Entre l’économiste et Professeur d’université, Daniel Mukoko Samba, c’en est fini, finalement. Le très compétent ancien vice-premier ministre en charge du budget du gouvernement Matata I pour le compte du Parti Lumumbiste Unifié d’Antoine Gizenga Fundji a choisi de claquer la porte du parti. Par la voie des réseaux sociaux. Vendredi 6 janvier, l’ancien vice-premier que toute la haute ville savait en froid avec son parti politique a publié, sur Facebook et sur Twitter qu’il démissionnait pour des raisons de convenance personnelle, comme tout le monde dit lorsqu’il ne veut plus ci ou de ça. « Je vais désormais poursuivre mon action dans les affaires publiques en toute liberté », lit-on sur ces postings. Daniel Mukoko Samba promet des réflexions profondes sur le devenir de la RD Congo pour les tous prochains jours.
Des publications que le Palu n’aura pas jugées utile d’attendre outre mesure. Parce que le départ de l’expert ès économie de développement n’a guère surpris. Sur les ondes de Radio Top Congo, le même vendredi 6 janvier, le secrétaire permanent du parti gizengiste, Lugi Gizenga, y est allé sans ambages : Daniel Mukoko aurait dû quitter le parti depuis longtemps, estime-il : « C’est très courageux de sa part, parce qu’il y a longtemps que beaucoup ici savaient qu’il ne faisait plus parti du parti (…) il aurait dû le faire un peu plus tôt, et ça n’aurait fait de mal à personne … »
Une manière ou une autre d’insinuer que c’est la présence de l’ancien vice-premier au Palu qui posait problème. Chez les gizengistes, nombreux sont ceux qui n’ont jamais trop cru en l’appartenance de ce ressortissant de la province du Kongo Central au parti lumumbiste. Et qui donc percevaient sa présence au gouvernement pour le compte du parti comme une sorte d’usurpation.
Daniel Mukoko, c’est Adolphe Muzito qui l’emmène au Palu dans ses valises, en le nommant directeur de cabinet adjoint dans son cabinet après le gouvernement Gizenga. Par la suite, le technocrate est propulsé vice-premier ministre gouvernement pour la compte du Palu, par la seule volonté de Muzito, proteste-t-on au Palu. Où l’on considère que l’homme a tout gagné du parti lumumbiste sans avoir fait ses preuves, réellement.
A l’occasion des législatives 2011, Muzito pourvoit « son ami » de moyens pour briguer un mandat électif dans son Mbanza-Ngungu natal. Rien n’y fait. Le futur vice-premier ministre manque d’apporter un siège Palu du Kongo Central. Au gouvernement, il se brouille avec Matata Ponyo, son patron, parce qu’il raconte à qui veut l’entendre que la politique économique de la MP, c’est lui qui en est l’auteur et non pas le 1er ministre, moins titré. Conséquence de cet amateurisme politique, Mukoko Samba se fait virer de la Troïka primaturiste, avant de prendre la même tangente au sein du gouvernement.
Deux ans de ‘banc de touche’ s’en sont suivis, qui se sont clôturés début janvier avec la démission de l’ancien VPM du Palu, sans qu’il n’ait jamais mis le pied à l’étrier, au sein du parti qui l’a porté au plus haut, déplore-t-on chez les gizengistes.
J.N.