A Kananga où se sont tenus durant 3 jours, du 19 au 21 septembre 2017, les travaux du forum sur la paix, la réconciliation et le développement de l’espace kasaïen, les rideaux sont tombés allègrement jeudi, au son de la musique de la « Maamu Nationale ». Trois jours d’intenses travaux en commissions, précédés d’autant de jours de travaux préparatoires, il aura donc fallu près d’une semaine pour remettre les régions dévastées par le tristement célèbre phénomène Kamwina Nsapu sur la voie de la paix et du développement.
C’est le Président de la République, Joseph Kabila en personne qui aura mérité plus que jamais son surnom d’ «artisan de la paix» qui avait ouvert, mardi 19 septembre à Kananga, les travaux proprement dits du forum, après que le gouverneur intérimaire de la province du Kasaï Central, hôte de l’événement, eut prononcé l’adresse de bienvenue habituelle, suivie de la projection d’un film documentaire inédit retraçant l’historique du mouvement terroriste qui a affecté l’ensemble des provinces kasaïennes.
Dans le discours prononcé devant les forces vives de l’espace kasaïen, Joseph Kabila a invité tout le monde à prendre conscience du drame survenu, à ne plus le reprendre, à se pardonner et à se réconcilier pour placer résolument le cap vers le développement. Néanmoins, a assuré le Chef de l’Etat, justice devra être faite. Les auteurs directs et indirects du drame kasaïen devront répondre de leurs actes.
Mercredi 20 septembre, les travaux de Kananga se sont poursuivis sans désemparer et ont été particulièrement marqués par le pardon de la famille régnante Kamwina Nsapu, à travers laquelle est survenu le drame kasaïen. C’est au nom du clan bajila kasanga, que le successeur de Jean-Pierre Pandi a demandé pardon à toute la population du Kasaï victime des affres de la milice partie de Dibaya et à toute la République.
Auparavant, le vice-ministre de l’Intérieur et sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, avait présenté l’économie des préoccupations qui ont présidé à l’organisation du forum de Kananga : ne plus revivre les atrocités vécues il y a 9 mois dans la région, en analyse les causes, envisager les pistes de solution et le plan d’assistance humanitaire et de développement du Grand Kasaï.
En l’absence du Président de la République, qui a regagné Kinshasa mercredi dans l’après-midi avant de reprendre l’avion pour New York aux Etats-Unis, jeudi dans la journée, c’est le 1er ministre, Bruno Tshibala Nzenzhe, qui présidé la cérémonie de clôture du forum de Kananga. Une cérémonie précédée par l’acceptation solennelle par les 5 provinces de l’espace kasaïen de la demande de pardon exprimée 24 plus tôt par le détenteur du trône Kamwina Nsapu. S’en est suivi un rituel de réconciliation entre les autorités coutumières de l’espace, à l’invitation de leur collègue Jacques Kabeya Ntumba, le successeur de feu Jean-Pierre Prince Pandi par qui le malheur est arrivé. Moment pathétique : devant Dieu, les hommes et l’histoire, les frères kasaïens se sont mutuellement lavés les mains dans une même marmite. Rameaux à la main, ils se sont jurés de ne plus jamais verser le sang.
Auparavant, les participants au forum de Kananga avaient adopté les conclusions des travaux en commissions autour des conflits coutumiers et fonciers, de la décentralisation et du développement socio-économique durable ; du schéma pour la paix et la réconciliation intercommunautaire ; et de la prise en charge humanitaire et psycho sociale.
Un culte oeucuménique qui sera célébré ce vendredi 22 septembre 2017 mettra un terme définitif aux assises de Kananga.
J.N. AVEC LDBLK ET Cie