La ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, a annoncé lundi 14 mars 2015 à Kinshasa “travailler” pour “aboutir” à des compensations en faveur des pays qui protègent leurs forêts comme la République Démocratique du Congo, qui observe un moratoire depuis 2002, rapporte l’Afp.
“Les pays qui font l’effort de protection des forêts doivent obtenir des compensations parce qu’ils font respirer le monde“, a déclaré Ségolène Royal lors d’un échange avec les médias français représentés en RD Congo.
Mme Royal, qui s’exprimait en marge de sa visite d’un jour en RDC dans le cadre d’une tournée africaine, a indiqué avoir prévu l’étape de Kinshasa pour “être à l’écoute” des attentes des autorités congolaises en sa qualité de présidente du sommet sur le climat de Paris (COP21).
“Il n’est pas normal que nous fassions cet effort de protection des forêts sans compensation“, a déclaré pour sa part Elvis Mutiri, ministre intérimaire de l’Environnement de la RDC.
Selon M. Mutiri, la RDC a décidé depuis 2002 de mettre “sous coupole” ses forêts, faisant référence au moratoire sur l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestière.
Mais début mars, Robert Bopolo, ministre congolais de l’Environnement, absent du pays, avait “confirmé” l’intention de la RDC de lever le moratoire “dans l’intérêt [financier] de la République“, estimant que la mesure faisait perdre d’importantes recettes au pays.
“Nous ne pouvons lever le moratoire“, tant que des négociations sur des compensations restent en cours, a estimé de son côté M. Mutiri.
Pour Mme Royal, l’efficacité de la lutte contre les changements climatiques dépend “des règles de justice” imposées à ceux qui polluent le plus, en faveur de ceux qui consentent “plus d’efforts de protection”.
Grande comme cinq fois la France, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie, avec une biodiversité très riche, encore loin d’avoir été totalement répertoriée.
Les forêts congolaises représentent 145 millions d’hectares, dont 60 millions peuvent être exploités, selon le ministère de l’Environnement.
L’absence de développement et de services publics dans de nombreux coins du territoire et les conflits armés qui continuent dans la partie est du pays sont à l’origine d’une forte pression sur les ressources naturelles en RDC.
L’exploitation illégale du bois constitue un problème majeur dans de nombreux pays en développement comme la RDC et représente une menace importante pour les forêts.
Elle participe au processus de déforestation et à la dégradation des forêts, menace la biodiversité et compromet la gestion et le développement durables des forêts.
AVEC AFP