Le recensement de tous les rd congolais avant les élections. C’est possible. Sans préjudicier les acquis du Dialogue. Sans tambours battant ni trompettes, une cellule de coordination du Projet d’appui au recensement général de la population et au renforcement des bases de données sociales, PARBDS, travaille au 15ème niveau de l’immeuble Crown Tower dans la commune de la Gombe à Kinshasa.
Outre la volonté politique, l’argent demeure et reste le nerf du succès autant du recensement de la population que des élections. Alors que le financement de la CENI est encore à rechercher par ces temps de basse conjoncture économique mondiale, l’appui financier du Fonds africain de développement, une structure de la Banque africaine de développement, BAD, au recensement général de la population est, par contre, un acquis. Même si le montant n’a pas été révélé. Au regard de cette donne, le recensement général aurait plus de chance de se tenir avant les élections générales. Et par ricochet, influer sur le coefficient sur base de laquelle sont établies le nombre des députés dans les circonscriptions électorales.
Déjà ce 8 novembre 2016, le Projet d’appui au recensement général de la population clôture la réception des candidatures des firmes de consulting désireuses de former officiers et agents de l’Etat-civil en vue du dénombrement prochain de toute la population r-dcongolaise. La dernière opération du genre remonte en 1984, il y a donc plus de 30 ans. Depuis en RDC, la gestion de la chose publique repose, faute des données démographiques, non plus sur des estimations, des probabilités (scientifiques) mais des suppositions…oiseuses. L’Honorable Janet Kabila l’avait d’ailleurs fait comprendre, il y a 3 ans, au Premier ministre sortant, Matata Ponyo, au sujet de l’élaboration du budget d’Etat. Les services prévus au titre de ce contrat comprennent entre autres les tâches suivantes : la firme de consulting aura pour tâches de produire une revue documentaire sur l’état des lieux des limites du système d’information démographique en RDC ; d’identifier le groupe cible prioritaire à former ainsi que le modèle de formation adapté à ces agents. Il s’agira aussi de former des officiers et agents de l’Etat-Civil sur le vade-mecum des officiers et agents de l’Etat-Civil qui constitue, par ailleurs, le module de formation le plus essentiel à ce stade. Autres missions : initier les Officiers de l’Etat-Civil aux outils informatiques indispensables à la gestion des bases de données démographiques et les familiariser à la complémentarité des sources du système d’information démographique en RDC.
ONIP, Plan : recensement parallèle ?
Pas de ramification officiellement établie, pour l’instant, entre le PARBDS (Projet d’appui au recensement général de la population et au renforcement des bases de données sociales) et l’ONIP, Office national de l’identification de la population. A l’ONIP, a-t-on par ailleurs appris, l’on se tourne les pouces, faute de financement. Il sied de rappeler qu’une structure en charge du recensement de la population est opérationnelle au ministère du Plan. Grâce à un appui financier de la BAD, la RDC a, en effet, relancé ses différents services des statistiques avec l’élaboration des stratégies de développement de la statistique, SNDS, en 2011. Dans l’optique de la mise en place d’un système statistique intégré, 4 axes stratégiques ont été levés dont celui inhérent à l’amélioration de la qualité de la production statistique. Les résultats attendus pour cet axe sont notamment la production statistique de routine régulière, le recensement général de la population et de l’habitat dans les normes et délais. Il a ainsi été élaboré un projet de budget pluriannuel, 2012 à 2017, avec des prévisions de 453.638,6 millions de FC. Des sources généralement bien renseignées au Plan ont laissé entendre que la Primature avait émis des réserves sur le financement du projet.
NADINE KINGOMBE MWAYUMA