Vendredi dernier, Reporters Sans Frontières (RSF), une Ong ( !) de défense des droits de la presse basée … à Paris, a rendu public un communiqué qui condamne un arrêté ministériel pris récemment par le ministre de la communication et médias de la RD Congo. Il s’agit de l’Arrêté ministériel portant réglementation de l’exploitation de la radiodiffusion sonore et de la télévision par des personnes physiques et morales étrangères, pris le 12 novembre 2016. Conformément et en application à une loi qui date de … 1996, et qui tient lieu de loi sur la presse en RD Congo. Elle impose un certain nombre de restrictions aux impétrants de nationalité étrangère, qui sont obligés de s’associer aux nationaux pour exploiter les radiodiffusions sonores ou les télévisions. Mais surtout, l’Arrêté Mende impose aux puissantes chaînes de radio dites périphériques qui émettent en continu en RD Congo (RFI, VOA, BBC, RTBF, DEUTSCHE WELLE …) de contracter avec des radios locales pour diffuser leurs informations.
La décision ministérielle a, on s’en doute, soulevé un tollé de protestations, d’autant plus qu’elle fut précédée par la coupure des signaux d’un certain nombre de ces radios, notamment, la française RFI, dont il est de notoriété publique qu’elle est le « bras armé » de la politique étrangère de l’Hexagone. Rien d’étonnant donc, selon un expert du cabinet Mende interrogé par Le Maximum, que RSF rue sur les brancards, comme beaucoup en Occident qui ne rêvent que de recoloniser le continent noir. Selon l’ONG, – en RD Congo, ces organisations qui brillent généralement par leurs prises de position très intéressées, sont de moins en moins prises au sérieux-, la décision ministérielle est « liberticide » et vise à « museler les médias internationaux » et « réduire le pluralisme de l’information ».
Pluralisme de l’information ou impérialisme de l’information ? A Kinshasa, beaucoup estiment que l’arrosage du territoire national d’informations, en grande partie partisanes, 24 heures sur 24 relève de l’impéralisme. « On a déjà entendu sur RFI d’espèces de reportages de guerre, qui rapportaient l’avancée km par km des forces rebelles sur la capitale ». Ou encore, « des reportages sur les réunions des « parlements debout », des groupes extrémistes et très violents de l’opposition … », râlent cet autre conseiller du même ministère. « Il fallait y mettre bon ordre depuis des lustres », estime-t-on ici.
A Kinshasa même, un certain nombre d’organisations professionnelles s’en est, lui aussi, pris à l’arrêté ministériel. Dans un communiqué rendu public lundi 21 novembre, le cabinet du ministre de la communication et médias y répond, en déplorant notamment que le fait que ce soient des opérateurs rd congolais des médias, premiers bénéficiaires de la loi et de l’arrêté du 12 novembre dernier, qui les attaquent pour complaire à leurs homologues de France ou de Belgique …
Ci-après, le communiqué signé par le Directeur de cabinet du ministre Lambert Mende.
J.N.
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