Le président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo, s’est entretenu jeudi 22 juin 2017 avec le Premier ministre, Bruno Tshibala. Le tête-à-tête s’est déroulé loin de caméras de la presse de la primature, a-t-on appris.
Nos sources à la CENI ont laissé entendre que l’entretien entre le Premier ministre et le président de la centrale électorale a tourné sur la question du financement de la CENI.
Début juin, le Premier ministre Bruno Tshibala, rappelle-t-on, avvait effectué une évaluation du processus électoral. Faisant d’une pierre deux coups, le 9 juin dernier, Bruno Tshibala a, sous la houlette du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, convié le président de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, à la réunion ordinaire du Conseil des ministres. Pour faire, par lui-même, l’état des lieux financier, technique et logistique de la Centrale électorale. Corneille Nangaa a remercié le gouvernement «de l’appui logistique significatif apporté à son institution». Au 7 juin 2017, la CENI a atteint le cap de 26 millions d’électeurs enrôlés soit 63,4% des électeurs dont le nombre a été estimé à 41.135.072 votants. Tshibala s’est engagé à financer courant 2017 la CENI à plus de 1 mille milliards 110 millions de FC (nettement 1.110.899.527.729 FC) en ressources internes contre un peu plus de 58 milliards de FC, précisément 58.090.000.000 FC attendus des partenaires extérieurs. Notamment, de la Mission de stabilisation de la paix au Congo, la MONUSCO.
En 2016, sur les 248 milliards de FC des crédits prévus pour la CENI, seuls 167,9 milliards ont été décaissés. Mais Tshibala Nzenze ne souhaite pas du tout entendre des sons des arias financiers à la CENI. Il a bouclé l’enveloppe de rémunération de la centrale électorale avec 13 milliards de FC complémentaires pour les six derniers mois de l’exercice 2017. En outre, quelque 55, 8 milliards de FC ont été alloués à la CENI dans la rubrique des dépenses exceptionnelles. Chef du gouvernement et responsable devant le Parlement, Tshibala a pris à bras le corps le souci sécuritaire évoqué notamment par la CENI, au centre du pays, dans l’espace Kasaï du fait des menées subversives des miliciens de Kamwina Nsapu. Bruno Aubert Tshibala, un UDPS pur-sang, qui traine derrière lui 36 ans d’opposition, de privation, d’humiliation, de geôle, de sang et des larmes…pour l’érection d’un Etat de droit, a fait de la question électorale, la viatique, la mission nec plus ultra de son passage à la primature. Il l’a dit et redit au lendemain de sa nomination, le 7 avril 2017, au poste du Premier ministre, sa ferme volonté à organiser «des élections les plus crédibles, démocratiques et apaisées».
ABIJA BENAJA