La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ne décolère pas contre nos confrères de Jeune Afrique. Dans un article, plutôt sensationnel posté le 25 novembre 2017, Jeune Afrique (JA) a rendu public, outre des révélations fracassantes autour des discussions au sein de la Majorité Présidentielle autour de la nouvelle loi électorale, des informations très compromettantes quant à la neutralité de l’administration électorale. « Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’est entretenu, vendredi 25 novembre, avec les députés et certains cadres triés sur le volet du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation politique du président Joseph Kabila » ; assure Jeune Afrique. Nos confrères, que l’on sait crédités d’une réputation de crédibilité et de sérieux qui remonte à la période de la dictature, lorsqu’il n’existait qu’une presse officielle au service du pouvoir en place, se sont avancés un peu trop loin vendredi dernier. « D’après nos informations, Corneille Nangaa s’est évertué à rassurer les lieutenants de Kabila quant à l’intérêt, pour leur parti, de soutenir ce « seuil de représentativité » proposé dans le projet de loi électorale », écrivent-ils.
Les informations à sensation au sujet du président de la CENI sont loin d’être vraies, vérifications faites. Et la Centrale électorale est sortie de sa réserve habituelle en adressant une lettre de protestation à Jeune Afrique, dont Le Maximum s’est procuré une copie. « La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) manifeste son indignation de voir que votre journal s’est contenté de prendre des éléments partiels d’une réunion de consultation organisée par les deux familles politiques (majorité et opposition), au même endroit mais dans deux salles différentes, réunion à laquelle la Ceni a été associée pour donner des explications sur les aspects techniques de la loi électorale dont le projet a été transmis au parlement », révèle la CENI. Qui poursuit en soutenant que «Il est regrettable de constater que votre journal a fait fi de la réunion à laquelle le Président de la Ceni a participé avec l’opposition et s’est décidé de prendre des enregistrements sortis de leur contexte pour construire une forme d’exclusivité dont l’intention est manifestement de saborder l’image de la Ceni et du processus électoral en République Démocratique du Congo. Il est étonnant que votre professionnalisme ait été frappé d’hémiplégie au point d’ignorer les principes d’objectivité et du contradictoire chers à votre métier d’informer ».
La CENI n’a donc jamais pris part à une réunion stratégique d’une famille politique, contrairement à l’idée véhiculée par nos confrères de Jeune Afrique qui, ainsi, participe de la campagne de dénigrement du processus électoral rd congolais. Que l’on sait honni par une partie de la classe politique soutenue par certaines capitales occidentales, ce n’est vraiment pas un secret.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que cet organe de presse prétendument africaniste prête le flanc aux critiques de collusion avec des intérêts occidentaux voire, françafricains contre ceux de certains pays au Sud du Sahara. Médiapart, le célèbre journal d’investigations, dénonçait déjà dans une enquête publiée il y a peu, le parti pris manifeste du journal de Béchir Ben Yahmed (BBY) dans tous les coups-bas contre les pays du continent. Avant de conclure que Jeune Afrique s’est enrichi sur le dos des Africains en s’alignant systématiquement sur les positions françaises. Il ne s’agit pas d’écrits en l’air.
Médiapart révèle ainsi que « les violons s’accordaient régulièrement entre BBY et Jacques Foccart qui révéla dans ses mémoires qu’il avait un rituel d’un dîner par mois avec le propriétaire de de J.A » et même que Jacques Foccart avait désigné BBY comme son légataire testamentaire universel. Que peut-on donc attendre d’un héritier légal de Jacques Foccart ? J.A
En dehors des opérations de chantage à l’encontre des chefs d’État africains, Médiapart fait état de l’escroquerie qui fait que ce journal soit vendu deux fois. Chaque impression est d’abord présentée au chef d’État ou homme politique concerné avant d’être mis en kiosque. C’est ainsi qu’il permet de maintenir en négociation et mettre la pression sur les dirigeants noirs africains.
Au Cameroun, un contrat pour la somme de 650 millions de FCFA à verser chaque année permet au régime de Paul Biya de bénéficier d’un traitement de faveur. Cette somme a été payée pendant 4 ans. Après le refus du Président camerounais de payer, J.A a pondu un dossier pour zapper et critiquer Paul BIYA.
Au Sénégal, de vives tensions avaient opposé le régime de Diouf à BBY au sujet de la couverture de la crise qui a opposé le Sénégal à la Mauritanie en 1989. Les premiers papiers de J.A étaient une véritable lapidation médiatique du régime de Diouf. L’élite sénégalaise avait bien compris que BBY avait choisi le camp de ses frères arabes. Le régime de Diouf paniqua et envoya une délégation pour négocier à coups de millions de FCFA.
Le cas du Tchad peut se résumer à la personne du Président Habré, à son combat contre Khadafi et à la position de BBY. La façon dont BBY, un vieillard de 83 ans s’occupe personnellement, avec une haine féroce, à démolir l’image d’Hissein Habré (HH), a poussé ses propres collaborateurs noirs africains à s’interroger sur cette attitude raciste.
Au Rwanda, pendant longtemps, le régime de Juvenal Habiarimana a signé d’importants contrats publicitaires, J.A a fait des affaires en or avec les auteurs du génocide. Désormais, on fait la cour à Kagamé, signature d’un contrat de 350 000 dollars, François Soudan exalte Paul Kagamé, désormais décrit comme ayant fait de son pays un paradis sécuritaire etc.
Le Gabon d’Ali Bongo Ondimba a refusé d’assurer les fins du mois de l’hebdomadaire qui selon certains, le faisait sous Omar Bongo. Aujourd’hui, notre pays est sous la menace et les critiques de ce grand business qui a fait sa fortune dans l’intimidation, l’escroquerie, le racisme et la haine. Pour Médiapart, J.A reste un excellent outil d’endoctrinement des populations noires africaines au service de la France en Afrique (Françafrique) et qui a pour seule loi: « obéir ou mourir ».
Manifestement, la CENI s’est malencontreusement placée dans le viseur des réseaux françafricains.
J.N.