Les informations en provenance du front, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, où les patriotes résistants Wazalendo soutenus par les FARDC affrontent l’armée rwandaises et ses supplétifs du M23 ne sont pas réjouissantes. La résistance, voire, les victoires arrachées par les forces loyalistes qui ont repris ces dernières semaines plusieurs localités dans la région de Lubero se heurte à des attaques massives du corps expéditionnaire rwandais enclenchées dimanche 15 décembre 2024, avec l’appui des renégats du M23.
Pourtant, mardi 17 décembre au Sud de Lubero, les lignes de défense entre les FARDC et RDF demeuraient inchangées, les FARDC maintenant leurs positions à Kitsombiro et les agresseurs rwandais occupant Alimbongo sur la route nationale n° 2. Après 15 jours de violents affrontements, les FARDC ont perdu le contrôle d’Alimbongo mardi aux alentours de 17 heures, cédant ainsi ce verrou préservé depuis l’instauration du cessez-le-feu, le 4 août 2024. Localité située au carrefour des plusieurs axes routiers, dont l’axe Butembo-Goma, Alimbongo est juché sur un relief montagneux, à la limite des chefferies des Bamate et Batangi. Elle est connue pour abriter un hôpital général de référence et un important marché qui ravitaille plusieurs agglomérations de la région. La localité se situe également au carrefour de l’axe Bingi à l’Ouest de la Nationale n° 2 qui débouche sur Lubero-Centre via Kasugho, Bunyatenge, Mwavinywa, Miriki, Luofu et Kayna. Grâce à leurs positions stratégiques à ce carrefour, les FARDC avaient déjoué de nombreuses attaques ennemies et repoussé les assaillants vers Luofu.
Alimbongo repris
Alimbongo tombé, les agresseurs RDF se sont aussitôt signalés à Mambassa de Lubero (à 90 km de Butembo), chef-lieu de la chefferie des Bamate, les FARDC et les Wazalendo s’étant repliés sur Ndoluma.
Mercredi 18 décembre 2024, les combats qui s’étaient arrêtés la veille à Mbingi ont repris de plus belle aux aurores, ont rapporté des sources locales. En milieu d’après-midi, le chef-lieu de la chefferie de Batangi, situé à 50 km de Lubero-Centre est tombé entre les mains des agresseurs. Selon des témoins, FARDC et Wazalendo se sont retrouvés encerclés après que l’armée rwandaise eut pris le contrôle d’axes routiers stratégiques de Kaseghe et Alimbongo, les principales voies d’accès vers Mbingi.
L’avancée des forces d’agression provoque des déplacements massifs des populations civiles fuyant les combats. Face à la situation, la coordination de la société civile de Butembo a animé, le 17 décembre 2024, un point de presse pour appeler la population civile à braver la peur et à ne pas céder à la panique et à «se prendre en charge et affronter l’ennemi par toutes voies possibles ».
Le même jour à Kinshasa, Muhindo Nzangi, ministre du gouvernement central en charge du Développement rural et élu de Goma, a expliqué les revers essuyés par les forces loyalistes. «Ca fait maintenant deux semaines que notre armée fait face au harcèlement régulier des forces armées rwandaises qui appuient la pseudo-rébellion du M23/AFC, notamment au Sud du territoire de Lubero et dans le Walikale, puisque nous parlons aussi de Buleusa. Notre armée, dans le respect des engagements internationaux, est restée sur la défensive et ne voulait pas compromettre la rencontre qui allait avoir lieu à Luanda. Mais les premiers jours de la provocation du M23, les rebelles ont reçu une correction exemplaire, puisque les FARDC et les Wazalendo ont repris Kaseye, Matembe, etc. Mais puisque l’armée est restée dans le respect des engagements qui ont été pris à Luanda, elle a repris ses positions initiales. Mais, malheureusement, la journée d’hier, l’armée rwandaise a utilisé des drones kamikazes qui ont percé dernière nos lignes et nos militaires se sont repliés jusque dans les environs de Kitsombiro», a-t-il déclaré.
Dans la région, des témoins rapportent que sur le terrain des affrontements, les forces spéciales rwandaises et leurs affidés se chargent d’affronter les forces loyalistes et de conquérir localités et villages, qu’ils cèdent ensuite aux éléments du M23.
J.N. AVEC LE MAXIMUM