Les travaux de la tripartite institutionnelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) – Comité National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA) – Gouvernement de la République, se sont poursuivis lundi 16 octobre 2017 au salon rouge du ministère des affaires étrangères à Kinshasa. Au menu de ces travaux d’évaluation, l’exposé de l’organe technique en charge de l’organisation des élections, délivré par son président, Corneille Nangaa Yobeluo. Rien de nouveau sous les cieux, le président de la centrale électorale en présenté, pour la énième fois, le chemin critique qui doit mener vers la tenue d’élections sérieuses en RD Congo, jonché de contraintes techniques, politiques, logistiques et financières à la dimension de l’Etat-continent qu’est la RD Congo. Rien que pour les trois scrutins à organiser en même temps, la CENI attend quelque 45 millions d’électeurs, soit un peu plus du double des votants aux dernières élections tenues en 2011. Masi aussi 28.000 candidatures, rien que pour les législatives nationales, qui se disputeront 500 sièges à pourvoir à la prochaine assemblée nationale. Nangaa persiste donc, et signe : les premières élections ne peuvent se tenir avant un délai de 507 jours à dater de la fin des opérations de révision du fichier électoral en cours. Cela, les parties prenantes aux dialogues de la cité de l’OUA et du Centre catholique interdiocésain le savaient, a encore révélé le président de la CENI. Tout en faisant observer que si durant l’évaluation en cours, une proposition qui tienne la route était faite, les participants en prendraient acte. Une observation assortie d’une métaphore qui donne plus qu’à penser. « Si un médecin vous prescrit 20 comprimés de quinine à prendre en 10 jours à raison de 2 comprimés/Jour ; et que le malade décide de tout prendre en 2 jours ; le médecin ne peut être tenu pour responsable des conséquences qui en découleraient ». Le président de la CENI a également révélé ce qui n’est vraiment pas un secret, que la communauté internationale qui elle aussi réclame un calendrier électoral à cor et à cri n’a pas encore versé le moindre de sous promis pour soutenir le processus électoral.
Sur ce dernier point relatif aux difficultés financières, force est de se persuader que les sous des Occidentaux pour le processus électoral ne viendront sûrement jamais. Au cours d’une émission télévisée, jeudi dernier à Kinshasa, le Pasteur Ngoy Mulunda Nyanga, ci-devant organisateur des scrutins de 2011, avait révélé l’étendue des pressions reçues des mêmes occidentaux, pour ajourner les scrutins. Américains, britanniques, et même français ont tous joués des pieds et des mains pour les seconds scrutins démocratiques de la IIIème République ne se tiennent pas. L’ancien ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, s’offrant même un déplacement pour dissuader les imprimeurs SudAfricains de livrer les bulletins commandés par la centrale électorale de la RD Congo. Un scrutin à l’issue incertaine pour leurs affidés en RD Congo, les Occidentaux ne financeront pas.
J.N.