A qui profite la mise à sac, dimanche 19 février dernier, aux petites heures du matin, avant la messe de 6h, de la petite paroisse de saint Dominique? Aux dernières nouvelles, deux personnes non autrement identifiées, auraient été arrêtées dans le cadre de l’enquête policière diligentée dès dimanche dernier dans le cadre de cette première en RD Congo.
Des casses du genre ont également été enregistrées au Kasaï central contre les biens de l’église catholique romaine. Le grand séminaire de Malole à Kananga a été sauvagement vandalisé. L’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsegwo, a dans une communication datée du même dimanche, condamné vivement cet acte et appelé les pouvoirs publics à sévir contre les auteurs de ce sacrilège visiblement prémédité et à protéger les lieux de culte. Plus facile à dire qu’à faire, rien que compte tenu du nombre d’agents de police ou de militaire, déjà fortement sollicités au Kasai Cental par le phénomène Kamwina Nsapu.
On le sait, l’UDPS a vivement réagi contre les accusations selon lesquelles des combattants du parti d’Etienne Tshisekedi auraient perpétré ces forfaits pour manifester leur désapprobation face à la supposée léthargie de la CENCO dans la gestion des « arrangements particuliers» entre la Majorité et le Rassemblement.
Il reste, néanmoins, que le vendredi dernier au soir, des tracts ont été ramassés non loin de la paroisse, appelant l’opinion à casser les édifices catholiques en représailles contre « la connivence des princes de l’Eglise avec le régime en place ».
Selon le curé de la paroisse, le père Nsekoko, c’est un groupe d’une vingtaine de jeunes portant des sacs à dos qui ont forcé la barrière puis le portique de l’église pour saccager bancs, autels, statuette de Marie, etc., Une sale besogne qui s’est déroulée dans un silence … d’église. Un paroissien a l’ouïe particulièrement fine aurait tout de même perçu l’arrivée des assaillants et en aurait informé le curé. La bande s’en retirée sans problème. Le curé n’ayant pas eu l’idée d’en appeler au secours des hommes, de la police par exemple, à en croire son récit à Radio Okapi.
La petite paroisse St Dominique se trouve à moins de 100 m de la morgue de l’Hôpital Saint-Joseph, entre la 13ème et la 14ème Rue Limeté Résidentiel. Mais aussi, quasiment en face d’un poste de police encastré dans des échoppes, juste devant le terrain de foot qui jouxte l’école Massamba. En diagonale du lieu du culte, un club de sportifs, en fait ces gros bras, haltérophiles, boxeurs, catcheurs, Karateka, judokas, etc., qui s’exercent là à longueur de journées. Dès 5h et demi, l’allée qui relie le boulevard Lumumba à l’église et au quartier Motel Fikin qui héberge nombre d’éléments Fardc, dont un général, se réveille aux vrombissements des wewa, ces mototaxis à la mode dans la capitale. Mais cela Dans le quartier, personne n’arrive à réaliser ce qui s’est passé. «ça m’arrive de passer devant cette église tard la nuit, entre minuit et deux heures, l’avenue est plutôt déserte, calme. Jamais, je n’ai été attaqué. Les délinquants kuluna ne s’y aventurent pas. La quartier est habité par des officiers », confie ce journaliste, habitant le secteur depuis 2007. «Il y a environ 3 ans, la paroisse Saint-Dominique était victime de graffitis, depuis qu’elle a été clôturée, l’on n’a déploré ni vol ni aucune profanation», confie Thérèse, fidèle de la paroisse. Il nous revient que la police aurait lancé ses investigations pour dénicher et sanctionner les auteurs du saccage. Mais il faut, cependant, se rappeler qu’au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle de 2006, certaines églises de la capitale avaient été vandalisées par la population, qui croyait ainsi se venger d’une supposée manipulation des chiffres par la CEI, Commission électorale indépendante, dirigée par un prêtre catholique, le défunt Abbé Malumalu.
POLD L &NK