Le constat est réel. Au fil des jours, l’ampleur des bouchons sur les routes de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), évoluent crescendo si bien que l’espoir suscité à la suite de l’agrandissement de certaines artères, commence à retomber. La croissance démographique, l’acquisition par d’anciens piétons de leurs moyens de transport et l’importation d’engins commandés par des agences de vente de véhicules comptent parmi autant de facteurs qui favorisent la recrudescence des embouteillages à Kinshasa.
«Ce n’est pas tout !», avertit sérieusement un homme qui indexe tout de suite un autre élément : la mauvaise conduite au volant observée dans le chef de certains chauffeurs. «La plupart d’entre eux d’ailleurs», martèle-t-il. Il a ajouté que les embouteillages sont le fait de l’évolution du monde. Voilà pourquoi un peu partout ailleurs, les capitales et toutes les grandes villes ou presque, sont confrontées aux fermetures momentanées de routes par le fait d’accumulation des véhicules en dépit de la présence des policiers de roulage.
Mais, contrairement à ce qui se passe à Kinshasa, ailleurs, des conducteurs sont épris de bon sens et respectueux du code de la route. Tandis qu’à Kinshasa, à la moindre bonde, des chauffeurs cherchent à se créer des passages parallèles empruntant des contre-allées réservées pour piétons. Ce qui, dans cette optique, en rajoute davantage aux désordres et complique les choses au lieu de décanter la situation.
Sur l’avenue des Huileries, quelque peu avant son croisement avec Kabinda, ce genre d’indiscipline routière est fréquemment perceptible. Rares sont, en tout cas, des chauffeurs qui obéissent aux ordres de l’agent de police commis à la réglementation de la circulation routière à cet endroit. Parfois sous la pression de clients pressés d’arriver à temps à leurs différentes destinations, certains conducteurs sont incités à violer de la sorte la code de la route refusant de patienter un petit moment seulement avant de poursuivre la route.
Mais, le plus souvent, ils le font de leur propre initiative dans le souci de maximiser leurs temps de services, synonymes d’encaisser plus de recettes. Dans ce cas de figure, tout porte à indiquer que la fréquence d’embouteillages observés à Kinshasa résulte de l’intérêt partisan, à l’opposé de tout ce que l’on peut penser. Devant ce genre de situation, le remède le plus efficace, il n’y en a qu’un seul : la sanction exemplaire des contreventions routières quels qu’en soient les rangs sociaux des propriétaires de véhicules.
Ce n’est qu’à cet unique prix que l’on commencera à imposer, sur les routes de la capitale, de l’ordre dont a impérativement besoin tout le monde. A défaut, l’on mettra longtemps à pleurer, déplorer, décrier les écarts de conduite érigés en méthode de travail par des conducteurs à la fois véreux, impatients mais, ils demeurent curieusement impunis.
Un responsable de la police de retour d’une formation en Belgique a confié au Maximum que dans ce pays, l’apport des contraventions routières dans le budget de l’Etat est considérable. «Question, pourquoi ne peut-il pas en être ainsi au Congo-Kinshasa au moment où le débat au Parlement est axé sur des stratégies visant à accroitre les recettes de l’Etat ?», se demandent les observateurs.
BASILE B.N