Rideaux sur la « guerre civile syrienne ». Ils sont tombés jeudi 29 décembre 2016, avec la signature d’un accord de cessez-le-feu entre le régime du président Bachar-el-Assad et les rebelles, à l’exception des djihadistes de l’Etat Islamique et du Front al-Nosra, l’ex branche syrienne d’Al-Qaïda. Ainsi prend fin une guerre qui aura fait autour de 400.000 morts et provoqué le déplacement de dizaines de millions de Syriens depuis 2011.
Guerre civile Syrienne ? L’expression est un doux euphémisme, le conflit syrien ayant été monté de toutes pièces par les puissances occidentales, essentiellement les Etats-Unis et l’Union Européenne qui avaient juré de « dégager » par tous les moyens le jeune Chef de l’Etat Syrien, présenté comme un des pires, sinon le pire des dictateurs au monde. Comme de coutume, lorsqu’un plan d’occupation d’un pays riche en ressources naturelles est concocté, les médias « globaux » ont fait chorus sur cette nouvelle incarnation du mal forgée par l’imagination fertile des stratèges occidentaux dans leurs officines à Washington DC, à Bruxelles et à Paris.
En Syrie, les puissances occidentales avaient, le plus officiellement du monde, créé de toutes pièces et armé une multitude de groupes rebelles, y compris des djihadistes de l’EI, dans le seul but de fragiliser puis d’obtenir la chute d’Assad. Plusieurs années après le lancement de ce qui a été présenté comme une « guerre civile », le projet est en train de tourner en eau de boudin. Grâce, particulièrement, à la résilience d’Assad, un médecin appelé à succéder à son père Hafez el Assad et à la volonté d’airain de son allié le président russe Vladimir Poutine dont les forces d’intervention loyalistes viennent de faire la différence.
Ce sont donc des forces rebelles pro occidentales militairement vaincues qui s’apprêtent à reprendre des négociations, sous l’égide de la Russie et de la Turquie pour le retour définitif de la paix en Syrie. Un dénouement qui, en consacrant l’échec cuisant de l’interventionnisme intéressé des occidentaux dans les affaires internes de pays tiers, révèle que dans les relations internationales, le curseur de la puissance et de l’arbitrage des conflits se déplace inexorablement.
Ni la toute puissante Amérique (USA), ni leurs alliés réunis au sein de l’Union Européenne, n’ont réussi à imposer leur paix en Syrie. C’est la Russie de Poutine que Barack Obama, décidément engoncé dans un manteau de « nègre de service » en dépit d’une vive intelligence qualifiait de « petit pays comparativement aux Etats-Unis » ainsi que la Turquie voisine, en butte également au mépris arrogant des occidentaux qui auront réglé définitivement ce conflit fomenté de toutes pièces par ceux qui continuent à se prendre pour les maîtres du monde.
Une véritable leçon pour les pays africains, en proie eux aussi depuis les années des indépendances dans la décennie ’60, à d’innombrables tentatives de déstabilisation par les anciennes puissances colonisatrices qui, toute honte bue après avoir fait semblant de se repentir, reviennent ces jours-ci à la charge, en usant des mêmes stratagèmes confiant le rôle moteur de leur offensive à des Africains stipendiés et faibles d’esprit.
J.N.