Les coordinations de la société civile forces vives des territoires de Beni et Lubero ainsi que des villes de Butembo et Beni ont condamné vendredi 21 octobre 2022 la persistance de l’insécurité à l’Est de la RDC, au terme d’une réunion d’évaluation de la situation sécuritaire qui prévaut dans la région de Beni et en territoire de Rutshuru. La problématique du départ effectif de la Monusco était également au centre de leurs échanges.
Sur le plan sécuritaire, les participants ont déploré la persistance des tueries des personnes à caractère génocidaire. «Le cas le plus récent est celui de Maboya en date du 20 octobre 2022 qui a fait 7 morts et l’incendie du centre hospitalier, des maisons et boutiques. Plusieurs personnes enlevées; des gros véhicules de transport incendiés avec leurs marchandises d’une valeur importante sur les axes routiers Butembo-Goma, Beni-Kasindi, Beni-Bunia, Beni-Kisangani ainsi que des voitures, bus et des motos brulés avec passagers à bord; des villages incendiés, détruits ou abandonnés en territoire de Beni et les agglomérations occupées par des groupes armés dans les territoires de Beni et Lubero», ont-ils déclaré.
Les coordinations de la société civile du grand Nord-Kivu condamnent également la coupure des routes de desserte agricole, les déplacements massifs de populations, la baisse des activités économiques, l’inaccessibilité et l’abandon des champs, la destruction des infrastructures scolaires et des structures sanitaires.
Par ailleurs, elles fustigent ce qu’elles qualifient d’inefficacité des forces de défense et de sécurité dans la sécurisation de certaines agglomérations.
Au sujet du départ de la Monusco, elles regrettent le fait que «la voix de la population victime de l’inaction de cette force onusienne et du paradoxe dans son mandat de protection, n’a pas été écoutée».
Elles recommandent la levée de la mesure de l’état de siège, la reconstruction d’une armée républicaine en vue de faire face à une «armée infiltrée et caractérisée par l’affairisme».
Elles exigent également la mutation des officiers issus du mixage, du brassage et de l’amnistie, vers les zones autres que l’Est de la RDC. Au gouvernement, de déclarer la région du grand Nord, comme une zone sinistrée et d’organiser une assistance humanitaire adéquate.
Tout en invitant la population à redoubler de vigilance, les forces vives l’exhorte à se désolidariser d’avec l’ennemi de la paix et de remonter des alertes en cas de problème. Aux FARDC et aux acteurs politiques, d’améliorer leur communication de peur d’inciter la population à la violence.
La Rédaction