convenues de larguer, presque au même moment, des rapports rien moins qu’infamant sur le laborieux processus démocratique rd congolais. Des tissus d’arguments négatifs qui tendant manifestement à discréditer à l’avance la tenue des élections couplées (présidentielle et législatives nationales et provinciales) prévues pour fin 2018, lorsqu’ils ne plaident pas carrément en faveur de pressions les plus musclées de la « communauté internationale » pour s’assurer que la majorité au pouvoir en place en RD Congo ne se survive pas à elle-même. Comme si une telle perspective était contraire aux principes démocratiques et à la crédibilité des scrutins à tenir.
Human Rights Watch : une forfaiture
Lundi 4 décembre 2017, dans un rapport d’un extrémisme rare, Human rights watch (HRW) n’a pas démenti sa réputation d’ong anti-gouvernementale en accusant tout simplement Kinshasa d’avoir recruté quelques dizaines d’ex-rebelles du M23 pour mater les manifestations organisées au mois de décembre 2016 par l’opposition radicale rd congolaise et les organisations de la société civile. « Des officiers supérieurs des forces de sécurité en République démocratique du Congo ont mobilisé plus de 200 anciens combattants rebelles du M23 venant des pays voisins », écrit Ida Sawyer, « chercheuse senior Afrique centrale » de HRW, qui affirme que « les combattants du M23 ont été déployés dans la capitale, Kinshasa, ainsi qu’à Goma et à Lubumbashi » où des forces de sécurité leur auraient donné fournies uniformes et armes avant de les intégrer dans l’armée, la police et la garde républicaine. Des affirmations qui résistent mal à la critique la plus superficielle. Notamment parce qu’elles supposent qu’au sein des forces de police nationale, des forces armées de la RDC et de la garde républicaine, il n’existeraient pas assez d’hommes de troupes en mesure de remplir les missions prétendument confiées à ces éléments éparpillés sur les trois « fronts » susmentionnés.
Des accusations, à l’évidence gratuites et calomnieuses, comme d’habitude, de HRW qui en a pris l’habitude depuis que I. Sawyer, après plusieurs années passées à Kinshasa, a vu son permis de travail non renouvelé par les services rd congolais d’immigration, et qui ont été formellement démenties par Kinshasa. Sur les ondes de la RFI, puis au cours d’un point de presse à l’Immeuble du Gouvernement de la Gombe, Marie-Ange Mushobekwa, la ministre en charge des Droits humains, n’a pas caché son étonnement d’apprendre toutes les allégations faites par Human Rights Watch à ce sujet. « J’ai échangé avec tous mes collègues concernés. En ce qui nous concerne, nous savons que tous les rebelles du M23 se trouvent dans des camps de réfugiés et la MONUSCO peut bien attester que ces rebelles ont été désarmés et que le gouvernement de la République Démocratique du Congo n’avait nullement besoin de recourir à eux pour maintenir l’ordre public ».
Inspirés par Rambo
De l’avis d’analystes, l’objectif visé par « Mission spéciale » (le nom donné à son rapport par l’égérie de HRW qui semble tiré tout droit d’un film de l’acteur américain d’origine autrichienne Richard Schwarzenegger pour accréditer dans l’opinion l’idée de l’utilisation de « commandos » contre de paisibles manifestants) est à la fois de discréditer en même temps les forces de sécurité rd congolaise et le pouvoir de Joseph Kabila. Les premières apparaissent ainsi comme incapables à elles seules de contenir de banales manifestations de rues, et le Chef de l’Etat rd congolais comme le dictateur sanguinaire qui fait tuer des civils par des… Tutsis, cette ethnie mal aimée dans l’Est rd congolais, en provenance du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda dont un certain courant d’opinion répandu dans des postings anonymes orduriers dans les réseaux sociaux le dit originaire. Cet argument fondé sur les prétendues origines non autochtones du jeune Président de la République, d’autant plus absurde qu’il est laborieux à réfuter, alimente régulièrement l’argumentaire d’opposants en mal de véritables projets politiques alternatifs pour la RD Congo. « Cette fois-ci, l’Ong américaine est descendue trop bas en exploitant ce créneau aussi nauséabond qu’infondé », se désole un professeur de droit international de l’Université de Kinshasa. Qui ne croit pas si bien dire.
C’est de la période de la lutte contre la dictature mobutiste que remonte la tendance à recourir au raccourci de l’argument des origines prétendument douteuses de Chefs d’Etat pour mieux les faire haïr en RD Congo. « Le premier chef d’Etat congolais, Joseph Kasavubu dont un lointain aïeul du côté paternel était un contremaître chinois recruté à Macao pour la construction du chemin de fer Matadi-Kinshasa était régulièrement affublé de la nationalité par ses pourfendeurs. Avant que son tombeur et successeur, le maréchal Mobutu ne soit affublé par ses détracteurs de la nationalité centrafricaine tandis que les éléments les plus aguerris de sa garde prétorienne étaient présentés comme des supplétifs des rebelles angolais de l’Unita de son ami Jonas Savimbi », poursuit le même interlocuteur du Maximum qui explique que « de telles insinuations sournoises visaient généralement à braquer l’imaginaire populaire contre un Chef d’Etat considéré comme un étranger se servant de tueurs étrangers contre les populations ». Rien de nouveau donc dans les « révélations » de HRW qui ne fait ainsi que se vautrer cyniquement dans la fange de la haine de « l’autre » pour discréditer un régime dont la Direction Générale de Migration a osé refuser de renouveler le permis du travail de Ida Sawyer…
Le syndrôme de l’étranger
Plus près de nous, à Kinshasa, des rumeurs sur la présence d’éléments s’exprimant en langues étrangères parmi les troupes chargées du maintien de l’ordre au cours des manifestations publiques sont habituellement répandues par les opposants depuis la deuxième République de Mobutu. De nos jours, c’est de la présence de prétendus éléments de l’armée angolaise qu’il est le plus souvent question, « probablement parce qu’un certain nombre de policiers anti-émeutes ont été formés en Angola et communiquent parfois entre eux en portugais lorsqu’ils ne veulent pas que leurs communications soient interceptées par des tiers », expliquait au Maximum un officier supérieur de la Police nationale de la capitale il y a quelques années. HRW aura, encore une fois, fait du copier-coller de rapports d’organisations dites de la société civile rd congolaises proches de l’opposition politique et plus ou moins inspirés de films d’actions américains. Rien de plus.
Un peu plus nuancé, le rapport d’International Crisis Group (ICG) n’en transpire pas moins cette hantise de quelques milieux mercantilstes euro-occidentaux et américains de voir la majorité politique au pouvoir à Kinshasa se succéder à elle-même. Cette perspective plus que probable compte du peu de crédibilité de l’opposition politique rd congolaise dans l’opinion nationale – ce que l’ONG souligne elle-même entre les lignes dans son rapport rendu public en début de semaine – est faussement présentée comme anti-démocratique, sous le fallacieux prétexte que Joseph Kabila ne devant plus se représenter au terme de ses 2 mandats à la tête du pays, aucune autre institution politique nationale proche de ses thèses souverainetistes ne devraient l’emporter. L’ONG internationale dont on sait maintenant qu’elle émarge dans les comptes de la sulfureuse galaxie Soros annonce l’apocalypse, elle-aussi. « Les acteurs internationaux, y compris l’ONU, doivent se préparer à la possibilité d’une détérioration de la situation sur le court terme. Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait analyser attentivement les recommandations de l’examen stratégique de septembre 2017 de la mission des Nations unies, en particulier les points concernant un déploiement plus rapide des forces et la surveillance du respect des droits de l’homme. Le risque d’une escalade de la violence dans les prochains mois est élevé et les acteurs internationaux, y compris les Nations unies, devraient se préparer au mieux aux conséquences d’une telle éventualité », suggèrent subtilement les « analystes » de ICG. Avant d’en appeler pathétiquement aux puissances occidentales et africaines pour les engager à « … affirmer que le président Kabila conduit le pays vers une grave situation d’instabilité, malgré l’incertitude qu’une transition pourrait générer ».
Elections et violences ?
Mardi 5 décembre, une troisième organisation occidentale est entrée dans la danse : le Centre de Surveillance des Déplacements Internes (IDMC), qui, elle, s’est aussi fendue d’un rapport aux allures d’une véritable lapalissade. Les violences sont, selon les savantes projections de ces « stratèges » la principale cause des déplacements des populations en RDC, « comme si les causes des déplacements de populations avaient jamais été touristiques dans un pays quel qu’il soit », raille à ce sujet un acteur humanitaire des Nations Unies dont l’agence est active à l’Est du Congo-Kinshasa depuis près d’une décennie. Des violences qui, selon IDMC, seraient dus « au retard dans l’organisation des élections ». Une approche extrêmement étroite, qui occulte les conflits communautaires ou les motivations d’ordre économique qui justifient l’instabilité chronique dans laquelle s’est installée la République Démocratique du Congo depuis la fin de la décennie ’90, estiment la plupart des observateurs avertis.
Tout bien considéré, l’avalanche de rapports infamants contre la RD Congo et son processus démocratique apparaît ainsi comme symptomatique des convoitises que suscite le pays de Patrice Lumumba depuis les années coloniales. C’est un véritable déni à un peuple du droit à l’existence en tant qu’Etat souverain et nation. Comme auparavant.
J.N.