Le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est entretenu en tête-à-tête mercredi 30 octobre 2024 avec son homologue ougandais Yoweri Museveni à Entebbe (Ouganda).
A l’issue de leur échange de près de trois heures, le chef de l’Etat congolais s’est montré optimiste quant à la concrétisation de ce qui a fait l’objet de leur entretien.
«Les discussions très enrichissantes et très promoteuses que nous avons eues ont tourné essentiellement autour du processus de paix. C’est cette paix que nous voulons pour notre région des Grands Lacs. Je repars avec l’espoir que ce que nous nous sommes dit va se concrétiser. Je compte sur vous, sur votre sagesse, pour que tout ce que nous nous sommes dit se réalise», a déclaré Félix Tshisekedi.
Pour sa part, Yoweri Museveni, a précisé que ces échanges sur la paix ont porté sur «des questions sécuritaires bilatérales entre l’Ouganda et la RDC, ainsi que sur la sécurité dans la sous-région». Il a également fait savoir que le sujet de l’exploitation du pétrole sur le lac Albert et celui des infrastructures routières ont également été évoquées.
À cette occasion, le chef de l’État ougandais a réitéré son engagement de construire les routes Kasindi- Beni-Butembo et, éventuellement, la route Bunagana -Rutshuru – Goma.
Une idée soutenue par le président Félix Tshisekedi. «C’est l’une des motivations de notre adhésion à la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Malheureusement, tout s’est arrêté à cause de l’agression que nous subissons», a-t-il déploré.
Cette rencontre entre les deux dirigeants intervient deux semaines après la réunion qui a eu lieu à Kinshasa entre les officiers supérieurs des FARDC et des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), pour évaluer les opérations conjointes menées contre les terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF) dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Après cette visite de travail en Ouganda, le président Félix Tshisekedi s’est rendu à Bujumbura (Burundi) dans le cadre du sommet du marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) prévu jeudi 31 octobre 2024.
Affiliées au groupe terroriste Daech, les ADF commettent beaucoup d’exactions et ont tué un nombre élevé de civils, selon l’ONU. Depuis fin novembre 2021, elles sont traquées conjointement par les armées congolaise et ougandaise.
Par ailleurs, les deux chefs d’État ont évoqué la crise du M23, une rébellion Tutsi soutenue par l’armée rwandaise. Sur cette question, la position de Museveni est déjà connue. En juin 2023, le président ougandais avait encouragé son homologue congolais à engager des pourparlers de paix avec les rebelles du M23, car, selon lui, «l’inclusivité est cruciale pour parvenir à une paix durable en RDC».
Une position contraire à celle de Félix Tshisekedi qui refuse tout dialogue avec le M23, qualifié par lui de supplétif de l’armée rwandaise. Pour le chef de l’Etat congolais, le «vrai agresseur» de la RDC, c’est le Rwanda avec qui son pays discute déjà à Luanda sous la médiation du président João Lourenço.
Vendredi dernier, le Conseil de sécurité a réitéré sa condamnation de tous les groupes armés opérant en RDC, notamment le M23, les ADF et les FDLR. Mais aussi, il a condamné l’appui militaire étranger fourni au M23 et à tout autre groupe armé opérant en RDC. Par conséquent, le Conseil de sécurité a exigé la cessation de cet appui et le retrait immédiat de toute partie extérieure de ce type du territoire congolais.
Le Maximum