Un véritable concert de rodomontades contre le Chef de l’Etat rd congolais : «Tous déplorent les arrestations et les violences qui ont suivi la fin du mandat officiel de Joseph Kabila. Les Nations unies, par la voix du chef de la Monusco, se disent préoccupées face ‘à la vague d’arrestations et de détentions au cours des trois derniers jours’. Les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Allemagne tout comme la Belgique regrettent que les élections n’aient pas été organisées avant la fin du mandat de Joseph Kabila. Bruxelles déplore en particulier «l’absence de prise de mesures de décrispation par les autorités et les nombreuses restrictions imposées aux droits et libertés’. Pour Londres, la légitimité de Joseph Kabila à gouverner la RDC est remise en cause tant qu’un accord politique inclusif n’a pas été trouvé. ‘Joseph Kabila doit clairement faire savoir qu’il ne se représentera pas pour un nouveau mandant et qu’il ne modifiera pas la Constitution’, ont demandé Londres et Washington. Autre point abordé, les relations avec la RDC. La France a appelé l’Union européenne à reconsidérer ses relations avec la République démocratique du Congo au vu «de la gravité de la situation sur place». L’Allemagne, elle, reporte indéfiniment les négociations sur la coopération en matière de développement prévue l’année prochaine. Enfin, tous ont réaffirmé leur soutien à la Conférence épiscopale Nationale du Congo (Cenco) pour trouver une solution à la crise»…
Au nom de l’Onu, la Monusco affirme avoir recensé depuis le 16 décembre dernier «113 arrestations dans le pays, dont des dirigeants et des sympathisants de l’opposition, des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l’Homme, des professionnels des médias“. Elle «souligne la nécessité pour tous les Congolais, et en particulier les responsables des institutions judiciaires et des agences de l’État en charge de la sécurité, de respecter les lois de la République et d’assurer la promotion et la protection des droits de l’Homme (…) pour créer un environnement propice à la tenue prochaine d’un dialogue constructif“.
La France, selon la même agence, dans une dépêche du 20 décembre, se dit «préoccupée » par les actes de violences constatés à Kinshasa et à Lubumbashi. Elle «appelle les autorités et les forces de sécurité congolaises à agir dans le respect des droits de l’Homme (…), à respecter le libre exercice des libertés constitutionnelles“, non sans signifier le fait que «la responsabilité individuelle des auteurs de crimes et d’autres violations des droits de l’Homme est engagée“.
La Belgique, dans une dépêche du 17 décembre 2016 recommandant à ses ressortissants de quitter la RDC, a réagi par la bouche autorisée de son Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. «Depuis quelques jours, même quelques semaines, on a vu s’aggraver la situation. Nous avons connu un certain nombre de restrictions dans les droits et libertés individuels. On a vu une restriction aussi de la liberté de la presse», déclare Didier Reynders.
L’Union européenne n’est pas en reste. Elle demande aux autorités congolaises d’«assurer le strict respect des libertés fondamentales, de faire preuve de la plus grande retenue et s’abstenir de tout usage disproportionné de la force dans leur réaction aux manifestations». Invitant également les acteurs de l’opposition et de la société civile à «se montrer responsables en assurant le caractère pacifique de leurs actions», elle «rappelle aussi la responsabilité des autorités congolaises à assurer la sécurité des ressortissants étrangers sur son territoire».
Sous le titre «Washington appelle au calme et au respect des droits de l’homme en RDC», la Voa rapporte la demande des autorités américaines «au gouvernement congolais de respecter le droit de réunion pacifique » et rappelle que «la répression violente des manifestations ou rassemblements pacifiques, ou la violence de l’opposition, sont incompatibles avec les normes démocratiques et la primauté du droit».
Considérant que «La répression violente ou la violence de l’opposition mettent en danger la vie d’innombrables civils et des membres des forces de sécurité de la RDC et minent les efforts pour parvenir à un accord politique négocié», elles préviennent que «Ceux qui dirigent les forces de sécurité de la RDC sont responsables de la conduite de leurs officiers et du personnel et doivent veiller à ce que leurs actions restent conformes à l’état de droit». Elles ont même le temps d’aller «tous les leaders de l’opposition et de la société civile qui auront l’intention d’organiser des manifestations à prendre toutes les mesures possibles afin que les participants restent non violents“, estimant au passage que «Les individus qui se livrent à la répression ou qui commettent une violence illégale doivent être tenus responsables». Elles finissent par exhorter «en outre le gouvernement de la RDC et les partis d’opposition à s’abstenir de toute action ou déclaration susceptible d’inciter à la violence ou à des activités illégales dans les jours et les semaines à venir».
Ces recommandations semblent avoir été exprimées ces temps derniers plutôt pour la forme que pour le fonds. Et pour cause !
Faire injure aux Congolais
Si réellement ils avaient le moindre respect pour la Constitution de la RD Congo, ses partenaires du pays de Patrice E. Lumumba auraient dû tenir compte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle dont les arrêts, aux termes de l’article 168, ne sont susceptibles d’aucun recours. Après tout, la Cour constitutionnelle congolaise est d’inspiration occidentale.
C’est faire donc injure aux Congolais que d’entériner l’opinion unilatérale de l’Opposition congolaise lorsqu’elle soutient la thèse de l’inféodation des membres de cette institution au Président Joseph Kabila, et que cela soit une raison suffisante pour remettre en cause les arrêts rendus. La preuve est que lors de la publication de la composition de l’organe principal de la Cour, les membres du G7 – à l’époque de la Majorité présidentielle – n’y avaient trouvé aucun d’inconvénient. C’est seulement avoir basculé dans l’Opposition qu’ils la développent, eux aussi.
On peut donc avancer avec certitude que si les Occidentaux – qui font marcher l’Onu et l’Union européenne – avaient eu le courage d’encourager les parties congolaises à reconnaître l’arrêt relatif à l’alinéa 2 de l’article 70, le pays aurait certainement fait l’économie des incidents du 19 et du 20 septembre derniers, tout autant que ceux plus récents du 19 et du 20 décembre dernier.
On peut même supposer que la RDC se serait passée de la médiation de la CENCO puisque les mêmes Occidentaux ont forcé les Congolais à aller au Dialogue en se fondant sur la résolution 2277, dont ils ne parlent même plus. Tous ne jurent plus désormais que par les négociations facilitées par les évêques catholiques.
L’occasion est venue de leur demander : pourquoi !
Bref, après avoir longuement et intensément préparé les Congolais à l’apocalypse programmé le 19 décembre 2016, revoici les puissances néocolonialistes occidentales jouant les médecins légistes, tout en évoquant le respect des libertés fondamentales au moment où les esprits ont été suffisamment chauffés à blanc.
On serait tenté de dire que les Congolais ont été « formatés » pour les affrontements dans la rue, le soulèvement, la guerre pendant que les Occidentaux résidant notamment à Kinshasa ont obtenu des assurances du danger zéro.
Pour s’en rendre compte, il suffit de constater ces deux faits : primo, le non déploiement des troupes belges, françaises et américaines à Brazzaville, secundo la non-évacuation des Occidentaux résidant à Kinshasa. Les médias occidentaux n’ont jusque-là publié aucune image de cohorte d’expatriés agglutinées aux postes frontaliers du beach Ngobila et de l’aéroport international de Ndjili prêts à quitter le pays
Serait-ce en raison de la présence de la Monusco ? Loin s’en faut ! Les Kinois connaissent bien la capacité de «disparition» des éléments de la Mission onusienne. Ils en étaient témoins en mars 2008 lors des affrontements entre, d’une part, les forces gouvernementales et, de l’autre, la milice de Jean-Pierre Bemba.
D’ailleurs, en rappelant «aussi la responsabilité des autorités congolaises à assurer la sécurité des ressortissants étrangers sur son territoire», l’Union européenne savait qu’elle pouvait compter plus sur la Pnc et, au besoin, sur les Fardc plutôt que sur la Monusco.
Au final, les Occidentaux ont vraisemblablement un agenda piégeant autant les autorités que l’Opposition, la Société civile et la population congolaises.
L’occasion est venue de leur demander : pourquoi !
Au moins, les forces de l’ordre et de sécurité ont efficacement fait face à la menace. Et l’événement est que jusqu’au moment où cette chronique est mise en ligne, aucun parti politique ne réclame parmi les victimes un combattant mort ou blessé…
Dire qu’il y a eu une vingtaine de morts pour rien. Oui, pour rien. Et en plus aucun occidental. Preuve, si besoin est, que l’appareil sécuritaire congolais a limité les dégâts.
Le Maximum avec Omer Nsongo die Lema