La PCA de la SCPT, Vicky Katumwa, a demandé au Premier ministre, Bruno Tshibala, de mettre en place une commission bipartite délégués du gouvernement actionnaire unique de l’entreprise/délégués de la SCTP pour, notamment, faire la lumière sur la question de la Redevance logistique terrestre.
Ça grogne derechef à l’ex-ONATRA. Le banc syndical accuse le gouvernement d’entretenir un flou, voilà pratiquement trois ans, sur la traçabilité d’une colossale somme d’argent. En tout cas, cette fois, le bureau syndical de la SCTP ne veut plus que l’argent de l’entreprise ne s’évapore comme du temps de Basaula, lorsque plus de 800.000 dollars se sont volatilisés au cours d’un transfert à la Rawbank.
Mi 2015, lorsque l’ex-DG Kimbembe entrait en fonctions, l’intersyndicale de la SCTP estimait les fonds issus de la redevance logistique terrestre à environ 40 millions de dollars. La redevance logistique terrestre a été établie par un arrêté interministériel en date 1er septembre 2012 au profit exclusif de la Société commerciale des transports et des ports. Il est entré en vigueur en février 2013 pour une durée de deux ans. Mais alors que l’arrêté sus-évoqué prévoit que la perception de la redevance s’effectue au guichet unique en raison de 140 $ par conteneurs de 20 pieds à l’import et 85 $ à l’export, le gouvernement va unilatéralement la réorienter vers certaines banques privées. On en restait là.
Pourtant, pour la SCTP, les fonds de la redevance auraient dû servir, notamment, à relancer le trafic ferroviaire Matadi-Kinshasa au bénéfice de nouvelles cimenteries qui se sont implantées dans le Kongo central. On le sait, l’ITB Kokolo restera à quai aussi longtemps que le gouvernement n’acceptera pas de prendre en charge les dépenses en carburant comme il le fait pour Transco. Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle.
Même le ministre des transports et des Voies de communication, José Makila, a soutenu que le bateau est immobilisé pour défaut des baleinières qui devraient l’accompagner à chaque voyage. La survie de l’ex-ONATRA ne tient donc plus qu’à ses ports de Matadi et Boma.
De l’avis des experts, cependant, la SCTP pourrait reprendre son embonpoint financier à travers sa voie ferrée. Dont la réhabilitation est tributaire des fonds de la redevance logistique terrestre cachés par l’Etat, sans raison officielle avancée. A la suite de la dernière grogne qui a secoué l’entreprise, fin juin 2017, consécutive aux arriérés des salaires de plus de six mois, le département des chemins de fer avait soutenu qu’il était dans l’attente d’une réception d’une dizaine de voitures. En son temps, l’ancien DG Kimbembe Mazunga avait laissé entendre que ce lot des voitures permettrait de relancer notamment le train passager Kibobola. La rentabilité du chemin de fer, et par ricochet de la SCTP, passe aussi par la mise en application des accords convenus avec les nouveaux cimentiers du Kongo central, soutenait-il.
Hélas, une certaine confusion sur le devenir de l’ex-ONATRA est remontée à la surface, comme du temps l’offre du groupe français Bolloré de reprendre les ports maritimes et le chemin de fer, il y a un peu plus de 5 ans. L’on sait que l’Agence française de développement a financé, pour 1 million d’euros, l’étude de faisabilité des partenariats publics-privés au sein de l’ancien Office national des transports. L’appel d’offre lancé en 2012 par l’alors ministre du Portefeuille, Louise Munga, pour la cession des départements des ports maritimes et du chemin de fer, aurait été mis en veilleuse suite au tollé suscité à la SCTP.
PL