Sept personnes ont été tuées, d’autres portées disparues et deux structures sanitaires attaquées dont une pillée et incendiée par des ADF la nuit du mercredi à jeudi 20 octobre à Maboya, à 20 kilomètres au nord de Butembo, sur l’axe Butembo-Beni (Nord-Kivu).
Selon le commandant local de la Police, les assaillants ont fait irruption dans le village à 2 heures locales, défiant les forces de défense et de sécurité. «Les dégâts sont énormes. On continue à faire le bilan», a déclaré le major John Bakole Makonda.
Albert Tavulya, administrateur gestionnaire de la zone de santé de Kalunguta dans lequel se trouve l’air de santé de Maboya rapporte qu’un malade a été tué au cours de l’attaque des centres de santé et quelques membres du personnel soignant manquent à l’appel.
Des sources journalistisques locales font état d’au moins 7 morts dont un malade tué sur son lit d’hôpital au centre de santé de référence de Maboya, et un médecin retrouvé calcinée dans sa chambre, notamment la révérende sœur du centre de santé de Maboya qui manquait à l’appel.
«Ils seraient venus se ravitailler en médicaments dans les centres de santé attaqués et ils ont également pillé huit maisons de commerce», note le journaliste qui a requis l’anonymat.
Le centre de santé de référence de Maboya, qui a été incendié était géré par les sœurs catholiques des petites sœurs de la présentation (PSP), une congrégation du diocèse de Butembo-Beni créée par l’ancien évêque assomptionniste Mgr Henri Pierard dont la congrégation commémorait mercredi 19 octobre dernier le dixième anniversaire de la disparition de trois prêtres catholiques enlevés en octobre 2012 par des ADF à Mbau, à plus de 50 km à Maboya, sur l’axe Beni-Oïcha et qui n’ont jamais été retrouvés.
L’attaque de Maboya est la première du genre dans ce village réputé pour la culture et la commercialisation des ananas. Il y a deux ans, ces rebelles avaient attaqué Kalunguta, village situé à 5 kilomètres de Maboya et qui abrite un important camp de cantonnement des miliciens maï-maï de l’UPLC en attente de démobilisation. Sur place, ils avaient incendié des véhicules et tué des passagers et des civils avant de se retirer.
CS