En RDC, le problème de la justice sociale n’est pas tant d’atteindre des records de mobilisation des recettes que de distribuer équitablement le peu que l’on a dans l’escarcelle du Trésor publique. Le président Félix Tshisekedi a annoncé dès sa prise de fonction sa résolution de résorber la fracture sociale.
La qualité de la dépense publique dans le domaine des rémunérations émargeant au budget de l’Etat est une préoccupation permanente du chef de l’Etat dans le droit fil du leit motiv de son combat politique : «le peuple d’abord».
A côté des milliers de fonctionnaires qui tirent le diable par la queue, il existe quelques privilégiés soignés aux petits oignons par le Trésor public. Il s’agit des cumulards, une catégorie d’agents et cadres qui se font payer pour plusieurs emplois à la fois, sans avoir le don d’ubiquité leur permettant de prester au même moment dans plusieurs administrations.
Prenant à bras le corps cette situation, le président Tshisekedi a élevé le ministère de la Fonction Publique au rang d’une vice-primature en y ajoutant les attributions de modernisation de l’administration et de l’innovation du service public. Dans le volet modernisation de l’administration, le vice- 1er ministre Jean-Pierre Lihau a réussi à centraliser un fichier unique des fonctionnaires de l’Etat en expurgeant plusieurs doublons dont certains ont été radiés des listes de paie pour détention irrégulière de plus d’un numéro matricule. Grâce à cet effort mené avec la Cellule de mise en oeuvre de la réforme de l’administration publique (CMRAP), Lihau est parvenu à dégager, pour le seul dernier trimestre de 2021, une enveloppe excédentaire qui a servi à la mécanisation de plus de 20.200 fonctionnaires supplémentaires parmi les nouvelles unités non payées.
L’on se rappellera qu’à l’avènement du président de la République en 2019, l’ANR s’était délestée d’un grand nombre de zélateurs de l’ancien régime qui percevaient des salaires sans travailler. Les efforts consentis pour nettoyer les doublons à la Fonction Publique et à l’ANR doivent se poursuivre dans toutes les autres administrations où s’observe cette culture de cumul. La traque des cumulards doit également se mener au sein des entreprises publiques afin de bannir définitivement les emplois fictifs afin d’éviter que des récidivistes impénitents ne perçoivent malhonnêtement plusieurs salaires à la fois.
JBD