· Premièrement : l’Ue ignore superbement l’organe dénommé «Président» du «Rassemblement». Elle salue plutôt la nomination du nouveau président du Conseil des Sages !
· Deuxièmement : en acceptant le poste inexistant de président du «Rassemblement» et celui non statutaire de «secrétaire général adjoint» de l’Udps, Félix Tshisekedi confirme, si besoin est, son incapacité de piloter et son parti, et la nouvelle Opposition…
Publiées à l’issue du conseil des ministres des étrangères tenu le 6 mars 2017, les Conclusions de l’institution européenne comprend 12 points. Au plan purement politique, celui le plus important, en raison de l’actualité, est évidemment le point 2 qui stipule que : «L’UE salue l’accord du 31 décembre 2016 qui représente la seule voie pour asseoir la légitimité nécessaire aux institutions qui devraient gérer la transition, y compris celle de la présidence. Ni la disparition du leader de l’opposition Etienne Tshisekedi, ni la situation sécuritaire ne doivent offrir de prétexte pour remettre en question ce processus qui doit mener à une alternance démocratique et pacifique du pouvoir. Cet accord prévoit entre autre le maintien en fonction du Président pour autant qu’un Premier Ministre présenté par l’opposition soit nommé et que toutes les institutions soient assurées par intérim jusqu’à la fin de l’année. Il exclut par ailleurs le maintien du Président actuel au-delà de cette échéance. L’UE souligne l’urgence de la mise en œuvre effective de l’accord par toutes les parties prenantes, en particulier la majorité présidentielle, afin d’aboutir aux élections avant la fin de 2017 et donc à une pleine légitimité constitutionnelle. La récente nomination d’un nouveau président du Conseil des Sages du Rassemblement, qui également remplira la fonction de président du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), constitue dans ce sens un premier pas»…
Certes, le point 3 a aussi son importance dans la mesure où l’Union européenne «réitère son plein soutien au rôle de médiation joué par la Conférence des évêques catholiques (CENCO)…», même si elle fait exprès de reconnaître qu’il s’agit d’une médiation initiée par le Président Joseph Kabila. Mais, le précédent l’emporte, car tout ce qui touche à l’Accord de la Saint Sylvestre y est dit, principalement la nomination de Pierre Lumbi au Conseil des sages.
Le fait pour cette institution de ne pas attendre la résolution, par la Cenco, de la crise qui affecte la plateforme créée à Bruxelles-Genval, donc de soutenir ostentatoirement l’aile «Tshisekedi-Lumbi» du RaSop, a une signification claire et nette : l’axe Bruxelles-Strasbourg a sa préférence affichée. Par voie de conséquence, les autres ailes ont le choix entre rentrer dans les rangs et aller se faire voir ailleurs. Des acteurs politiques autrement opportunistes, comme l’ancien Kengiste Gilbert Kiakwama kia Kiziki, l’ont compris, et ont rangé arcs et flèches.
Mais, le fait surtout de marquer cette préférence pour le Conseil des Sages et non pas pour le «Président» du parti tshisekediste signifie que la page UDPS est en voie d’être tournée, si elle ne l’est pas déjà. Etienne Tshisekedi mort, son parti est comme condamné à disparaître aussi.
S’explique ainsi l’arrogance de Christophe Lutundula, ces temps derniers, face aux dissidences survenues dans la plateforme. Il sait que le G7 prend désormais en mains les choses, côté Opposition politique…
Le rôle de Félix, comme dans un film
Dans la chronique intitulée «En marge des funérailles du lider maximo. Les vraies origines du G7 révélées» publié dans la dernière édition du Maximum (n° 422 du 7 mars 2017), est rappelée la genèse du G7 rapportée par un confident d’Etienne Tshisekedi lors des obsèques à Bruxelles. A l’en croire, il avait reçu de nuit, en août 2015, un coup de fil de Raphaël Katebe Katoto (RKK), en séjour aux Etats-Unis. Le demi-frère et aîné de Moïse Katumbi tenait à rencontrer le lider maximo, en séjour médical à Bruxelles. RKK venait d’être reçu à la Maison Blanche et au Département d’Etat, assurait-il à son interlocuteur udpsien. Ce témoignage se termine par un avis négatif sur les frères Soriano. «…ce sont de petits hommes, je dis bien de petits hommes», et cela sous un tonnerre d’applaudissements de la part des «combattants». Le Sphinx de Limete mort, on est loin de l’esprit de Bruxelles-Genval », relève le chapeau de la chronique.
Il faut noter que la rencontre Moïse Katumbi-Félix Tshisekedi du 10 décembre 2015 avait radicalisé le fils du lider maximo, convaincu que son heure de gloire était arrivée. Et, en 2016, il y a eu la théâtralisation de la personne d’Etienne Tshisekedi à Genval en juin, Bd Triomphal en juillet, lors des événements des 19 et 20 septembre ainsi que du 20 décembre et, depuis le décès de ce dernier le 1er février 2017, de la fameuse lettre-testament désignant le Premier ministre, Félix jouant le rôle lui assigné.
Aujourd’hui, l’Union européenne lui rappelle sans ambages qu’il ne représente rien du tout. Et même s’il devenait Premier ministre, il n’aurait aucun poids politique dès lors qu’il serait à la merci de la Majorité présidentielle renforcée, au Parlement, par les déçus de l’Accord de la Saint Sylvestre ! Au demeurant, Mgr Fridolin Ambongo, vice-président de la Cenco, l’a exprimé le 1er mars 2017 dans une interview à ACTUALITE.CD. A l’observation «On reste à la proposition de trois noms comme le veut Joseph Kabila ? », l’archevêque de Mbandaka-Bikoro répond : «De notre point de vue, la question principale n’est pas de savoir si on donne deux ou trois noms. Mais, c’est de savoir s’il y a un dialogue entre l’institution Président de la République et le leadership au sein du Rassemblement parce qu’il appartient à ces deux d’échanger sur le candidat premier ministre jusqu’à ce qu’ils tomberont d’accord sur un nom. De toute façon, si c’est un candidat qui vient du Rassemblement, il faudra qu’il ait des garanties qu’il sera investi par l’Assemblée nationale. Or cette Assemblée nationale est dominée par la Majorité présidentielle. Si c’est un candidat qui ne plaît pas à la Majorité présidentielle, il ne passera pas. D’où la nécessité d’un dialogue».
C’est maintenant l’épopée Mp-G7…
C’est tout de même surprenant qu’à l’Udps, on n’ait pas vu venir le G7 pour occuper et régenter l’espace dont elle se croyait reine. Pourtant, dès son apparition – saluée chaleureusement par les anti-Kabila – en septembre 2015, la sonnette d’alarme avait été tirée.
Après tout, il a été effectivement constaté que depuis leur apparition sur la scène politique que, «jamais on ne trouve dans les médias une seule tribune signée Udps, Unc, Mlc, Ecidé, Mpcr, Rcd-Kml, Cdc, Udémo ou Fonus portant sur une question économique, monétaire, financière, politique, diplomatique, sportive, artistique ou scientifique donnée, ce en réaction à une action de l’Exécutif national ou provincial relative à l’une ou l’autre matière. Jamais. Toute la stratégie de l’Opposition repose sur la manipulation de l’opinion consistant à présenter en ‘instruments anti-peuple’ la Majorité, l’Assemblée nationale, le Sénat, le Gouvernement, les Cours et Tribunaux, les Fardc, la Pnc, les Renseignements, la Céni, le Csac, le Portefeuille, la Rtnc, voire certaines confessions religieuses. Comme si, une fois l’alternance acquise en sa faveur, l’Opposition – devenue alors Pouvoir – enverraient paître ailleurs magistrats, militaires, policiers».
Et dans la chute de la dernière chronique, il est dit que : «Réputé homme des Belges du même que son père Etienne Tshisekedi, Félix Tshisekedi ne pouvait qu’avoir besoin des frères Soriano (Raphaël Katebe et Moïse Katumbi) pour être adopté par et à Washington. Il a joué le rôle escompté. Maintenant qu’il n’a plus le parapluie du pater, il assiste au devoir d’ingratitude naturel dans le monde politique : le G7 sort ses griffes pour récupérer l’investissement. Juste pour la consommation populaire, ce groupe lui crée le poste (symbolique ?) de président du ‘Rassemblement’. Mais, on sait que l’organe principal est le ‘Conseil des Sages’ pris par Pierre Lumbi».
victoire pour les ex-Kabilistes.
La conclusion est qu’à «l’exception d’Ado Banza, tous se souviennent-ils d’avoir été, d’une manière ou d’une autre, victimes de l’intransigeance du lider maximo. Ils ne se voient pas devenir les victimes potentielles de l’intransigeance génétique du lider minimo. Ils ont l’avantage de savoir que par le G7 interposé, Washington a maintenant en RDC sa Majorité et son Opposition ; la génération belge Mobutu-Tshisekedi s’étant éteinte. C’est entre l’une et l’autre que l’alternance politique est (comme) programmée…».
Avec la caution apportée à Pierre Lumbi au détriment de Félix Tshisekedi, l’Union européenne se livre au fait au rattrapage. Elle ne veut pas laisser les Etats-Unis s’emparer seuls de la RDC avec laquelle elle a une histoire commune !
Aussi, le message dur en direction du Président Joseph Kabila (nous y reviendrons) ne doit pas faire oublier à l’opinion avertie que l’époque Udps est révolue, à l’identique de l’époque Mpr.
C’est maintenant l’épopée Mp-G7…
Omer Nsongo die Lema avec Le Maximum