Chez Transco, les dépenses liées à l’achat du carburant et des lubrifiants sont prises en charge par l’Etat sur décision de l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo. Seulement, ces dépenses sont pratiquement passées du simple au double entre 2014 et 2015, de 6,9 milliards à 12 milliards de FC soit environ 13 millions de dollars (12.916.557,18 $).
Le carburant et les lubrifiants représentent donc 34,35% des charges totales de Transco, mais ces dépenses ne sont pas reprises dans la comptabilité de la compagnie de transport routier. Voilà qui fait que Transco se vante toujours de réaliser des chiffres d’affaires record et des recettes crescendo. Voilà qui donne aussi libre cours à des abus, selon des analystes. Tenez, en fin-janvier 2015, la capitale est secouée par trois jours (du 19 au 21) de manifestations politiques lancées par l’opposition suite auxquelles 63 bus de Transco sont endommagés et donc immobilisés. Selon un rapport technique maison, en moyenne 350 bus ont été mis en exploitation chaque mois durant l’exercice 2015 sur le réseau urbain de Kinshasa. Le plus grand nombre de bus a été observé au mois d’août avec 397 bus et le nombre le plus bas au mois de février avec juste 321 bus, consécutif, sans doute aux journées troubles ci-haut relevées. Pourtant, chez Cobil où Transco se ravitaille, il est noté qu’entre le 26 janvier et le 28 février 2016, plus de 710 milles litres de gasoil (713.235 l) ont été livrés à Transco alors qu’environ 375.000 l seulement lui ont été fournis durant la période où le transporteur public routier aligne le plus grand nombre de bus. Qu’il est tout de même curieux qu’au mois de février durant lequel Transco a mis moins de bus sur la route, qu’elle ait pourtant consommé plus de gasoil que pendant la période d’intenses trafics liés aux festivités de nouvel an. Les factures de Cobil en témoignent comme en ce qui concerne les lubrifiants. Cobil ne donne pas le volume de l’huile versé à Transco mais uniquement les montants. Par exemple 27.828.656 FC repris la facture n° 15-003733 ou encore 36.635.800 FC sur la facture 15-003480. Avec autant de zones d’ombres à répétition, jusqu’à quand l’Etat va-t-il devoir subventionner Transco ? La Société commerciale des Transports et des ports, SCTP ex-ONATRA a, en vain, sollicité aussi un régime de faveur similaire pour l’ITB Kokolo qui à chaque voyage (entre Kinshasa et Kisangani) accuse au bas mot 20.000 dollars de perte du fait du carburant. Intervenant sur le bilan Matata, un élu de la capitale a dit mûrir une question orale sur la gestion Transco. Attendons voir. S’agissant de COBIL, un expert du secteur pétrolier, le prof José Bafala qui fut également Dircaba de l’ancien ministre des Hydrocarbures, Célestin Mbuyu, indique « qu’elle est placée sous une gestion non encore bien définie… ». Et de poursuivre « à notre connaissance, la RDC reste le seul pays au monde avec deux entreprises nationales et concurrentes en plus».
POLD LEVI