Les services du FMI viennent de conclure par un satisfecit la deuxième revue au titre de l’accord triennal de la Facilité élargie de crédit (FEC) conclu avec la RDC en juillet 2021.
Voici en intégralité le communiqué publié par le FMI à l’issue de cette mission, le 9 mai 2022.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par MercedesVeraMartinaséjourné à Kinshasa du 27 avril au 9 mai pour mener des discussions sur la consultation pour 2022 au titre de l’article IV et la deuxième revue du programme économique et financier de la RDC appuyé par une facilité élargie de crédit (FEC).
L’accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RDC pour 1 066 millions de DTS (100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard USD) a été approuvé par le Conseil d’administration le 15 juillet 2021, pour aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de COVID-19 (voir Communiqué de presse n° 21/217). La première revue a été achevée mi-décembre 2021 (voir communiqué de presse n°21/379).
A la fin de la mission, Mme Vera-Martin a fait la déclaration suivante : «L’équipe du FMI et les autorités congolaises sont parvenuesàunaccordauniveau des services pour la deuxième revueduprogramme. Cetaccord au niveau des services doit être soumis à l’approbation de la direction du FMI. La réunion du Conseil d’administration pour cette revue et la consultation Article IV est prévue fin juin 2022.
La croissance réelle du PIB, estimée à 6,2 %, a rebondi en 2021, soutenue par le secteur minier etles services, tandis que l’inflation s’est établie à 5,3 % à la fin de 2021. Le déficit du compte courant s’est réduit à 1% duPIB, grâceauniveauélevé des exportations minières. Un rebond dans le secteur minier a permis une augmentation significative des réserves internationales brutes, atteignant près de 3 milliards USD ou 6,4 semaines d’importations à la fin de 2021. Le déficit budgétaire global s’est amélioré à 1 % du PIB en raison de recettes plus élevées et d’investissements inférieurs aux prévisions. Dans ce contexte, la mise en oeuvre du programme appuyé par la FEC est restée satisfaisante. Les données préliminaires suggèrent que tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été remplis. Cependant, l’objectif indicatif sur les dépenses de santé prioritaires n’a pas été atteint en raison de lacunes dans la mise en oeuvre et un manque de coordination entre agences exécutantes. Les autorités ont également avancé dans leur programme des réformes structurelles. «Malgré d’importants risques à la baisse, notamment en lien avec la guerre en Ukraine, les perspectives pour 2022 restent relativementfavorablesetoffrent des opportunités de consolider la stabilité macroéconomique. La prévision de croissance a été révisée à 6,1% contre 6,4%. Un léger excédent du compte courant, tiré par des dons plus élevés et un déficit commercial relativement stable, soutiendra une accumulation de réserves supplémentaire. La hausse des prixinternationauxdel’alimentation et de l’énergie devrait peser sur l’inflation et augmenter les dépenses courantes en raison de subventions non ciblées sur les carburants. Toutefois, la détérioration budgétaire devrait être contenue grâce à la bonne performance des recettes».
LesservicesduFMIontapprécié l’engagement des autorités à renforcer leurs efforts deréforme afin de contenir les dépenses courantes et d’adapter les dépenses d’investissement à la capacité d’absorption. Une réforme progressive des subventions auxcarburants réduira les pressions budgétaires et créera un espace pour des transferts sociaux ciblés plus efficaces afin de protéger les pauvres des futurs ajustements de prix. La maîtrise de la masse salariale, tout en assurant une rémunérationadéquate, repose sur une réforme globale de la fonctionpublique qui rationalise les effectifs, révise la grille des salaires et prévoit le financement des retraites. D’autres réformes visant à continuer de mobiliser les recettes, à améliorer la gestion des investissements et des finances publiques, et la gouvernancebudgétairerestent essentielles pour améliorer l’efficacité des finances publiques.
«Les discussions ont également portésurlesréformesàlaBanque Centrale du Congo pour améliorer les sauvegardes, renforcer le cadre de la politique monétaire, continuer à augmenter les réserves internationales et améliorer la supervision bancaire, toutensoutenantl’inclusion financière».
L’avancement des réformes structurelles reste essentiel pour favoriser la croissance inclusive et l’inclusion sociale. Pour soutenir l’activité économique, il faudra répondre aux importants besoins d’infrastructure, avec une hiérarchisation stricte et une mise en oeuvre opportune des projets d’investissement propices à la croissance. La simplification du système fiscal et l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance restent essentielles pour soutenir la diversification économique, mobiliser les investissements et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. La transition énergétique mondiale offre des opportunités, notammentdanslamobilisation des financements climatiques.
«La mission tient à remercier les autorités de la RDC pour leur forte coopération et des discussions constructives».
La mission a rencontré le chef de cabinet du président de la République Guylain Nyembo Mbwizya, le vice-Premier ministre et ministre de la Fonction publique Jean-Pierre LihauEbua, le ministre d’État chargé du Budget Aimé Boji, le ministre des Finances Nicolas Kazadi, la ministre des Mines Antoinette Nsamba Kalambayi, la Gouverneur delaBCC Malangu Kabedi Mbuyi, d’autres hauts fonctionnaires, des partenaires au développement, ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile.