A l’Udps, l’après Etienne Tshisekedi ne sera point de tout repos. Pas avant longtemps, le temps que les écuries soient proprement nettoyées pour qui succèdera au sphinx de Limete Des perspectives qui compliquent le protocole au lieu funéraire installé au siège du parti à Limete, sur le petit boulevard. Impossible de s’y tromper, les lieux sont encombrés à longueur de journée par des combattants prompts à l’action … de nettoyage. Il vaut ne pas pointer le bout de son nez dans les parages si l’on ne se sait pas en parfaite odeur de sainteté. Autrement, gare au lynchage au nom de la disparition de l’illustre disparu : dimanche dernier, l’ancien secrétaire général du parti, compté en son temps parmi les plus grands donateurs et soutiens financiers d’Etienne Tshisekedi, l’Ingénieur Alexis Mutanda en a fait l’amère expérience. Aussitôt les pieds mis dans l’enceinte du siège du parti, il a été happé par une meute de combattants courroucés comme jamais. Qui se sont souvenus que le propriétaire du journal La Tempête des Tropiques et de Canal Numérique Télévision s’était déjà rendu coupable de trahison dans un autre monde. Notamment, en désobéissant à l’ordre présidentiel de ne point siéger au parlement après les législatives de 2011. Mais aussi en faisant arrêter des jeunes du parti il y a plusieurs années, et en osant s’installer, dimanche dernier, à la place réservée au Secrétaire Général du parti, Jean-Marc Kabund, selon nos confrères d’ACTUALITES.CD.
Pas très vrai tout cela, à en juger par les révélations de la victime à des confrères actifs sur les réseaux sociaux : « Nous ne pouvons pas dire que ces jeunes gens ont agi spontanément. Ce sont des personnes payées pour cela », a dénoncé l’ancien Secrétaire général de l’Udps sur Radio Trinitas FM. Alexis Mutanda fait état de la destruction systématique de sa maison devenue le siège du parti le 15 aout 2016, qui prouve la manipulation de ses agresseurs par les cadres du parti. « Nous avons été élus en 2011 et je n’ai jamais siégé à la chambre basse du parlement. Depuis, j’ai rencontré le président national à sa résidence une dizaine de fois, plusieurs fois à Bruxelles. C’est après mon passage tranquille le 07 février à la chapelle d’hommages, a la 10ème rue, que certains cadres du parti ont manifesté et incité quelques jeunes pour que mon prochain passage ne soit plus tranquille », explique l’Udpsien.
Aux obsèques de Limete, traître ou supposé ne pas approcher. C’est le principe. Les combattants jurent de châtier quiconque s’est laissé aller à trahir Etienne Tshisekedi au cours de sa longue carrière, même en songes.
Alexis Mutanda n’est pas le dernier sur la liste. Les sources du Maximum rapportent que dans le contexte de cette chasse aux sorcières digne des pires époques médiévales, les médecins du « Vieux » figurent en bonne place. On les soupçonne d’avoir précipité la mort du Sphinx. Une opinion réconfortée, lundi 13 février 2017, par Félix Tshilombo Tshisekedi en personne. Au cours d’un point de presse animé en fin d’avant-midi à Bruxelles (Press Club Bruxelles Europe, 95 Rue Froissart), le fils Tshisekedi que ses partisans proposent au remplacement intégral de son père décédé le 1er février dernier a réclamé une autopsie du corps. Parce qu’il ne s’explique pas assez qu’une intervention chirurgicale au pied entraîne un arrêt de cœur irrémédiable. Dans cet entendement, le décès d’Etienne Tshisekedi à la clinique Elisabeth de Bruxelles ne serait pas naturel. Il y a donc comme un droit de chasse aux responsables de l’issue fatale intervenue. Dont la liste devrait s’avérer extrêmement élastique et fourre-tout : même leurs excellences, les évêques de la CENCO qui assurent la facilitation des négociations dites directes au Centre interdiocésain de Kinshasa pourraient passer à la trappe. Un combattant, chauffeur de taxi de son état, fulminait à l’annonce du décès du lider maximo, le 1er février dernier : les évêques doivent être complices de sa mort, parce qu’ils ont retardé la nomination du 1er ministre issu des négociations en se rendant en Suisse, estimait-il. A Limete, comme dans la plupart de lieux funéraires kinois, n’importe quel raisonnement énoncé à haute voix peut mettre les combattants en branle. Gare …
J.N.