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Ce qui est reproché à Matata Ponyo dans le dossier Bukanga-Lonzo
En lisant la copie du réquisitoire du procureur général près la Cour constitutionnelle tendant à obtenir l’autorisation de poursuites contre l’ex[1]premier ministre Matata Ponyo, j’ai compris le fond du dossier : 1. Le choix du partenaire sud-africain, la société “Africom Commodities”. Cette société était seulement à sa troisième année d’existence, sans expertise particulière en matière de création et de gestion de parcs agro[1]industriels. Matata a écrit aux ministres concernés par ce projet pour leur imposer Africom Commodities à travers une procédure d’attribution de marché de gré à gré (sans autorisation de la Direction générale de contrôle des marchés publics). 2. Sa propre société créée avec des membres de sa famille (il s’agit de son épouse Katchoko Hortense et de son frère Matata Edouard) dénommée “Feed Africa Sarl”, com- portant dans son objet les activités agricoles, s’est vue attribuée des parts de marché dans le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. 3. Les décaissements des fonds en urgence hors de tout contrôle préalable du ministère du Budget par de nombreux ordres donnés à son ministre[1]délégué aux Finances Patrice Kitebi ont abouti au paiement de 83% des fonds dans les comptes de la société “Africom Commodities” (et ses alliés, comme “DESTI- CLOX”) en Afrique du Sud, et dont les titulaires semblent avoir, à propos de leurs activités en RDC, aucune obligation envers le fisc. “DESTICLOX” a ainsi encaissé 510.883,84 USD au titre de frais de gestion du parc pour on ne sait quelle prestation. Cette société, avec une autre, AGRINVEST, a en outre reçu 4.941.600 USD pour poser des gravillons sur la route reliant la nationale N°2 au parc. Des travaux qui n’ont jamais été réalisés. 4. Des acquisitions non programmées et une sur[1]facturation du Trésor public qui avait notamment reçu un ordre de paiement pour Ultimate Building Machine pour un montant de 7.989.408,08 USD au profit de la société MIC Industries. Curieusement, Africom Commodities dit tout ignorer de cette commande non programmée. Autant de questions qui rendent indispensable l’audition du sénateur Matata Ponyo.
JACQUES NZUZI MANZANZA