Ils avaient braqué, quelques jours plus tôt, le Shop Vodacom et l’agence de Transfert de monnaie de la localité de Tshumbe, à une centaine de km de Lodja. 4 jours après le forfait, la police nationale, en collaboration avec les Fardc, a mis la main sur le groupe dirigé par un certain Thoms, dont la réputation a traversé les contrées sankuroises. A Tshumbe, il était 12heures, heure locale, lorsque des bandits armés de fusils AK47 ont ouvert le feu près devant le Shop Vodacom et l’agence de transfert des frères, non loin du marché central. Un braquage en bonne et due forme, parce que les gangsters ont réussi à maitriser les clients, les agents et les éléments commis à la sécurité des installations. Avant d’emporter des millions de FC et quelques billets de dollars US.
Passé le temps de la surprise, Tshumbe a alerté Katako-Kombe, Wembonyama et Lodja, les agglomérations environnantes où les malfrats pouvaient se rendre. A Katako-Kombe, 6 éléments Fardc ont pris en chasse le dénommé Thoms. Un jour après, les braqueurs de Tshumbe sont repérés par les éléments FARDC vers l’aéroport de Katako-Kombe. A la vue des militaires, les gangsters ouvrent le feu sur les forces loyalistes avant de battre en retraite face au feu nourri des éléments Fardc. Ils abandonnent un sac, un fusil et deux motos de marque boxer de couleurs bleue et rouge qui leurs servaient de moyen de transport et s’enfoncent dans la forêt. La même, un des gangsters est pris par les éléments de la police nationale avec dans son sac des cartes d’identité, un billet d’avion de la CAA et divers objets. Des documents qui révèlent que les braqueurs étaient venus de la lointaine ville d’Uvira dans la province du Sud Kivu via Goma et Lodja. Au Sankuru, ils étaient guidés par un fils du terroir, Sieur Omasombo alias Kapangala, un originaire du territoire de Katakà-Kombe, ancien du RCD/Goma. Les mêmes documents permettent aux enquêteurs de découvrir que durant leur séjour à Lodja, les malfrats avaient été logés à l’Hôtel Transit Yemba et n’y avaient pas encore réglé les frais d’hébergement. Pour ne pas éveiller l’attention sur leurs activités criminelles, ils avaient laissé leurs chambres fermées. Pour faire croire qu’ils étaient toujours dans la ville. Quant aux billets d’avion CAA, ils indiquaient aux enquêteurs que leurs propriétaires reviendraient inévitablement à Lodja avant de repartir vers Goma.
Alerté, les agents de la DGM Lodja se sont rendus à l’Hôtel pour s’enquérir de la situation des bandits. Alors qu’ils se trouvaient sur les lieux, ils apercevront trois individus s’engouffrant précipitamment dans l’établissement. Avec eux, le gérant, qui tenait à récupérer les frais d’hébergement. Alertée, la police manquera de juste de mettre la main sur tout le groupe. Seul l’éclaireur originaire de Katako-Kombe se fait prendre. Dans le sac qu’il détenait, des billets de banque. De nombreux billets de banque qui prouvent que l’homme avait pris part au braquage de Tshumbe.
Mais le piège se refermait ainsi sur les 2 fuyards, tous venus d’Uvira, qui ne pipaient aucun mot des langues parlées à Lodja. Même pas le français et le lingala. Ce qui permet à la police de lancer un communiqué radio-diffusé à l’intention de la population via les antennes locales de la RTNC.
Dimanche 24 avril 2016, la Police mettait la main sur les deux bandits alors qu’ils tentaient de prendre une moto à destination de Bena-Dibele, une bourgade située à 150 km de Lodja. Deux autres membres du groupe sont interceptés à Kutshakoy, à 40 km de Lodja sur la route Lomela-Kisangani. En attendant l’aboutissement des enquêtes, les braqueurs sont gardés à la prison centrale de Lodja.
TONTON WEMBONYAMA