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«EFFACER LE TABLEAU» : Sylvano Ruaro, Le missionnaire italien qui sauve la mise à Roger Lumbala

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Malgré l’absence du principal accusé, qui refuse d’assister à son procès devant la cour d’assises de Paris, le procès Roger Lumbala, poursuivi notamment pour atrocités commises en Ituri au début des années ‘2000, se poursuit sans désemparer.

Mardi 2 décembre 2025, un témoignage était particulièrement attendu, celui du père Sylvano Ruaro, un missionnaire italien de 87 ans, qui a longtemps séjourné dans la région de Mambassa, et y a «vécu toutes les guerres du Congo, de l’AFDL à ‘Effacer le tableau’», selon les commentateurs.

Sylvano Ruaro s’était déjà abondamment exprimé au moment des faits, en 2002, insistant particulièrement sur le fait que les pygmées, victimes des exactions des rebelles du MLC/RCD/N, étaient connus pour ne jamais déserter leurs hameaux. Sauf menace et danger sur la communauté.

Mardi 2 décembre, le missionnaire n’a pas dérogé à la règle en attestant d’actes de pillages et de viols commis à Mambassa par les hordes de «Effacez le tableau».

L’homme qui vit toujours dans la région (à Nduyi, à 60 km de Mambassa) déclare qu’à leur entrée dans la cité, les rebelles avaient tout pillé, y compris la mission catholique qu’il dirigeait. «A leur entrée, il y avait des balles partout. On voyait des habitants qui portaient des matelas, et quand ils sont arrivés à la mission catholique, j’ai fui dans le pâturage d’où j’assistais au pillage de la mission. Il y avait des vaches, des moutons. Ils ont tout tué en s’amusant. Ils ruaient en criant : nous sommes les soldats de Bemba», a témoigné le missionnaire. «Ils m’avaient laissé juste quatre sous-vêtements (caleçons), et j’avais dit au colonel (venu me rencontrer à la mission, ndlr) que même les animaux ne portent pas des sous-vêtements», a-t-il expliqué.

Un ordre de mission du Colonel Ngalimo

«Un jour, les rebelles sont revenus, à la recherche, d’après eux, de la phonie que je garderais car ils disaient que la radio Vatican donnait des informations avec une précision qu’ils soupçonnaient que j’en étais l’informateur», raconte-t-il. Mais Sylvano n’aura vécu que douze jours à Mambasa, car le 24 octobre, il décide de se rendre à Kampala (Ouganda) via Bunia, à la recherche de l’aide pour nourrir les déplacés et d’autres habitants qui n’avaient plus rien. «Malheureusement, à mon départ, les mai-mai (de Mbusa Nyamwisi, ndlr) ont reconquis Mambasa et le colonel Freddy Ngalimo (du RCD-N) que j’ai informé de mon déplacement et qui m’a fait un laissez-passer a cru que je fuyais après avoir coordonné l’attaque des maï–maï», révèle-t-il.

De retour à Mambassa, le 8 novembre, le père Sylvano retrouva une cité récupérée par les rebelles de l’Armée patriotique congolaise (APC) d’Antipas Mbusa Nyamwisi, qui avaient réussi à repousser les hommes de l’Armée de libération du Congo (ALC) de Jean-Pierre Bemba vers Epulu. Mambasa accueillait deux groupes de déplacés : ceux fuyant les violences ethniques entre Hema et Lendu à Bunia, et ceux de l’opération «Effacer le tableau».

«Je suis revenu pendant que la ville était déjà libérée par des maï–maï et nous avons repris l’assistance aux déplacés. Nous allions acheter du haricot, du riz et de l’huile à Butembo-Beni pour nourrir les déplacés», indique-t-il. «Les ONGs n’étaient pas rapides dans leur intervention. Elles devaient remettre des jetons, faire des rapports, alors que les gens mourraient (de faim, ndlr)», s’indigne-t-il.

Mais son intervention n’aura été que d’une courte durée. Car durant le même mois de novembre, les troupes dites du RCD-N vont reconquérir Mambasa avec l’appui des éléments venus de l’axe Isiro (des militaires du MLC, ndlr).

Retour triomphal du « Roi des imbéciles »

«Un soir, un prêtre présent à Isiro m’alerta de la venue des hommes de Bemba pour reconquérir Mambasa et que selon lui, ces militaires étaient convaincus que c’était moi qui aurais coordonné l’attaque des maï–maï (qui avait fait perdre à leur allié Mambasa, ndlr). Je décide de me retirer jusqu’à Mayuwano (35 km de Mambasa, sur l’axe Beni). Et effectivement, ces militaires conduits par Ramsès Widi, «Roi des imbéciles», ont récupéré Mambasa», rapporte-t-il, affirmant s’être du coup replié à Beni et n’être revenu à Mambasa que plus tard, en février 2003.

Sylvano Ruaro rapporte  au moins deux cas de viol, portés à sa connaissance alors qu’il servait d’interprète à une employée de Médecins sans frontières au camp des réfugiés de Mangina, non loin de Beni (Nord-Kivu). «Alors que je servais d’interprète, l’une des victimes est entrée pour nous parler de son cas, et m’a dit être mon élève à Mambasa. Elle nous témoigna de son viol: Ils étaient cinq militaires, l’un violait pendant que les quatre autres me tenaient, et cela à tour de rôle», révèle le prêtre qui a dit devant la Cour avoir été choqué par l’acte subi par son élève qui n’avait que 12 ans au moment des faits. L’autre témoignage poignant du prêtre est son récit d’un cas de viol de l’épouse d’un pasteur de Mambasa qui avait été abusée par 19 hommes, en présence de son mari. «Le pasteur m ’avait dit : Père, je ne pourrais jamais leur pardonner. Ils ont violé ma femme. Ils étaient 19», révèle-t-il.

Selon un rapport de la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo), à Mambassa furent perpétrés au moins 170 exécutions sommaires, 69 cas de viols dont 27 enfants, un pillage systématique ainsi que des cas de travaux forcés.

Des hommes de Bemba et Ndima

A la différence des victimes qui ont défilé devant la barre à la cour d’assises de Paris, désignant leurs bourreaux comme étant les hommes de Roger Lumbala, le père Sylvano incrimine Jean-Pierre Bemba, ancien patron du Mouvement de libération du Congo (MLC).

«Quand ils étaient encore à Bafwasende (avant la première conquête de Mambasa, ndlr), on nous parlait de Lumbala et de sa république de Bafwasende, et nous ne prenions pas cela au sérieux parce qu’il n’avait pas de poids ni politique, ni militaire», soutient le prêtre qui ajoute qu’à Mambasa, il n’avait «jamais entendu qu’ils (les soldats, ndlr) se réclamaient de Lumbala». Père Sylvano qui avait, devant les juges d’instruction, déclaré qu’ils étaient des militaires de Lumbala et Bemba, a effectué un virement avec insistance, affirmant qu’«Effacer le tableau» était une opération des militaires de Jean-Pierre Bemba et dont l’action était coordonnée par Constant Ndima depuis Isiro. A la question de la Cour qui l’a interrogé sur le rôle de Lumbala, père Sylvano a fait remarquer qu’«il n’avait pas de l’impact dans la violence ».

Les avocats de parties civiles lui ont opposé un communiqué de presse publié le 4 novembre 2002 par sa congrégation des prêtres du sacré cœur de Jésus qui attribue la reconquête de Bafwasende et Mambasa aux hommes de RCD-N de Roger Lumbala, appuyé par ceux du MLC de Jean-Pierre Bemba. Le prêtre catholique a répondu qu’il n’était pour rien dans ce communiqué publié alors qu’il se trouvait à Kampala.  Pour lui, les deux commandants locaux de l’opération «Effacer le tableau», Freddy Ngalimo alias Mopao et Ramses Widi Divioka alias Roi des imbéciles se réclamaient tous de l’Armée de libération du Congo (ALC), connue comme branche armée du MLC de Jean-Pierre Bemba. Pour son voyage à Kampala (Ouganda) fin octobre 2002, il affirme avoir reçu une autorisation de sortie signée par Freddy Ngalimo alias Mopao comme commandant de l’ALC.

L’ancien chef rebelle récuse tout le monde

Le procès ouvert contre l’ancien chef de guerre congolais, Roger Lumbala,  par la cour d’assises de Paris a débuté mercredi 12 novembre 2025.  En récusant tour à tour la composition et sa défense dans une posture plus ou moins théâtreuse.

Le président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie/National (RCD/N), poursuivi par la justice française en vertu du principe de compétence universelle pour des crimes de droit international commis en RDC par un ressortissant congolais avait récusé la composition chargée de l’instruction du dossier dès sa première prise de parole. Poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité, notamment des meurtres, des actes de tortures et des viols commis en 2002-2003, le Sénateur et ministre honoraire congolais a crânement contesté la légitimité de la cour au motif que l’ensemble de la composition ne maîtrise pas le dossier. L’ancien chef de guerre en a rajouté au théâtral en récusant également sa propre défense. « Je récuse mes avocats, je refuse d’être représenté par un autre avocat. Je refuse de comparaître devant cette cour et je demande à me retirer de la salle d’audience et de ne plus revenir. Faites la justice française comme vous voulez », avait-il déclaré. 

J.N.

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LE MAXIMUM 4 décembre 2025 4 décembre 2025
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