Sur la délégation conduite par le patron de la diplomatie rd congolaise à la session ordinaire des Nations-Unies à New York les 20 et 21 septembre 2017, le ciel n’est guère tombé sur la tête des Congolais, pour employer une expression chère au ministre de la Communication du gouvernement d’union nationale, Lambert Mende Omalanga. Ni le ciel, ni rien de désagréable n’est venu troubler la quiétude des officiels rd congolais, selon les informations reçues de la Tour de verre, l’impressionnant gratte-ciel qui abrite le siège des Nations-Unies.
En 48 heures, mercredi 20 et jeudi 21 septembre 2017, le dossier rd congolais a été réglé. A la satisfaction de la délégation gouvernementale, force est de le constater.
Mercredi 20 septembre s’est tenue une réunion à huis clos sous la direction du secrétaire général adjoint de l’ONU en charges des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix. Y ont pris part, Chergui, le représentant de l’Union Africaine, Saïd Djinnit, l’Envoyé spécial des Nations-Unies dans les Grands Lacs, un représentant de la Grande-Bretagne, un représentant de l’Union Européenne, un représentant de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, un représentant de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Australe. Au terme du huis clos, rapportent des sources du Maximum sur place, les participants ont globalement renouvelé leur attachement à l’Accord du 31 décembre 2016, tout en concédant des difficultés techniques et sécuritaires quant à sa mise en œuvre, ainsi que le refus de certaines forces politiques de l’opposition de le rejoindre.
L’occasion a été donnée à la délégation de la RD Congo de faire entendre sa voix. Léonard She Okitundu, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, chef de la délégation ; Séraphin Ngwej, l’ambassadeur itinérant du Président de la République ; et Ignace Gata Mavinga, ambassadeur de la RD Congo aux Nations-Unies, ont tour à tour pris la parole pour expliquer les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre dernier par le Gouvernement et le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, ainsi que l’évolution du processus d’enrôlement des électeurs, qui a dépassé le cap de 40 millions d’inscrits sur les listes électorales. Avant d’annoncer les prochaines étapes du processus, principalement la consolidation du cadre juridique, suivi de la publication d’un calendrier électoral aussitôt terminées les opérations d’enrôlement dans les provinces kasaïennes.
Selon nos sources à New York, la majorité des participants au huis clos sur la situation en RD Congo, mercredi dernier, s’est engagée à soutenir le processus électoral en cours aussitôt le calendrier publié par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) (Lire résumé du président de la réunion à huis clos, ci-contre).
New York ne s’est pourtant pas limité à cette réunion à huis clos, plutôt informelle par rapport aux travaux de la session ordinaire des Nations-Unies proprement dits. Dans la capitale administrative des Etats-Unis, la délégation rd congolaise affrontait les ombres omniprésentes des puissances occidentales pressées d’en découdre hic et nunc avec Joseph Kabila, et favorables aux thèses d’une transition citoyenne en RD Congo.
Mercredi 20 septembre, Donald Trump, le Chef de l’Etat Etatsunien a déjeuné avec un certain nombre de ses pairs africains, dont l’Ougandais Yoweri Kaguta Museveni. Au menu des entretiens, la situation en RD Congo et au Soudan du Sud. Donald Trump a promis aux dirigeants du continent l’envoi de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, en tournée en RD Congo et au Soudan du Sud discuter résolution et prévention des conflits. « Nous sommes profondément perturbés par la violence en cours au Soudan du Sud et au Congo (RDC) et surveillons étroitement la situation », a déclaré en substance le Chef de l’Etat américain, a par ailleurs rapporté la Voix de l’Amérique (VOA).
Jeudi 21 septembre, en réponse aux préoccupations exprimées par Donald Trump sur la RD Congo, Alpha Condé, le Chef de l’Etat Guinéen et président en exercice de l’Union Africaine a répliqué que « En ce qui concerne le Congo Kinshasa, le Secrétaire général de l’ONU a envoyé une mission au Congo. Nous nous sommes concertés et nous avons pris une initiative commune Union Africaine – Nations-Unies. Pour l’instant, on ne va pas en parler publiquement. Nous espérons que ça va rendre un bon résultat pour qu’il y ait des élections libres et transparentes ».
C’est clair : cap est mis sur les élections, plutôt que sur une prétendue transition citoyenne.
J.N.
Réunion sur la République démocratique du Congo en marge de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies
Résumé du président
1. Le 19 septembre 2017, les Nations Unies ont convoqué une réunion sur les préparatifs des élections en République Démocratique du Congo au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York, en marge du débat général de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. La réunion a convenu d’une approche coordonnée impliquant les Nations Unies, l’Union africaine, l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie et la Communauté de développement de l’Afrique australe, notamment par la création d’une équipe coordonnée d’experts, afin de faciliter la mobilisation du soutien politique, technique, financier et logistique nécessaire, conformément à la résolution 2348 (2017), pour aider la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et soutenir les progrès pour la préparation des élections.
2. La réunion s’est félicitée de l’engagement exprimé par les autorités de la République Démocratique du Congo de respecter la Constitution et a souligné la nécessité de renforcer les mesures de renforcement de la confiance pour créer des conditions propices à la poursuite et à la conclusion fructueuse du processus électoral. Les participants ont réaffirmé la centralité de l’accord du 31 décembre 2016 et la nécessité de sa mise en œuvre intégrale pour ouvrir la voie à la tenue rapide d’élections libres, équitables, pacifiques et crédibles en République Démocratique du Congo.
3. La réunion a souligné que la mise en œuvre rapide et complète de l’accord du 31 décembre 2016 est essentielle pour soutenir la légitimité des institutions de transition. À cet égard, les participants ont exhorté les parties prenantes congolaises à redoubler d’efforts pour se préparer à la tenue rapide d’élections présidentielles et législatives gratuites, équitables, pacifiques et crédibles, conformément aux dispositions de l’accord du 31 décembre 2016 et, en parallèle, prendre un renforcement de confiance supplémentaire mesures, conformément à l’accord, afin de créer un environnement propice à la réussite du processus électoral.
4. La réunion a reconnu les progrès réalisés par la CENI dans l’enregistrement des électeurs, avec l’aide de la MONUSCO et le suivi de l’Organisation internationale de la Francophonie, et a souligné la nécessité d’une publication anticipée d’un calendrier électoral et d’un budget, selon l’accord du 31 décembre 2016. La réunion prend note de l’engagement répété des autorités de la République Démocratique du Congo à financer le prochain cycle électoral, malgré les difficultés budgétaires auxquelles le gouvernement fait face. Les participants ont également encouragé les donateurs à financer le fonds multi-partenaires pour le Projet d’Appui au Cycle Electoral au Congo (PACEC) pour soutenir le processus électoral dès que ces éléments essentiels seront convenus et formalisés.
5. En ce qui concerne la situation sécuritaire, la réunion a souligné la nécessité du respect scrupuleux des droits de l’homme et des efforts renouvelés dans la lutte contre l’impunité en République Démocratique du Congo, en particulier en raison du meurtre de civils par les acteurs non étatiques et étatiques, tandis que l’ONU a souligné son engagement à travailler de manière constructive avec les autorités congolaises pour relever les défis persistants à cet égard.
6. Les participants se sont également inquiétés de la crise de la sécurité et de l’humanité en RDC, aggravée par les activités déstabilisatrices des groupes armés étrangers et domestiques, et ont encouragé une coopération régionale renouvelée pour faire face aux cycles récurrents de violence, y compris au moyen du prochain Mécanisme régional de surveillance prévu le 19 octobre à Brazzaville, République du Congo. Ils ont encouragé un soutien international soutenu à l’aide humanitaire en République Démocratique du Congo et ont souligné la nécessité d’un soutien global pour atténuer les souffrances des populations et pour fournir des secours aux pays hôtes recevant des réfugiés congolais. La réunion a en outre appelé à un groupe plus diversifié de donateurs, y compris aux États membres issus de régions économiques émergentes, pour fournir une assistance adaptée aux défis à relever.
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Participants
1. Union africaine
2. République démocratique du Congo
3. Union européenne
4. Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC)
5. Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)
6. Conférence internationale pour la région des Grands Lacs
7. Organisation Internationale de la Francophonie
8. France
9. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord
10. U.S.A.
11. Fédération de Russie
12. République populaire de Chine
13. Représentant du groupe de contact international (Pays-Bas)
14. Nations Unies