Le R-dcongolais le plus riche, selon le magazine Forbes, est Rawji, proprio de la Rawbank. RAS sur les Didi Kinwani, Serge Kasanda, Moïse Katumbi ou encore Adam Bombole. Encore moins sur Jean Lengo Dianginda. Ne kongo, naturellement réservé et nullement adulé comme les autres par la musique populaire. Moins connu que son groupe Ledya, l’homme repose, pourtant, sur un gigantesque empire financier.
Ancré dans les surgelés, LEDYA pourrait, cette fois, faire juste une bouchée des ports de Matadi et de Boma. Le groupe de M. « Ledya» est, en effet, dans la joint-venture qui construit le port maritime ICTSI (International Container Terminal Services Inc.), à Matadi. Sa capacité de 120.000 containers. Ce port pourrait, en effet, recevoir, au dernier quadrimestre 2016, ses premiers navires de gros tonnages. Non des feeders qui desservent le port public de Matadi. Casus belli, crie-t-on à l’ex-ONATRA. La mouvance syndicale suppute que derrière LEDYA, se camouflent de gros intérêts des décideurs r-dcongolais. Concessions, permis de construire, divers documents, tout lui a été donné en un temps record. Déjà, renchérissent ses détracteurs, quand LEDYA s’est lancé dans la sidérurgie, il y a quelques années, l’Etat lui a accordé une exonération totale de 3 ans. Pas de langue de bois chez LEDYA. Le groupe tient à lever tout équivoque: «Le futur port n’a aucun rapport avec les ports existants ni sur le plan juridique ni commercial dans la mesure où cette nouvelle société est totalement indépendante et créée par les personnes privées conformément à la législation en vigueur en RD Congo et qui a obtenu toutes les autorisations requises ». En clair, la SCTP ex-ONATRA, propriétaire des ports maritimes de Banana, Boma et Matadi devrait s’attendre à une rude concurrence dès le dernier quadrimestre 2016. Le futur port privé se situe juste à 1.5 Km du pont Maréchal, à quelques minutes de navigation du port public de Matadi. «Nous aurons un impact positif, croit-on dur comme fer chez LEDYA, et nous diminuerons le temps et le coût total de transport… Nos installations portuaires desservirons les navires, les importateurs et exportateurs avec des infrastructures ultra modernes, des équipements de pointe et un personnel hautement qualifié, selon les normes internationales».
LEDYA, UN DANGER POUR LA SCTP ?
Le DG de la SCTP ex-ONATRA, Kimbembe Mazunga a beau rassurer que le port de Ledya ne coulerait pas les recettes de Matadi, mais la confusion entretenue dans le projet de concession de la gestion des ports et du chemin de fer Matadi-Kinshasa augure plutôt des lendemains ténébreux pour la SCTP.
Fruit d’une joint-venture entre le groupe philippin ICTSI, International Container Terminal Services Incorporation avec 60% des parts, et 40% pour SIMOBILE Sprl, filiale du groupe LEDYA, le futur port disposera d’un quai de près de 150 m…et aura notamment l’avantage de jouxter la station SEP Congo d’Ango-Ango… dans le lotissement Clinique communément appelé « Mbengu Mbengu ». Le port de Matadi aligne certes 10 quais construits au XIX ème siècle, et dont 4 au moins accusent des signes graves de défectuosité. En outre, Matadi étouffe sous l’effet de trop plein des conteneurs dont l’évacuation tire en longueur conséquence, entre autres, des chinoiseries administratives dans les opérations de dédouanement, en dépit de l’installation du guichet unique du commerce extérieur. Filiale LEDYA, SIMOBILE Sprl s’est également doté d’un port sec de 35.000 m2 en vue de servir de terminal conteneurs dont l’Etat a besoin pour désengorger le port public de l’Etat de Matadi, fait-on comprendre chez LEDYA. Le port sec comprend aussi un bâtiment de 4.000 m² à 3 niveaux pour abriter les services administratifs et officiels du port, dans la ville de Matadi.
REGIME DE FAVEUR ?
Cependant une polémique monte, tel un serpent, dans la ville portuaire, autour de l’impact environnemental du projet de LEDYA/ICTSI RDC et de la propriété des terrains sur lesquels SIMOBILE construit ses ports. «Cette concession, sous le Pont Maréchal, endroit si stratégique, devrait coûter des centaines des millions de dollars si l’Etat devrait le céder à un privé», fait comprendre cet expert du ministère des Affaires foncières, «… à moins qu’il ne s’agisse d’un régime de faveur accordé à un tiers… », poursuit-il.
Des faveurs, le groupe LEDYA en a bénéficié au moins durant 3 ans, entre 2007 et 2010, quand le gouvernement a accordé une exonération totale à FOLOMET, une usine de production des barres d’acier, des fers plats et des cornières, sur 14ème rue à Limete à Kinshasa, que le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a inauguré début septembre 2007. procédé lundi à la, l’inauguration de la fonderie Ledya (FOLEMET). D’une capacité installée de 60 tonnes d’acier par jour, la fonderie mettrait sur le marché r-dcongolais un minimum de 10 mille tonnes de barres d’acier par an, soit 30% de la consommation nationale. Et pour autant, la filiale de LEDYA a joui d’un régime digne de paradis fiscal…à la Panama.
PLUTOT ENTREPRISE CITOYENNE.
Le Groupe LEDYA fait plutôt prévaloir le patriotisme de son fondateur et PDG, Jean Lengo Dianginda (62 ans, Né Kongo de Luila, en terres Kasangulu- Lukaya) . Self made man, qui après fait le petit commerce de survie entre Kin et Brazzaville, s’est lancé à moins de 20 ans dans le commerce international, par voie maritime, affrontant le mal de mer pour ravitailler les grandes surfaces de Kinshasa notamment en serviettes en papier et papier-toilettes.
POLD LEVI MAWEJA