Le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, a démenti, dans un communiqué rendu public vendredi dernier à Kinshasa, les allégations du rapport du Groupe d’experts de l’ONU du 16 octobre 2015 transmis au Conseil de sécurité, renseigne une dépêche de l’Acp.
Selon ce rapport, « la capacité militaire de l’ADF et des FDLR reste intacte malgré les opérations menées par les FARDC contre ces groupes armés ougandais et rwandais qui écument l’Est de la RDC ». Le ministre Mende rappelle que le gouvernement avait décidé que les FARDC se passeraient de l’appui de la MONUSCO dans la traque des FDLR à cause des « pratiques discriminatoires et infamantes » imposées par les responsables de la Mission onusienne à l’encontre des forces régulières congolaises.
Par ailleurs, il souhaite que la présence des forces onusiennes en RDC soit progressivement réduite au fur et à mesure que les FARDC prennent de la vigueur et s’insurge contre toute tentative d’annihiler les efforts tendant à rendre plus autonome la RDC dans la gestion des défis sécuritaires qui l’assaillent.
Selon le porte-parole du gouvernement, l’opération Sukola 1 a permis de capturer 131 combattants ADF dont 97 se trouvent en détention à Beni, Goma et Kinshasa/Ndolo. 676 éléments de ce groupe criminel ont été tués dans les combats avec les FARDC qui ont récupéré plus de 400 armes légères et lourdes.
S’agissant de l’opération Sukola 2 contre les FDLR lancée le 27 janvier 2015, son bilan, indique le communiqué, est de 956 FDLR neutralisés de janvier à octobre 2015, sur le nombre estimé aussi bien par les services congolais que par ceux de la MONUSCO à 1200 avant l’opération.
Les opérations menées par les FARDC contre l’ADF et les FDLR ont sérieusement ébranlé ces rébellions ougandaise et rwandaise en dépit de leurs retranchements dans des réduits difficiles d’accès tels que la forêt d’Itongwe au Sud-Kivu et le parc de Virunga dans le Nord-Kivu et en dépit de quelques alliances avec des réseaux de complices locaux qui sont en voie de total démantèlement. Affaiblis, ces groupes armés se sont trouvés acculés à recourir à des stratégies de terrorisme nécessitant une adaptation en cours de la réponse par les FARDC.
La stratégie terroriste mise en œuvre par l’ADF en particulier a plongé la région de Beni dans une situation semblable à celle vécue en Afghanistan, où les Etats Unis et la France ont déployé respectivement 150.000 et plus de 50.000 hommes aux côtés des forces régulières afghanes sans pour pouvoir éviter les attentats et autres attaques meurtrières contre les populations civiles.
Le gouvernement de la RDC souhaite de ces partenaires plus d’efficacité et moins de sensationnalisme face à une réalité dont la complexité saute aux yeux. Les rédacteurs du rapport prétendent n’avoir pu vérifier que la présence de 175 membres présumés FDLR dans la prison d’Angenga au lieu de 313 sensés se trouver en août 2015.
La raison en est qu’ayant visité ce centre de détention après un premier transfert des prisonniers et il n’en a trouvé sur place que 175 et les 138 autres n’y étant conduits qu’après leur passage sans compter 68 mineurs remis à la MONUSCO et 40 autres combattants attendant d’être évacués.
Ignorer tous ces exploits des FARDC dans des opérations extrêmement périlleuses au cours desquelles 197 d’entre eux ont perdu la vie depuis janvier 2015, c’est cracher sur le sacrifice suprême de ces dignes fils de la RDC, chose inacceptable pour le gouvernement qui fustige, en outre, l’attitude méprisante des experts, auteurs du rapport, à l’égard des lois congolaises qui ne leur reconnaissent pas la compétence dévolue au seul juge de déterminer lequel parmi les personnes attendant d’être présentées devant la justice sont coupables au nom de leur participation criminelle à un groupe armé, conclut le ministre de la Communication et médias.
Jacques Ntshula