Toutes les agences de presse occidentales répercutent l’info : « 6 militants pro-démocratie ont été condamnés mercredi à Goma à deux ans de prison ferme pour incitation à la révolte », allusion à la sentence qui a sanctionné l’affaire des anarchistes de Lucha, un mouvement actif au Nord-Kivu qui défraie la chronique depuis près d’un an à travers l’organisation d’activités pour le moins subversives. Lutte pour le Changement regroupe des jeunes activistes pour qui la démocratie rime avec l’anarchie, puisqu’ils ne reconnaissent aucun ordre établi, et ne sont par conséquent enregistré ni répertorié par aucun service de l’Etat. En principe, selon les lois en vigueur en RD Congo, Lucha ne peut poser aucun acte public, puisque personne ne peut en porter la responsabilité.
Pour leur dernière sortie en date, le 16 février dernier, les activistes anarchistes de Lucha ont carrément initié des actions de désobéissance civile autour du mort d’ordre de ville morte lancée par une frange de l’opposition politique à Kinshasa. Pris sur les faits, 6 activistes du mouvement ont été dûment traduits en justice, jugés et condamnés selon les lois de la RD Congo, à 2 ans de prison ferme.
Ce sont eux que la communauté internationale, en fait, des organisations subversives occidentales, présentent comme des militants pro-démocratie. Un peu comme si la démocratie se résumaient en la contestation de l’ordre établi.
En réalité, Lucha, comme les mouvements « Y en marre » et autres « Balai Citoyen » au Burkina Faso et au Sénégal, sont les nouveaux tirailleurs dont se servent les puissances occidentales pour déstabiliser les pouvoirs établis en Afrique avant de les remplacer par d’autres, qui leurs sont plus favorables. Ainsi que les fameux (faux) printemps arabes l’ont démontré : des jeunes gens férus des technologies de l’information et autres sont instrumentalisés pour défaire les gouvernements en place. Mais dès que ces gouvernements sont tombés, ce sont les mêmes vieilles forces politiques en présence, clientes des puissances occidentales qui reprennent les choses en mains. On l’a vu en Tunisie, où la gérontocratie défaite est revenue aux affaires. Mais aussi en Egypte et surtout, plus près de nous, au Burkina Faso, où c’est un ancien proche de Compaoré qui a pris les rênes du pouvoir à la faveur d’élections préparées à la va vite.
En République Démocratique du Congo, la majorité kabiliste au pouvoir est sous le collimateur des mêmes instigateurs occidentaux des faux printemps. Mi 2015, une représentation diplomatique occidentale a financé un stage de subversion animé par les activistes de « Y en a marre » et du « Balai citoyen », que le gouvernement a vite fait de virer du territoire national. Avant qu’une fondation allemande, la Konrad Adenauer Stifftung, n’organise un stage pour agents subversifs à l’île de Gorée au Sénégal, qui porte les fruits escomptés. On doit aux acteurs politiques de l’opposition invités à l’île de Gorée l’appel à l’observance d’une ville morte le 16 février 2016 en RD Congo, qui a connu un succès mitigé, de l’aveu de tous les observateurs.
J.N.