Dans une communication publiée sur son site internet, la firme russe Alrosa indique que cet accord porte sur les domaines d’intérêt commun et le potentiel de coopération dans l’industrie minière du diamant. Il vise à accroître la coopération commerciale, technologique, scientifique et technique entre la Minière de Bakwanga(MIBA), et cette société russe spécialisée dans
l’exploitation du diamant.
Selon la même source, les deux parties travailleront dans les domaines d’exploration, d’extraction et de traitement de diamants dans les meilleurs pratiques mondiales dans une conduite responsable des affaires, de développement durable et de transparence.
Sont aussi envisagés dans ledit protocole d’accord, les échanges technologiques
et des connaissances pour assurer le développement durable de l’industrie diamantifère.
Cette coopération pourrait se traduire par la formation d’une coentreprise entre les deux sociétés et un investissement d’Alrosa dans les pays d’Afrique centrale, perspective qui réjouit déjà les autorités. «Le partenariat stratégique entre Alrosa et MIBA créera une valeur importante pour l’industrie minière congolaise, son économie et sa population. Ce partenariat renforcera également les relations entre la Russie et la RDC et ouvrira la voie à une coopération plus poussée entre les deux pays», a commenté l’homme d’affaires Kacy Grine, conseiller du gouvernement congolais dans ce dossier.
La même source indique que cet accord «permet surtout au géant russe de gagner potentiellement des intérêts sur les gisements du 4e producteur mondial de diamants».
Cependant, certains dans la population à Mbuji-Mayi, se montrent sceptiques vis-à-vis de ce projet, à l’instar du mouvement citoyen Lucha qui, dans un communiqué rendu public vendredi 10 septembre, tout en saluant les efforts visant à remettre debout la MIBA”, émet des craintes. «Ces efforts visant à remettre debout la MIBA sont salutaires. Néanmoins, nous émettons des craintes sur deux points : La société ALROSA, au même titre que le gouvernement Angolais, détient 41% d’actions au sein de la société CATOCA qui exploite le diamant en Angola et qui a déversé récemment des substances toxiques dans la rivière Kasaï occasionnant une pollution aux retombées environnementales économiques, sanitaires et sociales d’envergure ; 12 personnes ont perdu la vie, des cas de maladies hydriques ont été signalés par milliers, plusieurs espèces animales ont été tués sans compter l’arrêt brusque l’activité économique de plusieurs pêcheurs.
Cela étant, nous craignons que ce protocole d’accord ne puisse occulter l’indemnisation des victimes et la réparation des préjudices causés par la société CATOCA. Le gouvernement congolais doit, en plus de pousser CATOCA à s’acquitter, obtenir les garanties réelles de ALROSA en matière de respect des normes environnementales dans l’accord avec la MIBA.
Les personnes qui continuent à engager la MIBA ne sont plus dignes. Les dirigeants actuels ont été cités dans plusieurs magouilles ayant préjudicié les activités de la société, tel qu’étayé dans un rapport de l’inspection générale des finances publié en mars 2020. Malgré le décaissement de 11 millions USD entre 2018 et 2021(5 millions prêts de
la Gécamines et 6 millions dotation du pouvoir central), la MIBA affiche toujours une image de misère ; les travailleurs continuent à accumuler les arriérés et l’audit censé mettre en claire la situation générale de la société n’a jamais été effectuée.
Les efforts de relancer la MIBA doivent se faire avec une nouvelle équipe dirigeante probe et ayant signé un contrat de performance axé sur l’obligation de résultats dans un délai déterminé», peut-on lire dans ce texte.
KL