Il s’en est fallu de peu, lundi 21 février 2022, pour que le sang coule au siège du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) sur boulevard Lumumba à Matete. Entre 4 et 5 heures du matin, des individus présentés comme faisant partie d’une des deux ailes du parti gizengiste ont fait irruption dans les locaux abritant les bureaux de Godefroid Mayobo après avoir neutralisé les sentinelles, selon la cellule de communication de ce dernier. Qui dénonce ce qu’il qualifie de tentative de prise de contrôle illégale du siège du parti par l’aile Makiashi et se réverse le droit d’engager des poursuites judiciaires à ce sujet. «Nous allons demander à la police judiciaire de faire le constat de cette invasion car nous militons pour un Etat de droit. Nous irons donc porter plainte contre les hommes qui se dissimulent derrière ce coup parce que nous les connaissons», a déclaré Mayobo sur une vidéo où l’on aperçoit des agents de police récupérant un lot de machettes neuves qui auraient été prises sur les assaillants.
Décisions de justice ?
Problème : il ressort de la même vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, que le groupe de militants qui ont pris d’assaut le siège de l’aile Mayobo sur boulevard Lumumba lundi dernier se seraient fait accompagner d’agents de l’ordre munis d’un ordre de déguerpissement signé par un magistrat. Mais aussi que le camp de Mayobo disposait de son côté d’un ordre de réinstallation délivré par une autre autorité judiciaire. «Avant que nous ne soyions réinstallés, que personne n’occupe les locaux. Attendons que les autorités compétentes viennent déguerpir les agresseurs pour nous réinstaller», avait déclaré Godefroid Mayobo aux militants du parti rassemblés devant le bâtiment.
Dans la gué-guerre de succession qui fait rage parmi les gizengistes, l’escalade enregistrée en début de semaine ne faiblit pas. L’ancien vice-premier ministre en charge du Travail et prévoyance sociale, récemment élu secrétaire général chef du parti est soutenu par le ministre de l’Intégration régionale Didier Mazenga et aurait reçu l’appui du vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Me Daniel Aselo qui aurait signé une note de reconnaissance du seul Willy Makiashi comme chef en titre du PALU. Ce qui explique les propos amers des militants pro-Mayobo rencontrés au siège du PALU lundi dernier et qui ne cachent pas leur colère à l’encontre de leurs anciens camarades.
L’un de nos interlocuteurs, particulièrement remonté contre Makiashi, a déclaré que ce député national, élu de Gungu est «particulièrement opportuniste et à ce titre un acteur politique dangereux».
Jusqu’au moment où Le Maximum mettait sous presse, les efforts pour contacter la partie Makiashi sont restés vains.
Une affaire à suivre.
LE MAXIMUM