A Tshimbulu, la situation est sous contrôle, pour emprunter l’expression du Chef de l’Etat, à la suite d’une tentative puérile de déstabilisation des institutions du temps de 1+4. Imaginez un séisme à Tshimbulu, l’onde de choc serait terriblement ressenti jusqu’aux confins du Haut-Katanga…Ce gros village au Sud du Kasaï est éminemment stratégique pour le Katanga. Par ricochet, pour toute la RD Congo.
La RD Congo tire, on le sait, l’essentiel ses revenus du secteur minier, au bas mot 2 milliards de dollars l’an. L’ex Katanga ex-Shaba demeure encore la mère nourricière de tout le pays en dépit de la dégringolade de la Gécamines. Des centaines d’unités minières opèrent dans la région. Or le gros de l’industrie minière de la région dite Ceinture du cuivre demeure largement tributaire du courant provenant de Tshimbulu. L’opinion se souviendra de la prise d’assaut de la centrale d’Inga en août 1998 par les forces du RCD. Et les conséquences qui s’en suivirent.
C’est ici que la SNEL a, en effet, placé sa dernière grande station de la ligne THTCC, très haute tension courant continu, Inga –Shaba. Toute proportion gardée, Tshimbulu est comparable à cette petite bourgade russe effroyablement militarisée, à la lisière de l’Ukraine, par où transite le gaz de Gasprom. Mais contrairement à la Russie, la cité kasaïenne au-dessus de laquelle passe l’une de plus puissantes lignes électriques du monde est demeurée non électrifiée à l’image d’un large pan du pays kasaïen. De quoi raviver la complainte du «Kasaïen laissé pour compte» durant toute la Deuxième République. Tel un serpent de mer, même du temps du régime 1+4, l’Etat a fait miroiter le projet de soutirer du courant de la ligne THTCC Inga-Shaba pour alimenter le Grand Kasaï. Mais, l’Etat s’est finalement ravisé pour un autre projet, plus facile à réaliser, celui de la construction d’une centrale hydroélectrique, à près de 30 Km de Tshimbulu, qui se situe, pratiquement, à cheval entre les villes de Kananga et de Mbuji-Mayi. Il s’agit, on le sait, de la centrale de Katende.
Le coût de l’ensemble des ouvrages de production et de transport de la centrale hydroélectrique de Katende, dans la province du Kasaï Central, s’élève à 399 millions USD, a récemment indiqué le ministre de l’Energie et Ressources hydrauliques, Matadi Nenga. Malgré la réduction drastique des dépenses de l’Etat dans le budget révisé 2016, le gouvernement a, tout de même, consenti à décaisser quelque 40 millions USD pour le projet Katende. Le reste, soit 359 millions USD, sont financés par Exim-Bank of India. La centrale de Katende dont la capacité installée est de 64 MW alimentera les villes de Kananga et de Mbuji-Mayi ainsi que les centres de Bunkonde et Tshimbulu, dans l’ancienne province du Kasaï-Occidental. Selon Matadi Nenga, la centrale a déjà été construite à 60 %. Fort probable, au dernier quadrimestre 2017, Katende serait déjà opérationnel. Pour bien faire, et à temps, les choses, le ministère de l’Energie a convenu avec l’Office des Routes de travaux de réaménagement et de l’entretien des routes d’accès au site du Grand katende ainsi que l’entretien de l’axe routier gare ferroviaire de Tshimbulu-chutes de Katende long de 89,5 Km dans le Kasaï Central pour un montant de plus de 580 millions FC. Toute menée subversive à l’image de l’aventurisme du chef tribal Kamwena Nsapu n’est guère de nature à rassurer les partenaires de la RD Congo. L’on se rappelle, qu’au Bandundu voisin, les ingénieurs indiens ont dû, durant plusieurs semaines, suspendre les travaux de construction de la centrale de Kakobola suite à la réapparition de l’épidémie d’Ebola. Aux dernières nouvelles, l’autorité de l’Etat s’impose derechef dans toute la région de Tshimbulu.
POLD LEVI