Qui croyait la polémique – jugée de mauvais goût par nombre de rd congolais de tous bords politiques – autour des obsèques d’Etienne Tshisekedi finie s’est trompé. Après l’annonce, au milieu de la semaine dernière, du compromis trouvé entre l’UDPS, la famille du défunt et le gouvernement, le parti politique reprend les sentiers de la guerre. Par la bouche de son secrétaire général, l’inénarrable Jean-Marc Kabund. Au cours d’une matinée politique, dimanche 10 juin au siège du parti à Limete, secrétaire générale d’obédience katumbiste notoire a fait état de l’existence d’une liste noire reprenant les noms des personnalités que l’UDPS ne souhaitait pas apercevoir durant les obsèques qui se tiendront au Palais du Peuple de Kinshasa/Lingwala. Au 1er rang desquelles, l’actuel 1er ministre du gouvernement dit d’Union nationale, l’UDPS Bruno Tshibala Nzenze. Et vraisemblablement aussi, le vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité ( !), le PPRD Ramazani Shadary. Le SG de l’UDPS lui reproche … de retarder la publication du communiqué final qui sanctionne la fin des concertations entre les parties autour des obsèques de l’illustre disparu. Sans pinces ni rires.
La nouvelle sortie médiatique du patron de l’administration du parti légué par le sphinx de Limete aux rd congolais a fait jaser aussitôt ses propos proférés, même parmi les confrères présents sur les lieux. « L’homme a loupé une occasion de se taire », a-t-on entendu sur les lieux. Mais pas seulement à l’endroit. Nombre d’observateurs, à l’évidence gênés par cette sorte de propension à remuer dans de fraîches plaies, ne retiennent plus leurs commentaires : « on se demande ce qui a bien pu piquer Katumbi pour qu’il aille ôter Kabund de ses occupations marchandes au Katanga », déclare cet udpésien bon teint, dégoûté par tant d’indélicatesse. Ou encore cet analyste, un peu plus profond, pour qui « Il est des politiciens qui ne le sont que là où il existe de la polémique à entretenir. D’idées originales pour gérer, même son propre parti politique, ils n’en disposent. Ce Kabund en est un prototype ».
Les analyses autour de la dernière saillie de Jean-Marc Kabund ne s’arrêtent pas pour autant à ces jérémiades. Des experts ès sécurité du ministère de l’intérieur, qui se sont confiés au Maximum sous le sceau de l’anonymat, estiment qu’en réalité, l’homme de Moïse Katumbi prépare les esprits des combattants à des troubles. « C’est d’usage à l’UDPS, même entre eux-mêmes : des personnalités indexées sont fréquemment et violemment pris à partie par des combattants préalablement chauffés à blanc sous n’importe quel prétexte. C’est l’effet escompté par le secrétaire général du parti », explique-t-il.
Qui donc croyait l’accalmie assurée aux obsèques d’Etienne Tshisekedi se trompe. D’autant plus, selon les sources du Maximum, que Jean-Marc Kabund se trompe lourdement en s’imaginant que la sécurité du Palais du Peuple et des personnalités appelées à rehausser de leur présence les obsèques d’un ancien 1er ministre sera confiée à l’UDPS. Bras de fer en perspective, susceptible d’aboutir à la confection d’une liste noire. Une vraie celle-là, sur laquelle … Jean-Marc Kabund figurerait à la 1ère rangée sans que les obsèques de l’illustre disparu n’en pâtissent.
J.N.