Le 19 septembre 2017, Ida Sawyer, « chercheuse senior » de Human Rights Watch (Hrw) pour la région de l’Afrique Centrale a publié un nouveau brûlot dans le bimestriel américain Foreign policy. Un article qui ne concerne pas tous les Etats de cette partie du continent noir dont elle dit avoir la charge mais seulement la RD Congo. Cet article qu’elle a co-signé avec un de ses collègues est un plaidoyer vibrionnant en faveur de la fameuse « transition citoyenne » que revendiquent quelques extrémistes de l’opposition congolaise sans aucune base politique ni légale. Dans ce pays continent qui, il y a 15 ans encore, ployait sous les affres d’une tentative de balkanisation à nulle autre pareille à travers le monde, pareille saillie de la part d’une passionaria connue pour ses accointances avec les milieux interventionnistes ne peut pas.
Mutisme sur les pays voisins
En République Démocratique du Congo, les positions hostiles d’Ida Sawyer contre la majorité au pouvoir depuis 2006 et son leader, le président Joseph Kabila, sont de notoriété publique. Dans la multitude des rapports de la « chercheuse senior » de Hrw sur le pays de Lumumba, interdite de séjour depuis plusieurs mois maintenant, c’est en vain que l’on chercherait la moindre allusion positive concernant le pouvoir en place.
Ce qui intrigue plus d’un observateur à Kinshasa comme dans la sous-région de l’Afrique Centrale dont la chercheuse à la charge, c’est son silence assourdissant concernant la situation et les dirigeants des pays voisins de la RD Congo. Sur le Rwanda, où Paul Kagame vient de rempiler pour un troisième mandat de quelque 7 ans après avoir fait changer la constitution de son pays ; sur le Congo-Brazzaville en face de Kinshasa, où Denis Sassou Ngouesso a fait de même ; ou encore sur l’Angola, où Edouardo Dos Santos vient de réussir une passation de pouvoir à la Vladimir Poutine ; Ida Sawyer et Hrw ne trouvent rien à redire. Seul le Congo-Kinshasa les intéresse.
Depuis quelques semaines, l’opinion rd congolaise a été, au moins partiellement, éclairée sur les dessous de cet acharnement paradoxal de la toute puissante ong américaine sur la RD Congo : des révélations croustillantes mais néanmoins crédibles et non démenties jusque-là attestent d’accointances, et même plus, entre cette organisation donneuse de leçons sur les vertus de la transparence mais dont les sources financières demeurent toujours opaques, et le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros. Derrière Soros, dont l’intérêt pour les ressources minérales de la RD Congo sont attestées à travers des intérêts dans certaines multinationales qui ont eu maille à partir avec le pouvoirs en place en RDC, gigotent l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, et sa galaxie d’agitateurs politiques prêts à tout pour s’accaparer du pouvoir d’Etat. On imagine sans peine au profit de qui.
Galaxie Georges Soros
Human Rights Watch et Ida Sawyer, ou encore Global Witness, cette autre Ong spécialisée dans les questions financières minières, et tant d’autres encore, ont en commun d’être liées au sulfureux George Soros et ne sont donc pas aussi philanthropiques qu’elles veulent apparaître. Loin s’en faut. Leurs objectifs ne sont en rien désintéressés, ainsi que l’opinion le sait depuis quelques temps. En RD Congo, ces Ong et leurs animateurs sont engagées dans une démarche de substitution ou d’accaparement de pouvoir avec le concours d’une poignée d’acteurs politiques et sociaux locaux qui ont eux, opté pour des raccourcis pour dégager Joseph Kabila du ‘top job’, au besoin par des voies n on démocratiques car il ne fait pas l’affaire de leur puissant sponsor.
En appelant, le même jour (le 19 septembre 2017) et au même endroit (aux Etats-Unis) que le duo Moïse Katumbi – Félix Tshisekedi à « une transition citoyenne », Ida Sawyer et son Human Rights Watch ont résolument pris leurs quartiers dans les rangs des extrémistes radicaux de la RD Congo à la solde du mercantiliste américano-hongrois qui s’est spécialisé ces dernières années dans le rôle de « faiseurs des rois » dans cette jungle que semble redevenir l’Afrique. Comme on le sait, ils prônent une transition sans Joseph Kabila, c’est-à-dire à un coup d’Etat constitutionnel puisque le remplacement du Chef de l’Etat en fonction par l’instauration d’une sorte de transition, la troisième depuis la transition mobutiste des années ’90, au regard de la lettre et de l’esprit aussi bien de la constitution congolaise en vigueur que de l’Accord du 31 décembre 2016.
Appel à un régime d’exception
La transition citoyenne qu’ils appellent de tous leurs vœux n’est donc qu’un régime d’exception. Les droits de l’homme et l’alternance que prétendent défendre Human Rights Watch et Ida Sawyer, ne sont que de la poudre aux yeux. Il est en effet totalement antinomique de défendre à la fois les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit tout en faisant passionnément pour l’institution d’un régime qui foule au pied la loi des lois sans laquelle tous ces beaux principes ne seraient que vains slogans. Pour assouvir sa soif de vengeance contre les autorités congolaises dont on voit aujourd’hui qu’elles ont été bien inspirées de la déclarer indésirable dans leur pays, dame Ida Sawyer se lance ainsi, tête baissée dans la promotion d’un régime de non droit par rapport aux lois de la RD Congo.
A l’évidence, imposer aux rd congolais un régime d’exception ne sera pas chose aisée. Car même s’il n’a aucune prétention à la perfection, le processus démocratique enclenché depuis les élections législatives et présidentielle de 2006 a les faveurs de la grande majorité des populations dans ce pays. Le succès récolté par le processus d’organisation des troisièmes scrutins électoraux depuis la fin de la dernière transition politique en est une preuve éloquente : à plus ou moins 3 mois du terme des opérations d’inscription sur les listes électorales, quelque 42 millions d’électeurs s’étaient déjà formellement signalés. Rien à redire : dans ce pays, les populations tiennent à s’exprimer librement sur le choix de leurs dirigeants par la voie des urnes. Pas par un ènième régime d’exception, prétendument citoyen fût-il.
Recolonisation sous couvert de droits humains
Mais de cela, de tous temps, les Ida Sawyer, Human Rights Watch, Global Witness, Amnesty International, etc, ainsi que certaines puissances économiques et politiques mondiales n’en ont cure. Pour décider de l’avenir des Congolais, les Georges Soros, Ida Sawyer, Ken Roth, Jason Stearns et leurs affidés locaux comme Katumbi et Cie, avec l’appui de certains groupes d’intérêts occidentaux qui ont déjà goûté aux délices de l’exploitation impérialiste et néocolonialiste des ressources naturelles africaines n’ont que faire de la volonté des peuples d’Afrique noire et n’entendent nullement prendre en compte les avis des Congolais.
C’est ainsi que « Une transition citoyenne pour la RD Congo », l’article d’Ida Sawyer est publié dans Foreign policy, un bimensuel Nord américain qui traite essentiellement de politique étrangère et d’économie par un public occidental, plutôt que dans un tabloïd de la presse rd congolaise ou africaine. Le lectorat auquel cet article est destiné est essentiellement composé de personnes qui peuvent influer sur le devenir du continent noir, particulièrement de la RD Congo, sans se préoccuper outre mesure du point de vue de l’opinion des « nègres » qui peuplent ce continent, ce pays.
Ce n’est pas un hasard si l’article a paru le 19 septembre 2017, 24 heures avant la réunion d’un Comité de haut niveau organisé sur la situation de la RDC, en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies ouverte le même jour à New York. Dans les quartiers de Human Rights Watch, Ida Sawyer, Moïse Katumbi et Félix Tshilombo, l’objectif visé était de tenter de circonvenir les décideurs de l’organisation mondiale pour tenter de les amener à faire voter le régime d’exception dont ils rêvent et qui est dénommé transition citoyenne pour la RD Congo. En vain, car le gouvernement de la République démocratique du Congo, bien représenté au siège de l’ONU a fait pièce de leurs pauvres arguments et conduit tous les protagonistes institutionnels à apporter leur soutien à l’accord de la Saint Sylvestre, lequel reconnaît la suprématie de la constitution du pays comme seule et unique source de la légitimité du pouvoir au pays de Lumumba. Echec et mât donc pour les partisans de la recolonisation de l’Afrique en général et de la RD Congo en particulier.
J.N.