Le vice premier ministre de PTNTIC, Thomas Luhaka Losendjola affirme tenir à l’esprit originel qui a caractérisé le Mouvement de Libération du Congo à sa création : celui d’être présent à chaque fois qu’il s’agit de parler de la RD Congo. Cependant, il regrette le radicalisme observé au sein du MLC attaché au sénateur Jean-Pierre Bemba, où on s’oppose à l’idée de dialogue, alors que c’est la seule voie pour parler des problèmes qui dérangent le processus électoral en cours. Invité à l’émission Top presse de la radio Top Congo le samedi 5 mars dernier, Thomas Luhaka, actuellement président du Mouvement pour la libération du Congo (MLC/L), rappelle que son départ de l’aile fidèle à Jean-Pierre Bemba Gombo est consécutif aux divergences survenues entre les membres du parti à cause de son entrée dans le gouvernement. Toutefois, il souligne qu’avec son départ, 13 sur une vingtaine des fondateurs du MLC avaient soutenu son entrée dans le gouvernement Matata II. Une des raisons d’ailleurs dit-il, ayant fait qu’il garde le préfixe MLC, auquel ils ont ajouté la lettre L pour marquer la différence. Il rappelle que la raison majeure ayant fait qu’il ne s’accapare pas la dénomination MLC telle quelle réside dans le souci de ne pas indisposer leurs anciens collègues du parti. Parce qu’ils risquaient de ne même pas pouvoir déposer leurs candidatures pour l’élection des députés provinciaux, a-t-il expliqué.
Revenant sur l’opportunité du dialogue national, Thomas Luhaka invite ceux qui s’y opposent jusque-là à dépasser ce stade du refus d’autant plus qu’il est convenu que les décisions qui sortiront de ces assises seront prises d’une manière consensuelle. Une raison suffisante pour soutenir que cette occasion devra permettre à ceux qui craignent une éventuelle modification de la Constitution, à venir défendre leurs idées. « Participer au dialogue ne signifie pas forcément qu’on va accepter ses conclusions » dit-il, avant de souligner que le dialogue national inclusif initié par le Président Kabila vise à aplanir le processus électoral en prévision des élections apaisées.
A ce sujet, il révèle que le sénateur Jean-Pierre Bemba, président du MLC de l’avenue du Port à la Gombe, avait envoyé un message de nouvel an, appelant à la cohésion nationale pour cette année 2016, message que Thomas Luhaka estime peu ou mal médiatisé, selon l’ancien secrétaire général du MLC.
Au sujet des scrutins électoraux qui pointent à l’horizon, le président du MLC/L est favorable à leur tenue, à trois conditions : zéro mort, zéro contestation et zéro exil après. Il ne comprend que trop, que certains leaders politiques n’arrivent pas à comprendre le langage du président de la Ceni, qu’il dit ne pas s’adresser en latin mais en français clair, lorsqu’il explique « qu’il ne pourra pas publier un quatrième calendrier électoral tant que les politiciens ne lui auraient pas donné un consensus politique ». Pour Thomas Lukhaka, la conditionnalité avancée par le président de la CENI est fonction du comportement d’une partie de la classe politique, essentiellement de l’opposition radicale, qui avait d’abord remis en cause la feuille de route publiée par la même CENI, avant de rejeter le calendrier partiel publié, et de s’opposer au dernier calendrier dit global.
Alors que tous exigent le respect de la Constitution, Lohaka rappelle que celle-ci prévoit que tout congolais âgé de 18 ans révolus a le droit de voter. En clair, Allusion au crucial problème de l’enrôlement des nouveaux majeurs estimés à environ 8 millions d’âmes, dont l’opération exige au moins 16 mois. Sans détours, il estime que le problème fondamental qui gangrène la RD Congo depuis son accession à l’indépendance se situe au niveau de la transmission du pouvoir, rappelant la passation du pouvoir sous menaces des armes entre le président Joseph Kasavubu et Joseph Mobutu, suivie de celle qui est intervenue entre feu le Maréchal Mobutu et Mzee Laurent Désiré Kabila, sans oublier l’ignoble assassinat de Mzee Kabila. Au regard de tous ces comportements, le vice-premier ministre Lohaka dit qu’il faut à un moment donner accepter de s’assoir autour d’une même table pour trouver des solutions durables, rappelant que malgré l’accord de Sun City qui prévoyait une transmission pacifique du pouvoir, les violences ont été observées en 2006 comme aussi en 2011, alors qu’il s’agissait de la même Constitution qui régit le pays aujourd’hui.
Didier Okende Wetshi