Après l’UNC Vital Kamehre, déjà candidat à la dernière présidentielle, Moïse Katumbi Chapwe, Félix Tshilombo Tshisekedi, l’ancien ministre des finances Matungulu Mbuyamu Eliankir, voici un cinquième candidat à la présidence de la République. En s’enrôlant mardi 12 septembre dernier à Kinshasa, ce banquier originaire de l’ancienne province du Kasai Oriental (Ngandajika) a franchi le Rubicon cette fois-ci en descendant carrément dans l’arène politique rd congolaise. Parce que de ses ambitions pour la magistrature suprême dans son pays, Noël K. Tshiani Mwandiamvita n’a jamais fait un secret, depuis plusieurs années. L’acteur politique que les rd congolais ont découvert grâce à la magie de la télévision au début de la semaine tentait, tant bien que mal, de se faire connaître de ses compatriotes depuis la dernière présidentielle, par la voie des réseaux sociaux. Ce qui n’était pas suffisant à l’évidence, vu la hauteur des ambitions : le nombre d’électeurs qui ont accès à internet n’est pas suffisant pour porter un candidat à la magistrature suprême par les élections. Aussi providentiel et savant fût-il. C’est ce que cet homme, que la candidature d’un baobab co-régionnaire au même strapontin comme le défunt Etienne Tshisekedi n’a pas découragé, semble avoir fini par comprendre.
En plein dans l’arène
Mardi dernier, le nouveau candidat à la présidence de la RD Congo a profité de son enrôlement pour annoncer les couleurs : Tshiani K. Mwadiamvita vient pour mettre son expérience de banquier au service du développement du pays et invite ses compatriotes à bien examiner le projet de société de ses concurrents avant de les soutenir. Le banquier est donc on ne peut plus ambitieux et … offensif : «Je voudrais devenir Chef de l’Etat dans mon pays pour utiliser 35 années d’expérience professionnelle en tant que banquier commercial et banquier de développement. Je voudrais utiliser l’expérience d’avoir travaillé dans 85 pays différents, d’avoir aidé certains pays à sortir du sous-développement, à sortir du groupe des pays à revenus faibles pour devenir pays à revenus intermédiaires. Nous allons créer des emplois pour tout le monde, nous allons développer la RDC pour qu’il devienne un pays à revenu intermédiaire», a déclaré cet acteur politique d’un style quelque peu nouveau : « Plan Marshall de Noël Tshiani pour la RDC », son programme d’action, est contenu dans un ouvrage qu’il a intitulé La force du changement, une dénomination que l’on retrouve également dans les sites ouverts dans divers réseaux sociaux.
Bardé de diplômes universitaires
Noël K. Tshiani Mwadiamvita est un banquier commercial, d’investissement et de développement né à Ngandajika en décembre 1957. Il a travaillé comme économiste-financier à la Banque mondiale où il a servi à restructurer les économies en détresse de pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Europe de l’Est et d’Asie. Il est aussi connu pour avoir dirigé une équipe d’experts professionnels de la BM qui ont conçu et mis en œuvre un programme de transformation économique et financière pour la Banque d’Afrique de l’Ouest (BOAD), de la Banque Centrale pour les Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA).
Auteur d’une thèse doctorale sur l’indépendance des banques centrales, la responsabilité et l’impact sur la politique monétaire, le Dr Tshini Mwandiamvita n’est pas un inconnu dans le paysage banquier rd congolais. L’homme a co-présidé la commission de la réforme monétaire qui a débouché sur le lancement de l’actuelle monnaie nationale, le Franc Congolais sous le président Laurent Désiré Kabila et se prévaut d’avoir contribué au renforcement de l’autonomie de l’autorité monétaire en RD Congo.
Un plan Marshall pour son pays
Le projet de société du nouveau candidat à la présidence de la République s’appuie sur quelque 7 piliers, presque tous de nature économique. Au plan politique, tout ce que le banquier propose, c’est de promouvoir la paix, la sécurité, la primauté du droit, et la démocratie en restructurant l’armée et la police et en créant des institutions démocratiques solides et des pratiques transparentes. Des objectifs futuristes, sans nul doute. Parce qu’en s’enrôlant mardi dernier à Kinshasa, le Dr Thiani K. Mwadiamvita s’est prononcé en faveur d’une période de transition avant la prochaine présidentielle, conformément au manifeste dit Sindika, signé dernièrement en France par un groupe d’activistes de la société civile. Or, une transition, ce n’est sûrement pas le lieu de création d’institutions démocratiques solides et de pratiques transparentes, ainsi que le veut au moins un des sept piliers de son Plan Marshall pour la RD Congo.
J.N.