Visant l’assainissement de la ville, «l’opération coup de poing» lancée par le gouverneur de Kinshasa nécessite de la rigueur de la part de son initiateur.
On les chasse, ils, elles reviennent. Ces petits commerçants ont la tête raide. D’aucuns les qualifient de sorciers, voire possédés ou détenteurs de gris-gris avec lesquels ils envoûtent, ou narguent l’autorité urbaine. Pourtant, ils prennent beaucoup de risques.
Peu importe la crasse, pour eux-mêmes et pour leurs clients, tout comme d’autres danger tels les accidents de circulation. Les cas sont légion dans les marchés de Matadi-Kibala ou de Selembao où les véhicules dont les freins ont cédé pour aller finir leurs courses sur des vendeurs, causant ainsi mort d’hommes.
A certains endroits ils occupent non seulement les trottoirs mais aussi une partie de la chaussée, provoquant ainsi des embouteillages. Ils vous insultent lorsqu’en marchant vous percutez leurs marchandises. Car disent- ils, ils ont raison. Ils évoquent souvent le chômage, ou encore les taxes qu’ils doivent payer à l’autorité municipale. Souvent, les agents de l’ordre dépêchés sur ces lieux perçoivent de l’argent frauduleusement, prétendant avoir l’autorisation d’opérer sur les places pourtant destinées à la circulation de personnes ou des véhicules ou encore des sites aménagés censés rester vides.
Il y en a qui ont transformé en marché les passerelles sur le boulevard du 30 juin.
«A l’intérieur des marchés reconnus, nous avons difficile à écouler nos marchandises», avancent certains autres comme raison.
Cependant, les consommateurs pour leur part, sont prêts à consentir les efforts pour y arriver lorsqu’ils sont dans le besoin.
Chasser le naturel, il revient au galop. C’est ainsi que l’on craint que le gouverneur de la ville puisse échouer dans cette opération.
L’expérience en dit long. Il pourra réussir à la seule condition de prévoir des sanctions contre les bourgmestres qui autorisent la tenue de ces marchés pirates ou encore la construction des kiosques sur les emprises publiques et dont les agents perçoivent des taxes, ces policiers qui se font corrompre facilement par des vendeurs. Pour que cela cesse, nombreux sont ceux qui pensent qu’il faut procéder par la sensibilisation de ces vendeurs pour une solution durable à cette situation.
L’opération coup de poing, lancée par le gouverneur Gentiny Ngobila lundi 9 janvier sur le boulevard Lumumba devrait s’étendre à toutes les autres municipalités de la capitale. Elle vise à éradiquer les marchés pirates, les kiosques et terrasses de fortune et d’évacuer les épaves de véhicules sur les principales artères de la ville.
BT