En vue d’une solution durable quant à la situation créée par la milice Kamwina Nsapu, un député national suggère quelques pistes de solutions. Interrogé lundi 23 janvier 2017 par Le Maximum, l’élu de Kabeya Kamwanga, Florent Mulumba, souhaite que le problème soit traité à la base, et non pas pris à bras le corps. Selon lui, il importe que le pouvoir mandate une commission d’enquête ad hoc pour faire le point de la situation, tant au plan sécuritaire qu’au plan social en identifiant les vraies causes et les auteurs de cette situation. Pour ce faire, Florent Mulumba estime que ce qui est mauvais dans le traitement de ce dossier, c’est que l’on veut tout politiser.
« S’il faut rentrer à l’origine, il convient de reconnaitre que feu Kamwina Nsapu était un chef coutumier. Ce dernier considérait que le pouvoir en place ne l’a pas reconnu comme tel en termes de jouissance de certains de ses droits… Cela, jusqu’au moment où il fut tué, tout en étant soupçonné des histoires, a-t- il déclaré, ajoutant qu’«Il n’y a jamais eu un arrêté le reconnaissant comme tel. Pendant que sa population le reconnait en tant que tel, c’est cela qui est à l’origine de la révolte et qui a poussé les siens à se venger».
De la propagation des opérations de la milice Kamwina Nsapu
En ce qui concerne l’expansion du mouvement attribué au chef coutumier de Tshimbulu dans la province du Kasai Central, le député de Kabeya Kamwanga explique que certains chefs coutumiers qui ne sont pas bénéficiaires des mêmes privilèges que leurs collègues seraient derrière cette affaire : « Il y a parmi les chefs coutumiers, ceux qui le considèrent comme leur syndicaliste et leur symbole et développent cet esprit dans leurs milieux, et ça se propage», s’est-il inquiété, ajoutant que partout ailleurs, ils ont fait seulement quelques 2 ou 3 jours, mais dans le territoire de Kabeya-Kamwanga, c’est depuis pratiquement 4 mois que les milices sévissent. « Maintenant il y a un problème. Il y a une certaine propagation : Hier dimanche 22 janvier, ils étaient à Mwene-ditu, dans le Lomami, tandis qu’il s’agit d’une affaire venue du Kasaï central. Un jour, on risque d’apprendre que (la milice de) Ka est à Lubumbashi (dans le Haut-Katanga), voir au Kongo central ».
Pour résoudre la question,
Florent Mulumba préconise la recherche de la cause et l’observation de cette dernière : « il faut régler le problème du mécontentement dès le départ ». L’élu de Kabeya Kamwanga suggère rien moins que « l’exhumation de feu Chef Kamwina Nsapu, qu’on le remette à sa population en vue de l’organisation des funérailles dignes d’un chef coutumier, d’une part. Que l’on désigne son successeur parmi son peuple : quelqu’un que son peuple reconnait comme son successeur, et qu’on l’investisse comme son successeur. Cela pourra calmer les esprits, et ça peut aider au retour de la paix de ce côté-là», soutient-il.
« Il importe donc que ceux qui ont la compétence en la matière utilisent les émissaires, réunissent les gens et discutent, en dehors de toute politisation, afin d’étudier clairement la question, de négocier avec ces gens-là en vue du retour au calme. Car ceux qui meurent ne sont pas seulement les gens qui sont liés à Kamwina Nsapu : il y aurait même des enfants qui imitaient les miliciens de Kamwina Nsapu, en liant une bandelette rouge, avec les feuilles de manguiers… »
MODESTE MBUYI