Alors que Félix Tshisekedi est promu secrétaire général adjoint – signe annonciateur de la prise en mains du parti par la famille biologique – le lider maximo ne donne aucun poste à son porte-parole attitré, aujourd’hui incarcéré au Cprk…
Cela n’arrive pas souvent chez les communicateurs de l’Udps, mais c’est le cas depuis plusieurs : observer un silence de cimetière sur une décision aussi importante que la nomination des nouveaux membres de la «Présidence-Exécutif National du Parti» opérée le 14 octobre 2016. Elle a pourtant été formalisée par la Décision n°006/UDPS/PP/16 que le parti justifie par «l’impératif de combat, dans l’unité, pour la conquête du pouvoir, par la redynamisation de l’Exécutif National, le réarmement des combattants, la mobilisation des ressources financières et la maîtrise des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication «NTIC». Alors que la signature du président national Etienne Tshisekedi wa Mulumba y est clairement apposée, l’acte de nomination porte la mention finale «Pour copie conforme» : Le Directeur de cabinet Victor Wakwenda Bukasa, à l’évidence calquée sur les documents signés par la présidence de la République.
Deux événements se dégagent d’emblée de l’analyse de la décision qui date d’une semaine. Primo, la promotion fulgurante de Félix Tshisekedi qui grimpe du poste de secrétaire national en charge des Relations Extérieures à celui de Secrétaire général adjoint chargé des Questions Politiques, Juridiques, Diplomatiques et Communication (PJDC).
Fulgurante, la promotion l’est du fait que son successeur, le Dr Tharcisse Loseke, vient en 10ème position au niveau des secrétaires nationaux-chefs de Départements. Son poste se situe après ceux de «Renseignements, Documentation et Cryptage», «Protection et Sûreté», «Equipement et Logistique», «Budget», «Finances», «Mobilisation, Encadrement et Animation», «Communication, Information et Médias» et «Organisation et Implantation». Le médecin fait de la figuration, simplement.
En fait, avec ses nouvelles attributions, Félix Tshisekedi devient le vrai patron de l’Udps, réduisant aussi à la figuration Jean-Marc Kabund présenté, à son avènement, comme le pion de Moïse Katumbi pour réussir son OPA (Offre Politique d’Achat) du parti tshisekediste. Le fait est confirmé d’ailleurs avec la tentative de Fabien Mutomb, soupçonné lui aussi de jouer le jeu du dernier gouverneur du Katanga, de prendre le contrôle du groupe parlementaire Udps et Alliés à l’Assemblée nationale, au détriment de Samy Badibanga.
Au final, l’Udps aurait eu et sa représentation non institutionnelle et sa représentation institutionnelle sous la coupe du patron véritable du G7 et d’AR, et qui pourrait le devenir aussi pour «Dynamique».
Instincts d’animal solitaire
Le deuxième événement semble être le lâchage retentissant de Bruno Tshibala. Retentissant en ce que, au moment où Jean-Marc Kabund est toujours attendu à la prison centrale de Makala pour se constituer prisonnier (il s’y est engagé lorsqu’il a donné au Procureur général de la République 48 heures pour libérer son camarade du parti), en guise de solidarité avec Tshibala, voilà ce dernier simplement gommé de l’Exécutif national. Il ne figure pas parmi les 16 secrétaires nationaux-chefs de départements, ni parmi les 15 secrétaires nationaux-chefs de départements adjoints, encore moins parmi les 5 cadres nationaux ! Des 40 promus, il ne fait nullement partie. Bruno Tshibala est simplement éjecté.
Qu’a-t-il fait pour mériter un tel désaveu, et surtout au moment où il a le plus besoin de réconfort ? Son rejet rend d’ailleurs suspecte sa tentative de sortie du pays le 9 octobre 2016, fortement médiatisée. Il a bravé l’autorité du PGR qui a pourtant émis une réquisition d’information à l’encontre des opposants présumés impliqués dans les événements du 19 et du 20 octobre 2016. C’est à se demander si à l’Udps, on ne détiendrait pas d’informations susceptibles de confirmer les appréhensions de l’organe de la loi. Croisons les doigts pour qu’il n’en soit pas le cas.
Ce rejet doit cependant interpeller les prisonniers politiques et d’opinion pour lesquels l’Udps a fait rater sa participation au Dialogue. Dans une chronique intitulée «Tshisekedi s’élimine pour des préalables des autres !», il est suffisamment démontré que jusqu’au 8 août 2016, la liste présentée par Georges Kapiamba de l’ONGDH Acaj au facilitateur Edem Kodjo ne comprenait aucun udépésien. Bruno Tshibala est, de ce fait, le premier gros poisson du parti de la 10ème rue Limete réellement aux arrêts.
En l’excluant carrément de l’Exécutif national, l’Udps agit comme si elle ne veut pas s’afficher avec un prisonnier politique ou d’opinion devenu encombrant. De quoi secouer les fils non-maison, obligés d’en tirer toutes les conséquences, et avec eux les autres membres du «Rassemblement». Ne le perdons pas de vue : Bruno Mavungu est jusque-là porte-parole de la plateforme.
Son élimination survenant après celle d’un certain Bruno Mavungu, il n’est pas exclu que ce parti soit en train de recouvrer ses instincts d’animal solitaire !
LE MAXIMUM AVEC Omer Nsongo die Lema