La firme BIVAC BV (Bureau Veritas) est également accusée de fraude fiscale dans le rapport du conseiller du Chef de l’Etat sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, Luzolo Bambi.
Bivac BV est censé, en effet, assurer, à l’étranger, le contrôle qualité et quantité de tout produit avant embarquement à destination de la RD Congo. Hélas, jamais, ces trois dernières années, Bivac n’a mis son expertise en évidence pour épargner les consommateurs rd congolais des produits alimentaires insalubres. Même lorsqu’une alerte sanitaire a été lancée par les instances internationales du secteur de la santé. Faut-il s’en étonner ? Le rapport Luzolo laisse transparaître une certaine connivence entre les importateurs et les exportateurs de la place, dont Congo Futur, Midema et Socimex, qui ont dribblé le fisc entre de 2010 et 2014 pour plus de 45 milliards de FC. Il s’agit de 2,8 milliards de FC pour Congo Futur; 32,5 milliards de FC pour Midema; 2,2 milliards de FCs pour Fouani Congo et 9,9 milliards de FC pour Socimex.
Dans l’affaire des tilapias contaminés par un virus mortel pour l’homme, le virus de lac du tilapia (TiLV), la RD Congo a, en effet, mis près de 72 jours pour agir alors que le SMIAR, Système mondial d’information et d’alerte rapide, et la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, avaient averti le monde entier depuis fin mai 2017 de la présence des tilapias impropres à la consommation sur le marché international.
Alors qu’au mois de juin déjà, l’OCC (Office Congolais de Contrôle) disait prendre des mesures adéquates pour renvoyer sinon détruire toute cargaison des tilapias en provenance des pays précités, dont Egypte et Israël, Bivac n’en a émis aucun écho. Dans son communiqué du 12 août 2017, le ministre rd congolais du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa, dit cependant avoir instruit BIVAC International d’interdire l’embarquement en direction de la RD Congo de toute cargaison de poissons tilapias. Depuis 2016, à trois reprises au moins, les rd Congolais ont consommé des produits déclarés impropres à la consommation à l’échelle internationale, conséquence de l’inefficacité des services de contrôle, Bivac en amont, OCC en aval.
Début janvier 2017, l’opinion se souviendra que le prédécesseur de Jean-Lucien Bussa, Aimé Boji Sangara Banamyirwe, avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire de la viande de porc contenant des substances toxiques dont une cargaison a été déchargée au port de Matadi. Et que des sanctions devraient tomber. L’alerte sur la cargaison de viande de porc contaminée vers l’Afrique centrale avait pourtant été lancée début novembre 2016 par les services de santé publique de l’Union Européenne (UE). Déjà, en novembre 2016, le gouvernement avait décaissé 45 millions de dollars au profit des importateurs des surgelés en vue des festivités de nouvel an 2017. La RD Congo aura donc importé à fort prix des vivres-de-la-mort.
Quelques mois plutôt, les confitures de marque Everyday, interdits de consommation et retirés des rayons des supermarchés même au Congo d’en face ont continué à être importés en RD Congo, alors que même les instances en charge de la santé publique de l’Union européenne avaient alerté sur la présence de fragments de verre dans les bocaux de ce produit. La chaine de contrôle de la qualité des produits devant être importés en RD Congo avait, une fois encore, mal fonctionné.
Préférée, du temps de la transition politique 1+4, à la Société générale de surveillance (SGS), une firme suisse qui était en partenariat avec la RD Congo, du temps du Congo-Belge en 1949, Bivac, Bureau Veritas, n’a renouvelé le contrat d’assistance qui liait l’OCC et la DGDA qu’à fin 2016, après son expiration en 2015. Il est donc probable qu’au cours de l’entre-période, le contrôle avant embarquement de toute cargaison ait donc été hypothétique.
POLD LEVI