Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser … A force de tirer sur la corde, elle finit par rompre … Adages et proverbes ne font pas défaut pour illustrer la situation des acteurs politiques de l’opposition dite radicale en RD Congo, dont le premier d’entre eux, Etienne Tshisekedi. Le meeting du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, prévu samedi 19 novembre 2016 pour défier les autorités municipales qui l’avaient dûment interdit, ne s’est pas tenu. Pour la seconde fois en l’espace de quinze jours, les forces de l’ordre ont pris possession des lieux chauds de la capitale et interdit toute perturbation de l’ordre public. Avec succès.
A défaut de pouvoir tenir son meeting, Etienne Tshisekedi, le président de l’UDPS et du Rassemblement s’est rabattu sur un communiqué, signé le même samedi, qui annonce le lancement d’un compte à rebours pour le départ du Président Kabila du pouvoir le 19 décembre prochain. « Comme le prévoit la constitution », prétend le lidermaximo, mais sans convaincre en dehors de ses partisans et de certaines chancelleries occidentales qui, comme lui, ont décidé d’en découdre avec Joseph Kabila par tous les moyens, illégaux fussent-ils. « La constitution ne stipule nulle part qu’Etienne Tshisekedi est la personne habilitée à décréter les fins de mandats et les départs du pouvoir de qui que ce soit », pestait samedi dernier un sympathisant du Raïs rd congolais. Et il n’est pas seul, reçu le même soir par nos confrères de Congo Web Télévision, Me Mayamba relevait avec pertinence le fait que l’article 64 de la constitution auquel se réfèrent Tshisekedistes et Katumbistes peut leur être retourné. C’est le même texte constitutionnel qui, en effet, autorise que soit mis hors d’état de nuire quiconque tente de s’emparer du pouvoir par la force, c’est-à-dire autrement que par des voies électorales. C’est ce qu’impliquent les ultimatums, cartes jaunes ou rouges d’inspiration tshisekediste : des raccourcis démocraticides.
A Kinshasa, beaucoup se souviennent encore de l’application des mêmes méthodes tshisekedistes contre le Maréchal Mobutu, qui n’ont rien donné puisque le dictateur est resté au pouvoir durant 7 années supplémentaires. « Le « Vieux » est assurément dépassé et ne sait plus rien proposer aux jeunes générations que des vieilles recettes surannées », estime cet acteur politique de l’opposition passé à la majorité présidentielle.
Mais Etienne Tshisekedi n’est pas seul dans ce combat, peu sensé, contre les institutions démocratiques de son pays. lundi 21 novembre dans la matinée, la Grande Bretagne annonçait des mesures de répression individuelles contre les autorités de la RD Congo. Quelques jours auparavant, c’est la Belgique, par l’intermédiaire de son vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, volait au secours des putchistestshisekedistes-katumbistes. Dans un communiqué qui prend acte de la nomination d’un nouveau premier ministre en RD Congo conformément à l’accord politique intra-congolais de la Cité de l’OUA, le plénipotentiaire belge s’immisce littéralement dans les affaires internes d’un pays indépendant en invitant les parties rd congolaises « … trouver avant le 19 décembre un accord politique pour donner la meilleure chance à une transition pacifique, la plus brève possible, et permettre la tenue d’élections apaisées et crédibles dans l’esprit de la constitution ». L’avant et l’après 19 décembre 2016 sont régis par la constitution de la RD Congo et n’ont pas besoin de nouvelles exégèses, belges fussent-elles, estiment de plus en plus d’observateurs, en RD Congo et en Afrique. Et la nomination d’un premier ministre issu de l’opposition politique rd congolaise, qui dirigera un gouvernement dont la principale mission consiste en la préparation et en l’organisation des scrutins électoraux pour assurer les passations de flambeaux entre élus, règle la question de la date constitutionnelle de la fin du second et dernier mandat Joseph Kabila.
Et lorsque Etienne Tshisekedi prétend « … prendre à témoin l’opinion nationale et internationale que Kabila et son régime sont prêts à toutes les dérives et entraves pour empêcher le peuple congolais de défendre la constitution et exercer ses droits fondamentaux … », on ne le croit vraiment plus, même parmi ses partisans.
En fait d’entraves à la constitution, il semble bien qu’en tentant d’emprunter des raccourcis qui privent les populations de l’exercice de leur droit de voter, c’est bien le leader de l’UDPS qui entrave l’exercice de ses droits. Ce dont le « Vieux » est coutumier depuis son élection « abrégée » par 500 conférenciers à la primature au début des années ’90. De même que la prétendue défense de la constitution de la part d’un homme qui dirige un groupe d’acteurs politiques qui prône un régime spécial après le 19 décembre prochain, on ne sait de quel droit, laissent de plus en plus de rd congolais dubitatifs. Sur la question, l’UDPS Serge Mayamba s’est montré incisif face à notre consoeur Paulette Kimuntu de Congo Web Télévision : «un régime spécial implique un nouveau texte constitutionnel », a-t-il déclaré, critiquant ainsi son mentor et ses nouveaux amis katumbistes.
J.N.