Sur la cascade des candidatures à la prochaine présidentielle, Justin Bitakwira (Opposition citoyenne) est intervenu le week-end dernier. Pour rappeler aux uns et autres, comme à son habitude, qu’ils ne doivent se considérer comme déjà assis sur le trône. Même si, estime-t-il, leur courage mérite d’être salué, « c’est démocratique car personne ne peut plus supprimer les élections en RD Congo ». Bitakwira est d’avis que les annonces de candidature en pompe sont susceptibles de faire bouger les lignes en poussant le Président de la République et sa majorité à accélérer ou à renoncer au dialogue qui se fait attendre depuis 10 mois.
« Le processus électoral en cours se trouve devant un embouteillage sérieux avec un fichier électoral pourri » lâche d’un ton posé le député Bitak, qui ajoute par la même occasion, que même les actuels candidats présidentiables qui s’annoncent en pompe, ne pourront pas se passer des entrailles de la Ceni à moins qu’ils opèrent un coup d’Etat. L’élu d’Uvira invite par conséquent à se méfier des déclarations diplomatiques qu’il juge complexes et exprimés dans un langage propre aux habitués. Allusion à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU, prise le 30 mars dernier. Elle parle du respect de la Constitution et non du délai constitutionnel, en même temps qu’elle appelle au dialogue. Pour lui, « la Résolution onusienne est ambigüe » et il se demande entre le respect de la Constitution et le dialogue qu’est ce qui est prioritaire? En nationaliste, le porte-parole de l’opposition citoyenne assure qu’on se trompe si on pense les problèmes de la RD Congo seront résolus par l’Onu, l’OIF etc. et invite les acteurs politiques congolais à bien analyser ladite Résolution, et à n’y puiser que ce qui est en faveur du pays : l’unité du pays, sa stabilité et la réconciliation.
S’agissant du rôle de la Monusco en RD Congo, ce natif du Sud Kivu fait observer qu’à chaque fois que le mandat de sa mission tend vers sa fin, la violence reprend de l’ampleur. Faisant remarquer que maintenant que le mandat de la Monusco vient d’être prorogé d’un an encore, une espèce d’accalmie s’observera. Si ce cycle de violence devait se poursuivre, « c’est le peuple qui chassera la Monsuco en 2017 », parce qu’il s’agit d’un complot. Recourant comme à son habitude aux proverbes de son terroir kivutien, l’élu d’Uvira se demande à haute voix comment un médecin peut s’avérer incapable de guérir une plaie qui n’est pas cancérigène durant 15 ans ? Comme pour expliquer que la RD Congo a besoin d’une mission onusienne qualitative et non quantitative. « La mission onusienne entame son 4ème mandat, soit le double de Joseph Kabila, le Président de la République », constate-t-il, amer.
Didier Okende Wetshi