La musique d’interprétation des œuvres originales des différents orchestres tant du pays que de l’étranger, a effectivement pris racine dans notre pays à partir de l’éparpillement, vers les années 80, des musiciens de l’orchestre « Les Grands Maquisards », abandonnant seul le chanteur Ntesa Dalienst, la tête d’affiche qui eût du mal à se débrouiller avec des chansons comme « Tchikaya » et autres sans pour autant trouver l’issue du tunnel. Il aura la vie sauve, plusieurs années après, que grâce à son intégration au sein du Tout-Puissant O.K. Jazz du Grand Maître Luambo Franco.
Les dissidents des Grands Maquisards s’en allèrent quérir secours chez un opérateur musical de l’époque, un certain Miezi, (il était propriétaire de quelques instruments de musique), qui leur imposa de ne pas se limiter à la musique de leur ancien orchestre dans leurs prestations, et de sélectionner les meilleures œuvres musicales du moment. Miezi mit à la disposition ce ces musiciens son dancing-bar, la « Suzanella), dans la commune de Limete (en face du quartier Yolo à Kalamu, en fait). Les dissidents des Grands Maquisards adoptèrent ainsi l’appellation de Kossa-Kossa, tirer du verbe lingala kokosa (mentir » : une astuce qui consistait à égayer et à distraire les mélomanes en distillant une musique à leurs divers goûts pour les fidéliser à la « Suzannella ».
Ecole Viva-La-Musica
Même si le défunt Papa Wemba fut se réclamait de l’école « Fiesta », en créant son propre orchestre, le Viva La Musica, cet artiste-musicien phénoménal a par la même occasion lancé sa propre école de musique en formant une ribambelle d’autres artistes (chanteurs, guitaristes …). De sorte qu’à ce jour, il y a lieu de parler sans se tromper d’une école Viva La Musica dans la musique de la RD Congo.
C’est l’approche que semble exploiter ces tous premiers élèves de Papa Wemba que sont Jadot Le Cambodgien, Stella Uomo, et Santa Fe. Le trio avait mis sur pied, quelques mois avant le décès sur scène de leur ancien mentor commun, un groupe d’interprétation assis sur le socle de la musique et des titres de Viva La Musica. Le groupe s’appelle « Les Ancêtres de Molokai », sans doute pour se distinguer de nombreux autres anciens de l’antre de feu Papa Wemba, qui se comptent par dizaines.
Depuis lors, le trio se bat inlassablement pour rester sur la sellette en livrant des concerts à travers la capitale. « Les Ancêtres de Molokaï » sont aussi capables, s’ils en sont invités, de franchir les frontières kinoises pour des prestations dans l’arrière-pays. Des sources concordantes assurent que Néron Mbungu, un élu national kinois, permet à cette formation musicale de se produire chaque dimanche soir dans son cadre situé au quartier Mutoto dans la commune de Matete. Des témoignages affirment que c’est avec grande satisfaction que les nostalgiques de la belle époque de « Mère Supérieure » se régalent en réécoutant avec un plaisir renouvelé des chansons comme, « Eliana », « Sharufa », « Dikando », « Cynza », « Anibo », « Nana Fifi », « Est-ce que », « Ile de Gorée », etc. qui ont fait la gloire de Papa Wemba et son Viva-La-Musica. Elles sont exécutées sous la cadence endiablée du percussionniste (drum) d’Eric Kenzo. « Les Ancêtres de Molokaï » ont laissé une bonne impression lors des agrémentations des funérailles de leurs anciens collègues, notamment le lokoliste Itshari et le chanteur Bipoli.
Jadot Le Cambodgien, comme ses deux autres co-fondateurs précités, ne compte pas se limiter à interpréter du vieux Viva. Le groupe serait prêt à se mettre en studio pour l’enregistrement de nouvelles œuvres, dans le plus pur style Viva La Musica.
En attendant, « Les Ancêtres de Molokai » tiennetn séances de répétition chaque jeudi, de 10 à 17 heures au quartier Anunga à Matete.
Zenga Ntu