La RDC et l’Angola ont conclu du temps du gouvernement Gizenga I, en 2007, un contrat de partage du pétrole dans la zone dite d’intérêt commun, ZIC. A l’époque, le gouvernement soutenait que le ZIC a l’avantage de rapporter rubis sur ongle 600.000 dollars, à verser sans délai par l’Angola, au Trésor public.
Près de 10 ans après, le ministre des Hydrocarbures, Ngoy Mukena, fait comprendre à qui veut l’entendre qu’il n’en est rien de tout. Il n’y a jamais eu un contrat de partage de production entre les deux entreprises publiques, la COHYDRO, Congolaise des Hydrocarbures, côté RDC, et SONANGOL, côté angolais. Kinshasa et Luanda n’auront conclu qu’un simple protocole d’accord commercial. Et pourtant, l’on sait que le dossier ZIC a rebondi quand les autorités angolaises ont fait part, en 2014, de leur refus de collaborer avec un privé, en fait une firme de Dan Gertler qui avait repris le dossier en lieu et place de l’Etat r-dcongolais. (…). A ce jour, il est pourtant établi que l’Angola pompe du pétrole dans le plateau continental r-dcongolais, en rade de Muanda et que Kinshasa avait porté l’affaire devant les instances attitrées des Nations-Unies en vue d’une délimitation de la frontière maritime entre les deux Etats. Depuis, l’on n’en sait plus grand’chose. La RDC s’est dans l’entre-temps dotée d’un tout nouveau code des Hydrocarbures dans lequel, bizarrement, la COHYDRO n’est nullement reconnue comme une entreprise publique.
Et que gagne le Kongo Central (Bas-Congo) de l’exploitation de «son» pétrole ? C’est en février 2015 que le gouverneur de l’alors Bas-Congo, Jacques Mbadu, a obtenu du Premier ministre, Matata Ponyo, le relèvement à USD 250.000 chaque trimestre, de la rétrocession pétrolière pour sa province. Selon les pétroliers producteurs, la production globale du littoral muandais est en moyenne de 9,3 millions de barils l’an, dont 5,6 millions pour off-shore et 3,7 millions pour on-shore. C’est en moyenne quelque USD 115 millions chaque 3 mois que les pétroliers producteurs versent à l’Etat. Mais à la suite de la dégringolade des cours du baril de l’or noir à l’international, les recettes de l’Etat se sont considérablement amenuisées. Sans doute que la rétrocession pétrolière pour le Kongo Central devrait se réduire à peau de chagrin elle aussi. Depuis une quinzaine d’années, PERENCO se fait obligation d’affecter quelque USD 210.000 chaque année, aux actions sociales dans la région de Muanda. SOCO s’était engagé à verser 600.000 USD. Toutes sommes faites, ça n’est que du menu fretin pour une cité au bord de l’Atlantique qui mériterait une vie de cocagne… comme la Guinée équatoriale. Hélas, Muanda est soumise à une vie de Germinal, de PPTE, faute de la retenue à la source – de 40% de ses recettes à caractère national – consacrés pourtant par la constitution. Malgré son pétrole, Muanda ne compte que deux stations d’essence privées qui ferment dès 20 heures. La population se ravitaille bien souvent dans les cités frontalières angolaises. Les produits pétroliers venus de Soyo angolais s’achètent d’ailleurs chez les revendeurs à la sauvette, les fameux Kadhafi.
Pold LEVI