Tribune de Georges Okota
L’ambitieuse vision (Allemagne d’Afrique) du président Félix Tshisekedi pour la RDC est-elle possible à travers la Formation professionnelle ?
La réponse à cette question est positive et démontre que cette branche est une véritable clé de voûte pour tirer la RDC du labyrinthe alambiqué qui la maintient dans l’apoplexie. Les philosophes sont unanimes pour reconnaître que «ce sont les idées dirigent le monde».
La dynamique de performance et de compétitivité économiques qui caractérise l’Allemagne contemporaine résulte surtout d’un ensemble de facteurs systémiques concourant à l’optimisation de la gestion de ses entreprises. Parmi ces dernières figures il y a lieu de reprendre la valorisation du facteur humain dans l’entreprise à laquelle contribue au premier rang la formation professionnelle qui commence par l’apprentissage dans le cadre du système de formation duale.
Disposant d’une très large assise dans le tissu entrepreneurial, celle-ci permet, non seulement de préserver du chômage une part majoritaire des générations nouvelles en leur assurant une insertion professionnelle efficace et durable, mais aussi d’assurer la transmission d’un niveau élevé de qualification et contribuer à une progression permanente de la compétence professionnelle de la population salariée.
Alors qu’en RDC le taux de chômage est monté d’un cran depuis l’époque lugubre de la zaïrianisation sous l’égide du président Mobutu Sese Seko (1971), situation qui est allée croissant pendant plus de deux décennies, et qui a culminé avec les pillages de 1991 et de 1993, lorsque le tissu économique fut délibérément saboté, en Allemagne, par contre, la formation en apprentissage constitue l’une des voies royales qui a mené au développement industriel et économique stable pour la population. Cette dernière est majoritairement organisée sous la forme d’un processus de formation combinée connu sous le terme de «système dual», puisqu’il connait au moins deux types de formation : l’entreprise formatrice comme pivot et le centre de gravité du système ainsi que l’école professionnelle (publique) où les cours sont dispensés, en raison d’environ 20% du temps imparti pour des enseignements généraux et techniques théoriques.
C’est à l’aune de ce résultat palpable de nos amis allemands que le ministère de la Formation professionnelle et apprentissage de métiers de notre pays surmotivé, offre aux jeunes congolais l’opportunité d’intégrer la vie active ainsi que des perspectives variées en matière de carrière et d’évolution. Le président de la République Félix Tshisekedi a appelé avec insistance son gouvernement à recourrir à une formation professionnelle de qualité qui permettra aux jeunes congolais de devenir des millionnaires après une randonnée de six mois de formation intense.
Ce faisant, le chef de l’Etat a refusé de faire bercer ses compatriotes d’illusions, ni de marchander des rêves de promotion sociale du type ‘‘chance eloko pamba’’. Il a tenu à s’appuyer résolument sur la distribution des connaissances à travers le ministère de la Formation professionnelle et apprentissage de métiers suivant le modèle allemand.
L’inflation du chômage et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée sont observées dans chaque secteur de la vie en RDC et impactent négativement la concrétisation des résultats du discours présidentiel trois ans après, ce qui fait dire à certains ‘’attentistes’’ que ce vœu du chef aurait accouché d’une souris.
L’initiative de la Fondation Georges Okota (FGO) tombe donc à point nommé et vient en appui au gouvernement de la République. Elle convie les nationaux à adhérer massivement à la formation de qualité qu’elle propose de mettre à la disposition de tous les concitoyens qui en expriment le désir.
La FGO voudrait contribuer à relever le pays de la situation chaotique dans laquelle il se trouverait autrement, d’où sa vocation de prendre à bras le corps divers projets de formation dans des secteurs variés : la construction, le transport, la chaudronnerie, la maçonnerie, la plomberie, la peinture, la menuiserie, la navigation fluviale et maritime, la petite métallurgie, le carrelage, la restauration, l’esthétique, la couture, la tôlerie, le soudage, la charpenterie, l’agriculture, l’élevage, le BTP, la conduite d’engins agricoles, la briqueterie etc.
Cela signifie que notre base limitée de compétences dans chaque secteur disparaîtrait.
Autant dire que c’est pour juguler le risque énorme pour le pays de plonger dans les abysses de la misère généralisée et faire du grand nombre de Congolais des millionnaires, ainsi que le souhaite vivement le président Tshisekedi, que la FGO en appelle au concours du gouvernement de la République afin qu’il s’active à équiper le ministère de la Formation professionnelle et métiers de moyens lui permettant d’ouvrir plusieurs centres de formation et institutions publiques de niveau intermédiaire.
C’est ce ministère qui aidera l’Etat congolais à former des hommes de métiers dans chaque secteur et à sortir son peuple de l’ornière de la pauvreté ambiante.
Est-il besoin d’ajouter que la politique du Kenya consistant à ériger au moins un centre de formation professionnelle dans chaque entité territoriale de base est un exemple qui devrait inspirer la RDC, si tant est qu’elle veut contribuer à améliorer le vécu quotidien du plus grand nombre de ses citoyens.
Le secteur éducatif a longtemps été blâmé en RDC à cause du déficit des structures d’apprentissage de cycle court, c’est-à-dire dans la formation professionnelle.
D’où la quintessence de l’action entreprise par la FGO qui, dans ses projets à court terme, prévoit de remédier à ce déficit en introduisant des modules de formations axés sur la demande.